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Virginie Phulpin
La médiatisation du sport féminin progresse mais reste faible, constate le CSA, qui renouvelle ce week-end l'opération "Sport féminin toujours". Objectif : atteindre les 50% sur la totalité des retransmissions sportives. Ce projet laisse notre éditorialiste Virginie Phulpin sceptique, parce qu'il ne s'accompagne pas d'une politique volontariste pour soutenir le sport féminin amateur.

Ce week-end, les médias participent à l’opération du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour encourager la diffusion du sport féminin à la télévision. Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat en charge de l’égalité entre les hommes et les femmes, a lancé l’opération. Elle a rappelé son vœu 50% de sport féminin sur le petit écran. Trop démagogique pour être honnête, selon notre éditorialiste sport Virginie Phulpin.

"Puisque la visibilité du sport féminin à la télévision ne progresse pas assez vite, il faut peut-être du volontarisme pour faire bouger les choses. À ce jour, nous n'avons pas encore atteint les 20% de sport féminin sur la totalité des retransmissions sportives. En tant que responsable politique, Marlène Schiappa doit avoir une vision à long terme : celle d’un cercle vertueux où on impose le sport féminin. Un sujet qui intéresse de plus en plus de monde et attire les filles vers différentes disciplines. 

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L'opération semble simple à première vue. Mais si on veut que ça marche, l’Etat va devoir mettre la main à la poche. Les chaînes paient des droits pour diffuser du sport. Est-ce que vous pensez vraiment qu’elles vont accepter un investissement à perte parce qu’il n’y aura pas assez de téléspectateurs ? C’est ce qu'il risque de se passer. Comment faire ? L’Etat doit-il compenser les pertes ? Peu probable.

Pour que le niveau monte, il faut partir du sport amateur

En réalité, il faut donner envie au public de regarder du sport féminin. Je ne parle pas des grands événements comme les Jeux Olympiques ou la Coupe du monde de foot au féminin, qui attirent déjà les téléspectateurs. La question est : comment fidéliser ce public tout au long de l’année, pour un championnat par exemple ? Il faut que le niveau monte, tout simplement.

S’il y a un vrai spectacle, il y aura une audience, c’est sûr ; mais pour que le niveau monte, il faut partir de la base. C’est à dire du sport amateur. Or, l’heure est plutôt aux coupes claires et les clubs, tous sports confondus, se battent pour survivre. Ils n’ont pas les moyens d’investir pour faire progresser le sport féminin. En somme, cet objectif de 50% de sport féminin à la télé est louable, à condition de changer de politique.