ÉDITO - De la pub pendant la VAR ? "Il va y avoir des télés cassées…"

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Virginie Phulpin
Un an et demi après son introduction dans le football français et international, l'arbitrage vidéo continue de faire polémique sur de nombreux terrains, tous les week-ends. Et cela ne risque pas de s'améliorer puisque la FIFA et l’UEFA étudient une éventuelle arrivée de... la pub pendant les interventions de la VAR, s'offusque notre éditorialiste Virginie Phulpin, mardi matin.
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Imaginez que votre équipe favorite joue la finale de la Ligue des champions. On est dans les arrêts de jeu, il y a 1-1, et votre équipe obtient un penalty. Enfin, peut-être, attendez, il faut qu’on regarde la vidéo. Déjà, c’est pénible. Mais puisque VAR il y a (comme dans de nombreux championnats, dont la Ligue 1), vous vous apprêtez à décortiquer l’image : il y a faute, il n'y a pas faute, c’est dans la surface ou en dehors. Vous voulez vous faire votre propre idée, et puis écouter ce que les commentateurs en disent. Et là surgit un spot de pub ! Une possibilité étudiée par la FIFA et l'UEFA et de nouveau évoquée ce week-end. Il va y avoir des télés cassées, autant être claire.

Le football, bientôt du baseball ?

On va devenir dingues. Et puis il y aura un retour au stade pour la décision de l’arbitre. Ça va vraiment être ça, le football, un sport qui va finir par ressembler au baseball, un sport extrêmement haché auquel je ne comprends pas tout ? Ça, c’est devant la télé, mais la FIFA et l’UEFA réfléchissent aussi à mettre des pubs sur les écrans géants dans les stades pendant les interruptions liées à la VAR. Il n'y aurait donc pas de jaloux.

Arriver à cette logique, n'était-ce pas le but de l'introduction de la VAR dès le départ ? On n’a plus besoin de démontrer que la vidéo n’a pas fait avancer le foot depuis son arrivée : elle n’aide pas les arbitres, elle leur fait perdre les pédales. On en a la démonstration tous les week-ends. On polémique toujours autant, voire plus, sur les erreurs ou supposées erreurs d’arbitrage. Et surtout, ça casse le rythme des matches. Et si ces ruptures de rythme servaient à remplir les caisses ?

Une mine d'or pour les diffuseurs

Le Financial Times en a déjà parlé il y a quelques mois : plusieurs grands groupes ont contacté la FIFA et l’UEFA pour sponsoriser les interventions de la VAR. Les instances ont dit 'non' à ce moment-là, mais ça revient, c’est logique. Pendant la dernière Coupe du monde, il y a eu 27 minutes d’interruption des matches pour la vidéo. Vu les prix des pubs pendant un tournoi comme ça, c’est une mine d’or pour les diffuseurs, mais aussi pour la FIFA et l’UEFA qui peuvent faire monter les prix des droits télé. Il y a faute, il n’y a pas faute ? Je crois qu’on va finir par ne plus faire pause ou ralenti, mais par éteindre notre télévision.