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Jean-Pierre Montanay, édité par François Dujarrier , modifié à
Le culte de la performance est indissociable du sport de haut niveau et face aux développement de la data, il est bon de rappeler que "le data, ce n'est pas l'EPO du futur!" et que les données vont être de plus en plus utilisées par les athlètes.

Le data prend une place de plus en plus importante dans l'entraînement des sportifs professionnels. Toujours à la recherche de la meilleure performance possible, les acteurs du monde du sport n'hésitent pas à se procurer des appareils dernière génération. S'il n'est pour l'instant pas question de parler de "dopage technologique", notre éditorialiste Jean-Pierre Montanay ironise sur des futurs Jeux olympiques avec une catégorie 100% humain et une autre… bioman.

"Le data, ce n'est pas l'EPO du futur. Les nouvelles technologies vont s'inviter en masse pour des entraînements de plus en plus scientifiques. Bienvenue dans l'air des capteurs nouvelle génération, miniaturisés et hyper sophistiqués, qui peuvent même mesurer l'état psychologique profond de l'athlète avant une grande compétition. Est-il suffisamment concentré pour aborder ce match ? N'est-il pas trop perturbé par un stress négatif ? 

Le matériel va-t-il, lui aussi, bénéficier de ces innovations dernier cri ? 

Oui, matériel hyper connecté comme ces ballons, raquettes ou encore pédaliers de vélo qui transmettent directement aux athlètes, via une oreillette, des infos sur la façon de frapper ou de pédaler. Corriger le tir se fait donc instantanément avec, souvent au rendez-vous, de meilleurs perfs. Des casques à réalité virtuelle permettront aux sportifs d'évoluer dans un environnement inconnu et d’être confrontés à des mouvements d'adversaire insolites afin de perfectionner leurs réflexes. 

Et l'intelligence artificielle ? 

Elle aussi est appelée à la rescousse des sportifs, grâce aux millions de données ingérées par l’intelligence artificielle. Au tennis, on pourra prévoir le coup d'après de son adversaire ou comprendre la genèse tactique et technique d'un but. Décortiquer, disséquer, histoire de mettre en place un dispositif pour éviter ce but, la prochaine fois. 

Est-ce-que les nouvelles technologies vont mettre fin au dopage ? 

La mort définitif du pot belge, c'est sûr. Mais cette course aux armements high-tech risque peut-être au contraire de transformer les sportifs en surhommes, avec des opérations pour améliorer les performances. Alors, on pourrait assister à des JO en 2058 avec une catégorie 100% humain et une autre en mode 'bioman' avec des sportifs augmentés à 30, voire 50%. Avec demain, peut-être, et hélas, une nouvelle devise olympique : l'important c'est de gagner."