Wade, l'instinct du tueur

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François KULAWIK , modifié à
Irrésistible Dwyane Wade ! Longtemps fantomatique, mercredi, lors du match 1 des Finales NBA, l'icône du Heat a encore été le premier bourreau des Mavs. Si LeBron James a terminé meilleur marqueur des siens, Wade s'est en effet réveillé au meilleur moment, faisant la différence dans les dernières minutes de la rencontre. Une nouvelle stratégie ?

Irrésistible Dwyane Wade ! Longtemps fantomatique, mercredi, lors du match 1 des Finales NBA, l'icône du Heat a encore été le premier bourreau des Mavs. Si LeBron James a terminé meilleur marqueur des siens, Wade s'est en effet réveillé au meilleur moment, faisant la différence dans les dernières minutes de la rencontre. Une nouvelle stratégie ? Oublié, le Dwyane Wade vu face aux Celtics. Après avoir tourné à plus de 30 points de moyenne à 53% de réussite, la star du Heat n'affole plus les compteurs. En attestent ainsi ses Finales de conférence face aux Bulls, Wade n'y ayant affiché qu'un modeste 19 points de moyenne avec à peine 40% d'adresse. Ajoutez-y un entraînement séché, samedi, et il n'en fallait pas plus pour que les rumeurs fassent état d'une blessure à l'épaule le rendant même incertain pour le coup d'envoi des Finales NBA. «Je ne suis pas blessé !» avait-il d'ailleurs pris soin de préciser aux journalistes à l'issue de la séance dominicale. Une déclaration qui n'a évidemment pas suffi pour convaincre les plus sceptiques. Et ce ne sont pas ses deux premiers quarts-temps de la première manche face à Dallas qui allaient les faire changer d'avis. Après ses 15 pertes de balle des trois derniers matches face aux Bulls, pour seulement 6 passes et 4 interceptions, Wade pointait en effet à mi-parcours avec seulement 7 points à 3 sur 10, 3 pertes de balle en plus des trois contres subis face à Brendan Haywood, Shawn Marion et même le vétéran Jason Kidd. Le phénomène athlétique n'était alors que l'ombre de lui-même. Bridé, Wade ignorait les quelques brèches laissées par la défense texane, semblant refuser d'attaquer le cercle comme il en a l'habitude. Wade, la troisième lame Un constat que réfutait pourtant le premier intéressé. "J'ai profité de ma sortie dans le troisième quart pour me reposer, mais je pense que j'étais autant agressif avant d'aller sur le banc, a-t-il ainsi expliqué à l'issue de la rencontre, je voulais juste faire la même chose quand je suis revenu en jeu dans le quatrième quart. Je travaille dur sur mon tir et j'ai beaucoup confiance en moi. Ce soir, quelques tirs sont rentrés, c'est tout. Le mérite en revient également aux gars qui m'ont passé la balle dans de bonnes conditions." Et une agressivité subitement retrouvée des deux côtés du terrain. Comme lors de cet enchaînement contre sur Shawn Marion et trois points face à un Jason Kidd cette fois trop court. Rebelote une minute plus tard avec un rebond défensif capital alors que les Mavs essayaient de revenir à une possession puis une passe caviardisé pour Chris Bosh sous les panneaux. Plus encore que ses 22 points, 10 rebonds et 6 passes, c'est bien cette propension à faire la décision qu'entendait d'ailleurs retenir son entraîneur Erik Spoelstra. "Je n'ai pas prêté attention plus que ça à sa première moitié. Peut-être était-il un peu en manque de rythme. Mais tout ce que je sais c'est qu'il a fait beaucoup d'actions gagnantes des deux côtés du terrain." De quoi bien mériter l'accolade d'un LeBron James pourtant pas manchot avec ses 24 points à 9 sur 19 aux tirs. "Il n'y a pas de quoi être surpris par ce genre de performance." faisait d'ailleurs remarquer l'ancien Cav après coup. A juste titre. Et c'est donc finalement cette première moitié de rencontre besogneuse qui interpelle... "L'équipe n'a pas systématiquement besoin de mes points pour faire la différence. LeBron et Chris sont là pour prendre le match en mains et c'est également mon rôle de veiller à ce que tout le monde soit impliqué. Quitte à être moins agressif." explique à cet effet le MVP des Finals 2006. Car le plus important est bien la quête d'un deuxième titre. "En 2006, l'équipe avait besoin que je score beaucoup car on n'avait moins de solutions en attaque. Cette saison, la donne a changé." Tout du moins jusque dans les dernières minutes. Où l'instinct du tueur reprend le dessus...