Muriel Hurtis : "Rendre accessible le sport doit être un droit"

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Romain David , modifié à
La championne d’athlétisme est la co-rapporteur d'un rapport sur une meilleur accessibilité des Français aux pratiques sportives.
INTERVIEW

Le président de la République veut faire de la pratique du sport pour tous l'une des grandes ambitions de son quinquennat. À cette fin, la championne olympique d'athlétisme Muriel Hurtis, désormais membre du Conseil économique, social et environnemental, rend public un rapport sur le sujet, axé autour de 19 préconisations pour que le sport devienne plus automatique. "Rendre accessible le sport doit être un droit. Il doit être accessible à tout le monde", plaide la championne mardi, au micro de la matinale d'Europe 1.

Développer les équipements. Alors que 34 millions de Français déclarent faire du sport au moins une fois par semaine, selon des données du gouvernement datant de 2011, l'exécutif espère faire augmenter d'au moins 10% ce chiffre d'ici 2024. Outre de grandes disparité territoriales en matière d'équipements sportifs, "il y a plusieurs freins à la pratique sportive : l'aspect financier et le manque de temps", énumère Muriel Hurtis. 

Conserver une pratique sportive toute sa vie. "On voit que sur un parcours de vie, il y a des ruptures à la pratique sportive, chez les jeunes pendant les études ou quand on commence à travailler. Les femmes seules sont également un public éloigné de la pratique sportive", détaille la médaillée d'or du relais 4x100 mètres aux Championnats du monde 2003. "Le but, c'est vraiment d'accompagner la population tout au long de la vie, à tout âge, pour ne pas qu'elle décroche, et qu'elle reste en contact avec cette pratique sportive, importante pour l'équilibre et la santé", explique-t-elle.

Un meilleur accès pour les femmes. La championne mise également sur une plus grande féminisation du sport. "On le voit sur les infrastructures : elles ne sont pas faites pour les femmes. Il manque des vestiaires, les femmes sont très peu représentées dans le monde sportif, il y a  très peu d’entraîneurs femmes", déplore Muriel Hurtis. "Les femmes avaient pendant un moment du mal à franchir le pas pour se mettre à une pratique sportive. Là, ça commence à changer. Elles ont envie de prendre soin d'elles, elles pensent beaucoup plus à leur santé", se félicite l'ex-athlète.

À partir de ces différents constats sur le rapport des Français au sport, Muriel Hurtis et sa co-rapportrice Françoise Sauvageot, vice-présidente déléguée du CNOSF, présenteront mardi devant le CESE leur avis pour "Favoriser l'accès au plus grand nombre à la pratique sportive". Ce travail, commandé par Edouard Philippe, pourrait alors servir de feuille de route à l'exécutif.