PSG, c'est grave docteur ?

Neymar avec Thomas Tuchel lors du match face à Naples (1280x640) Franck FIFE/AFP
Neymar et Thomas Tuchel, l'entraîneur du PSG, ont du travail dans les semaines qui viennent. © Franck FIFE/AFP
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, au Parc des Princes
Le PSG a concédé le match nul, mercredi soir, face à Naples (2-2), lors de la troisième journée de la Ligue des champions, étalant des faiblesses dans le jeu et dans l'état d'esprit.
ANALYSE

Pour son deuxième grand test européen cette saison en Ligue des champions, le PSG, battu à Liverpool en septembre (3-2), a cette fois concédé le match nul à domicile contre Naples, mercredi soir, dans un Parc des Princes enfiévré (2-2). L'opération comptable est mauvaise, puisque le PSG reste troisième de son groupe, après avoir pourtant disputé deux de ses trois matches à domicile. Mais ce qui est mauvais aussi, c'est l'impression laissée par le leader de Ligue 1, qui a montré des lacunes dans plusieurs secteurs de jeu, mais également, et c'est peut-être le plus contrariant, dans l'état d'esprit.

De gros soucis défensifs. Comme ce fut déjà le cas face à Lyon, en Ligue 1 (5-0), le PSG a une nouvelle fois disputé une première période de piètre qualité. Habituellement maître des débats, le club de la capitale a cette fois laissé le ballon à son adversaire du soir, à son corps défendant. Le PSG a notamment souffert dans l'axe de sa défense, où l'absence de Thiago Silva, leader naturel, s'est fait sentir. Mais si le PSG a autant subi, c'est peut-être parce que son milieu de terrain, Adrien Rabiot-Marco Verratti, a encore une fois subi l'impact adverse, avec un Allan très actif côté napolitain. "On a perdu beaucoup de ballons très faciles dans l'axe, et du coup, on a perdu confiance, notre intensité et on n'a pas joué ensemble. Marco (Verratti) et Adri (Rabiot), parfois, travaillent pour les autres, perdent leurs positions et offrent des espaces derrière eux", a reconnu le coach du PSG, Thomas Tuchel. Problème, devant, ce ne fut guère brillant non plus.

Des relents d'individualisme. On attend toujours beaucoup, à chaque fois, de l'attaque du PSG, la fameuse "MCN" Mbappé-Cavani-Neymar. Cette fois, on attendait un peu plus de Cavani, qui retrouvait son ancien club de Naples. Mais on a rapidement compris que ça ne serait pas sa soirée, quand il a taclé… Neymar qui tentait de reprendre le ballon sur la première occasion parisienne (3e). Après une reprise de volée (7e), ratée, dans la foulée,  le "Matador" s'est ensuite distingué par une occasion immanquable, manquée, alors qu'il était en position de hors-jeu (50e), puis sur une chute dans la surface, sans coup de sifflet (58e). Sa triste soirée s'est terminée par une sortie anticipée, à la 76e minute. Il y a quand même un petit souci Cavani...

Quant aux deux autres, Mbappé, impliqué sur le deuxième but, a livré une copie assez médiocre, accumulant mauvais choix et mauvaises passes. Neymar a été davantage inspiré, plus tranchant dans ses prises de balle, mais il y a eu encore quelques relents d'individualisme ici ou là, ce que Tuchel a d'ailleurs souligné lors de sa longue (17 minutes) intervention en conférence de presse. "En première mi-temps, nous avons perdu notre structure. Nous avons joué individuel", s'est irrité le technicien allemand.

"Ce n'est pas possible à ce niveau. C'était très logique d'encaisser un but de Naples. En deuxième mi-temps, c'était beaucoup mieux. Nous avons changé (de tactique) pour fermer le centre en passant à trois (derrière) et deux (latéraux)." Ce fut bien mieux, c'est vrai, mais le PSG a malgré tout marqué sur un coup du sort (un but contre son camp de Mario Rui) et un coup de génie d'Angel Di Maria, discret lui aussi mais au moins décisif.

"Attitude" et "langage corporel". Toujours très prompt à analyser les manques de son équipe, Thomas Meunier a lié le problème d'état d'esprit et le niveau de jeu de son équipe. "L'attitude, c'est un pourcentage des choses (qui ne vont pas) qui est pour moi assez faible", a commenté l'international belge. "Mais, le problème, c'est que l'attitude, ça vient avec la qualité du jeu, avec l'intensité que l'on met dans le match, avec l'envie. En première mi-temps, on a joué sur un faux rythme. Et bizarrement, tu t'agaces, parce que tu as des difficultés à trouver des solutions, à te créer des occasions. En deuxième mi-temps, le langage corporel était beaucoup plus positif, parce que tu as le ballon, tu domines, tu te fais plaisir tout simplement." Se faire plaisir, ce sera sans doute la mission du PSG à Naples, le 7 novembre, lors d'un match crucial pour la suite de sa saison. Avant, il s'agira de faire plaisir aux supporters, dimanche prochain, à Marseille.