Coupe du monde féminine : les goals, enfin gardiennes du temple ?

Sarah Bouhaddi équipe de France féminine 1280 AFP
Sarah Bouhaddi, la gardienne de l'équipe de France. © JOSE MANUEL RIBEIRO / AFP
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Julien Froment
PROGRES - Décriées pour leur faible niveau, les gardiennes de but se sont sensiblement améliorées.

La critique est vivace et revient à chaque grande compétition internationale, alors que vient de débuter la Coupe du monde féminine : les gardiennes de but en football auraient une forte propension à se "friser", à avoir les mains en "peau de pêche". La vidéo de cette malheureuse gardienne des moins de 17 ans de l’Islande alimente le cliché d’un poste encore peu fiable et dépourvu de talents.

Les "boulettes" de la gardienne en question :

Un niveau en hausse. S’il n’est pas rare de voir encore quelques ratés ici et là, le niveau a augmenté. "Elles maîtrisent bien les fondamentaux, au niveau technique, elles ne sont pas trop mal (sic)", affirme l’entraîneur des gardiens de l’équipe de France Albert Rust, au micro Europe 1. "Elle doivent toutefois encore s’améliorer sur certains points, notamment dans le jeu aérien. Mais c’est un exercice qui est difficile, que ce soit chez les garçons ou chez les filles. Hormis ce point, il n’y a pas grand chose à changer, on a la chance d’avoir de bonnes gardiennes."

Des filles qui profitent au passage de la professionnalisation du football féminin et de la mise en place d’entraîneur spécifique au poste de gardien. C’est le cas notamment en France, à l’Olympique Lyonnais et au Paris Saint-Germain.

Les gardiennes françaises critiquées. Toutefois, les gardiennes françaises ont encore du mal à soutenir la comparaison avec la concurrence européenne ou américaine. Albert Rust reconnaît que Sarah Bouhaddi, gardiennes des Bleues, commet encore quelques "sautes de concentration", mais estime qu’elle fait partie des "toutes meilleures à son poste en Europe, si ce n’est au monde". "C’est sa première Coupe du monde,  elle n’hésite pas à ‘soulager’ sa défense en allant loin de son but, il faut absolument qu’elle garde ce côté-là", ajoute-t-il.

Avis que ne partage pas l’entraîneur de la section féminine du PSG Farid Benstiti, dans les colonnes de L’Equipe. "En France, on a du retard, comme cela a pu être le cas pour les garçons, il y a quelques années. Il faut susciter des vocations. C’est une vérité en France. On a vu notamment avec les arrêts de Katarzyna (Kiedrzynek, gardienne polonaise du PSG,ndlr) en demi-finale de la Ligue des champions face à Wolfsburg, qu’il y avait des gardiennes de très haut niveau. Mais regardez au PSG, nous avons trois gardiennes, deux sont étrangères."

Florilège d’arrêts de Kiedrzynek:

La référence Hope Solo. Et la portière polonaise – absente du Mondial - n’est pas la seule à briller, l’une des joueuses les plus réputées chez les féminines est… gardienne. Il s’agit de l’Américaine Hope Solo. Malgré ses 1m75 - la taille moyenne pour une gardienne de but chez les féminines -, elle réalise depuis maintenant 15 ans des prouesses.

A 33 ans, elle dispute au Canada son troisième Mondial et fait parler d’elle autant pour sa plastique que pour ses arrêts réflexes, qui soulagent très régulièrement la Team US. Seule au monde ces dernières années, avec les progrès récemment réalisés en termes de préparation par les autres nations, il ne serait toutefois  pas étonnant de voir émerger à l’avenir de nouvelles Hope Solo…

Bonus - les plus beaux arrêts d’Hope Solo :