Il y a 12 ans, Zinedine Zidane plantait deux buts à l'Angleterre dans les arrêts de jeu (et c'était bien)

Zinedine Zidane en 2004
Zinedine Zidane en 2004 © FRANCK FIFE / AFP
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Sylvain Chazot , modifié à
Lors de son premier match de l'Euro 2004, la France allait s'incliner face à l'Angleterre. Et puis Zinedine Zidane est arrivé.

LAB 1.0 – On est un peu chaud, là, à quelques minutes du coup d'envoi de l'Euro 2016 qui, vous l'aurez peut-être remarqué, se déroule en France. Les Bleus affrontent la Roumanie en match d'ouverture ce vendredi 10 juin, au Stade de France. De manière tout à fait évidente mais encore faut-il le rappeler, il encore trop tôt pour parler du contenu du match de ce jour. Pour patienter, nous vous proposons donc de vous replonger dans un pan de l'histoire de France : la douche froide offerte par Zinedine Zidane à l'Angleterre, lors de l'Euro 2004 organisé au Portugal.

Nous sommes le 13 juin 2004 et la France affronte l'Angleterre lors du premier match de poule du groupe B. Quatre ans après le sacre de Rotterdam mais surtout deux ans après la déculottée organisée pour les Français en Corée et au Japon, les Bleus sont en période d'essai. Leur leader est Jacques Santini. Si l'homme a réussi à faire gagner l'Olympique Lyonnais son premier titre de champions de France, il est probablement capable de faire jouer Zidane et Henry ensemble. C'est ce que l'on veut tous croire en ce mois de juin 2004.

1-0 pour Barthez. Les Anglais, eux, ont contre toute attente l'intention de gagner un match international. Les mecs vont même jusqu'à ouvrir le score à la 38e minute grâce à une tête de Franck Lampard. Heureusement, les sujets de la Reine ne prennent pas leur ambition trop au sérieux et, lorsque David Beckham se voit offrir l'occasion de doubler la mise sur penalty, il s'arrange pour viser Fabien Barthez qui, forcément, repousse la tentative du Madrilène.

Le peuple qui a réussi dans le même siècle à produire les Beatles et les All-Saints se contente de ce faible écart. D'autant que les Français ne parviennent à rien, sinon à galérer.

Et puis surgit Zinedine Zidane.

Merci Heskey. Nous jouons la 91e minute lorsqu'Emile Heskey entre dans la légende. Non mais vraiment : l'attaquant de Liverpool sèche Claude Makelele à 20 mètres du but british. Coup-franc, c'est logique. Zinedine Zidane pose le ballon, c'est logique. Le n°10 français marque dans le petit-filet gauche, c'est logique.

Les Anglais sont déçus et on les comprend. À quelques secondes près, ils s'imposaient face aux Français, ce qui ne leur était pas arrivé depuis, plus ou moins, 1815. Rooney et ses amis font grise mine et se disent que l'important, ce soir, ce sera le 1 point.

Comme Manchester. Et puis David Beckham se remémore cette finale de Ligue des Champions, en 1999. Ah qu'est-ce qu'il avait ri, après coup, en voyant les joueurs du Bayern Munich s'effondrer sur la pelouse après s'être pris deux buts dans les arrêts de jeu alors qu'ils menaient depuis la 6e minute. Sheringham (91e) et Solskjaer (93e) avaient offert la coupe aux grandes oreilles à Manchester United.

L'histoire bégaye donc lorsque Steven Gerrard, confondant le blanc avec le bleu lance merveilleusement Thierry Henry qui se présente seul face à David James. Le portier anglais ne compte pas trahir son surnom de "Calamity James" en plein arrêts de jeu. Alors que fait-il ? Il fauche l'attaquant français en pleine surface.  Penalty, c'est logique. Zinedine Zidane pose le ballon, c'est logique. Le n°10 français marque dans le petit-filet gauche, c'est logique.

Et voilà. La France s'impose face à l'Angleterre 2 buts à 1 et alors que les Français n'attendaient plus que le top départ pour dénoncer cette équipe de vieilles gloires incapables de jouer ensemble, les voici en train de les acclamer. Tout va toujours très vite en football.

Mais au final, comme une vidéo vaut mieux qu'un loooong discours, on vous pose ça là :