Débordements, Bielsa... Le début de la fin pour le Losc ?

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Après les débordements au stade Pierre-Mauroy samedi, c'est au tour de Marcelo Bielsa de menacer l'avenir du club lillois. © AFP/Canal +/Montage Europe 1
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B.P. avec Lionel Gougelot , modifié à
Après la violence des débordements commis samedi soir au stade Pierre-Mauroy, le club de Lille se retrouve mardi pour une autre affaire aux prud'hommes, où l'ancien entraîneur Marcelo Bielsa lui réclame 18 millions d'euros.

Le Losc ne va pas bien, et pas que sportivement. Les violents débordements commis samedi soir à l'issue du match de Ligue 1 contre Montpellier (1-1) montrent un peu plus le niveau critique de la situation d'un club qui affichait pourtant des ambitions au début de la saison. Et seulement trois jours après l'envahissement de la pelouse par des supporters, suivi de coups contre certains joueurs, le club se retrouve mardi au tribunal pour une tout autre affaire : Marcelo Bielsa, l'entraîneur licencié en décembre dernier, réclame au club la bagatelle de 18 millions d'euros pour licenciement abusif. 

"L'énervement se comprend, mais..." Les supporters sont très inquiets. Ils savent que le club risque de lourdes sanctions pour les faits qui se sont produits samedi soir. Violence aggravée, dégradations, menaces de mort : les supporters qui seront identifiés risquent de payer très cher leurs débordements, comme a prévenu Gérard Lopez, le président du LOSC. Des propos acceptés par les autres supporters. "A un moment, quand tu fais de tels actes, il ne faut pas se débiner. Ils ont manifesté, ils ont commis ces incidents, maintenant, il faut répondre de tout ça", réagit au micro d'Europe 1 Franck Deffenain, responsable de la section de Tourcoing des supporters du Losc. "Ce qu'ils ont fait, c'est inacceptable", réagit Jean-Marc, le plus ancien supporter du groupe de Tourcoing. "L'énervement se comprend par rapport à la situation, mais ce n'est pas en se tirant une balle dans le pied qu'on va plus vite". 

Bielsa pourrait plomber le club. En crise avec ses supporters donc, le club se retrouve également au pied du mur sportivement - il est avant-dernier de Ligue 1 - et exsangue financièrement. Tout le monde au club va avoir les yeux rivés mardi vers le Conseil des prud'hommes de Lille devant lequel Marcelo Bielsa, qui conteste le bien-fondé de son licenciement, réclame pas moins de 18 millions d'euros. L'entraîneur argentin a perdu la semaine dernière la première manche judiciaire contre le Losc et s'est vu condamné à verser 300.000 euros de dommages et intérêts au club par le tribunal de commerce pour le caractère abusif de l'assignation en justice.

Entendu sur europe1 :
Si on descend en L2, ce sera la fin de notre club

Garanties financières insuffisantes. Inutile de préciser que si le club devait débourser la somme réclamée par Marcelo Bielsa, ou même seulement une partie, sa situation financière s'aggraverait considérablement. En décembre dernier, le club a été interdit de recruter par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) qui a pris effet dès le mercato d'hiver. Les garanties présentées par le Losc n'avaient pas été jugées suffisante par l'organe de contrôle qui a donc empêché le club de se renforcer sportivement sur le marché hivernal. Les résultats s'en ressentent encore trois mois plus tard : à neuf journées de la fin, Lille est avant-dernier de Ligue 1 avec un petit point de retard sur le premier non relégable et seulement quatre sur le 14e, Angers. Une situation grave, donc, mais pas encore désespérée. 

"Moi, ce qui me fait le plus peur pour l'avenir de notre club, c'est que si on descend en Ligue 2, avec le projet Lopez, ce sera la fin de notre club. La mort du club avec une rétrogradation administrative et sans doute un dépôt de bilan par la suite", prédit, très inquiet, Romain, animateur d'un site internet pour supporters des Dogues. Samedi soir, un important sponsor de Hong-Kong était au stade Pierre-Mauroy, d'où il est, paraît-il, reparti écoeuré par le spectacle des incidents de fin de match.