Zarco, c'est du vol ?

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Yannick SAGORIN , modifié à
La manoeuvre est osée, limite certes, mais Johann Zarco aurait pu - aurait dû ? - fêter sa première victoire en championnat du monde, dimanche, à Montmelo. Pénalisé de 20 secondes pour un dépassement jugé illicite sur la mécanique de l'Espagnol Nicolas Terol, l'Avignonnais, premier sous le drapeau à damiers du Grand Prix de Catalogne, a au final hérité de la sixième place. Avec pas mal d'amertume en prime.

La manoeuvre est osée, limite certes, mais Johann Zarco aurait pu - aurait dû ? - fêter sa première victoire en championnat du monde, dimanche, à Montmelo. Pénalisé de 20 secondes pour un dépassement jugé illicite sur la mécanique de l'Espagnol Nicolas Terol, l'Avignonnais, premier sous le drapeau à damiers du Grand Prix de Catalogne, a au final hérité de la sixième place. Avec pas mal d'amertume en prime. Le vainqueur du Grand Prix 125cc de Catalogne, si l'on en croit la photo finish, c'est lui ! Dimanche à Montmelo, Johann Zarco est passé sous le drapeau à damiers en leader, au nez et à la barbe de Nicolas Terol, l'actuel patron de la catégorie. Pourtant La Marseillaise n'a pas retenti lors de la cérémonie protocolaire. A l'issue de cette course folle et palpitante 22 tours durant, c'est bien l'hymne espagnol qui a résonné pour la cinquième fois de la saison - en autant de Grands Prix - la quatrième en l'honneur de Terol. Cruel pour Zarco... Car le pilote Derbi aurait mérité sa toute première victoire à l'échelle mondiale, ce week-end, après deux podiums plein de promesses signés à Jerez et Estoril. Sixième sur la grille de départ catalane, l'intéressé s'est très vite trouvé une place dans le trio de tête, décrochant ensuite Maverick Vinales au train pour se retrouver au duel avec Nicolas Terol. Le pilote français et son rival espagnol ont alors joué au chat et à la souris jusqu'au dernier virage, Johann Zarco portant à cet instant une estocade payante mais pénalisante. Lourdement... Pour avoir poussé le Valencien au-delà du vibreur, sur le gazon, en bout de manoeuvre, l'Avignonnais écope de 20 secondes de pénalité sitôt son tour d'honneur achevé - une sanction qui lui coûte naturellement la victoire et le relègue au sixième rang final. "Ce n'est pas très juste car la course est un combat et la moto de Nicolas Terol étant très rapide, j'étais obligé de jouer des coudes pour passer, soufflait l'intéressé après coup. A une époque, ce serait passé..." Il y a deux ans en effet, Valentino Rossi avait accompli un dépassement en tout point identique sur Jorge Lorenzo à cet endroit du circuit, sans que personne n'y trouve à redire. "C'est rageant mais tout le paddock est avec moi", concluait dimanche Johann Zarco. Une affirmation à nuancer même s'il est vrai que le Français a eu quelques avocats de choix à l'issue de ce week-end catalan. "Il aurait été plus logique de le rétrograder en deuxième position, il méritait au moins cette place", estimait dimanche soir Jorge Lorenzo, le leader du championnat MotoGP, quand Casey Stoner, vainqueur du jour dans la catégorie reine, admettait: "La sanction est sévère. Ils étaient dans le dernier tour et chacun voulait gagner. Rien de plus normal..." Les commissaires de course en ont hélas décidé autrement.