Brahim Asloum : "Mohamed Ali, un homme remarquable, à l'image d'un Nelson Mandela"

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Aurélie Dupuy
La légende de la boxe est décédée samedi matin, à 74 ans. Brahim Asloum, champion du monde et champion olympique de la discipline, était l'invité de David Abiker, pour lui rendre hommage.
INTERVIEW

Légende, mythe, "la référence et le plus bel ambassadeur que la boxe ait eu et qu'elle n'aura jamais, un grand homme, un personnage". Ce sont les mots de Brahim Asloum pour décrire Mohamed Ali, quelques heures après sa mort à 74 ans, à Phoenix, aux Etats-Unis. L'invité de David Abiker dans C'est arrivé cette semaine n'est pourtant pas un petit joueur dans la discipline au vu de son palmarès : champion du monde WBA en 2007 et champion olympique à Sidney en 2000.

1974, Kinshasa : "une lumière dans un combat titanesque". L'invention du jeu de jambes ? Une grande partie en revient à Ali, fort d'une aisance malgré plus de 100 kilos, selon Brahim Asloum, qui souligne aussi les positions de la star en dehors du cercle sportif : "l'opposition à faire la guerre du Vietnam, la cause des noirs. Il a été un homme remarquable, à l'image d'un Nelson Mandela". Sur le ring, il y a le match de légende de 1974, à Kinshasa. "C'était un organisateur noir qui organisait un match en Afrique entre deux boxeurs de couleur noire. Le monde entier était focalisé sur ce combat. Mohamed Ali était une lumière dans un combat titanesque et dramatique. On le voit prendre des coups. Et il a cette capacité d'adaptation face à Foreman."

Un petit garçon gringalet qui s'inscrit à la boxe. S'il a cette dimension de légende, c'est aussi parce que Mohamed Ali a été l'un des premiers sportifs à "avoir une dimension médiatique. Il en a joué, avec une faculté à faire des phrases accrocheuses. Il a apporté tout un décor autour de la boxe. Ali, c'est le noble art." Ali s'est fait artiste, presque un acteur. Il faut alors garder l'image de celui qui s'est élevé à la force des poings. Car avant de devenir un mythe, il y a une légende : celle d'un petit garçon un peu gringalet qui s'appelait Cassius Clay, qui un jour s'est fait dérober son vélo, s'est dit que ça ne lui arriverait plus jamais et s'est inscrit à des cours de boxe.