Vulliet: "De gros objectifs"

  • Copié
Propos recueillis par Olivier CHAUVET , modifié à
C'est mardi que débute les Mondiaux de ski alpin à Garmisch-Partenkirchen avec le Super G dames. Si l'équipe de France féminine aura bien du mal à obtenir une médaille en vitesse, les Bleues, emmenées par Tessa Worley et Nastasia Noens, visent au moins un podium dans les épreuves techniques. Tour d'horizon des chances Tricolores avec le directeur sportif Jean-Philippe Vulliet.

C'est mardi que débute les Mondiaux de ski alpin à Garmisch-Partenkirchen avec le Super G dames. Si l'équipe de France féminine aura bien du mal à obtenir une médaille en vitesse, les Bleues, emmenées par Tessa Worley et Nastasia Noens, visent au moins un podium dans les épreuves techniques. Tour d'horizon des chances Tricolores avec le directeur sportif Jean-Philippe Vulliet. Quel est votre sentiment avant ces Championnats du monde ? On part à ces Championnats du monde avec un sentiment double. En ce qui concerne l'équipe de vitesse, elle est en recherche de performance. Elle n'a pas un statut de favori, mais au mieux d'outsider. Du coup, on n'a pas une pression énorme par rapport aux attentes, mais par contre une grande envie de bien faire. On ne va pas dire que l'on veut sauver notre saison, car tout n'est pas noir, mais l'objectif est de nous montrer à notre avantage. Vous devez être plus confiant en ce qui concerne l'équipe technique, non ? Oui, elle arrive sur Garmisch avec des résultats probants. Tessa Worley est en tête de la Coupe du monde de Super G avec trois victoires sur quatre. Elle est avec des camarades de jeu qui sont de bonnes skieuses, qui ont fait de belles performances. On ne peut pas dire que nous sommes optimistes, car il ne faut jamais arriver la fleur au fusil sur ce type de compétition, mais nous avons de gros objectifs. En slalom également, avec plusieurs filles, dont Nastasia Noens qui a réalisé son premier podium et cinq Top 10 depuis le début de la saison. Pour elle aussi, c'est une situation vraiment intéressante, mais qu'elle découvre. On ne peut donc pas parler d'un statut de favori, mais elle n'en est pas loin. Elle est attendue. C'est un challenge pour elle, mais je la sens tout à fait capable de le relever. Ce sont donc ces deux sentiments qui animent le chef d'équipe que je suis avant ces Championnats du monde. "Ne pas se focaliser sur la piste et les conditions de neige" Avez-vous fixé des objectifs précis pour ses Mondiaux ? Oui, bien sûr, on n'arrive pas comme des ronds de flanc, si je puis dire, sur ce genre de grands événements. Ça se prépare en en parlant, dans la programmation, la mise en place de certains entraînements. On a eu des arrangements un peu spéciaux avec l'équipe d'Allemagne, du coup, l'équipe de vitesse a pu aller sur la piste il y a trois semaines. L'équipe technique n'a pas pu le faire en raison du calendrier, mais on a essayé de trouver des pistes qui se rapprochent du profil. Justement, quel regard portez-vous sur cette piste de Garmisch ? Il ne faut pas trop focaliser là-dessus, car la piste on ne la changera pas. C'est du moins ma façon de voir les choses. Donc, que ce soit son profil ou la qualité de la neige qui la recouvrira ou quoique ce soit d'autres, on doit s'adapter et essayer d'être le meilleur possible quel que soit les conditions. A priori, ce sont des profils assez classiques. On aime beaucoup les pistes très techniques et en neige très dure. Ça peut être le cas. Ce n'est pas une pente extrême, on aurait préféré plus raide, mais bon ça va. En technique, c'est une très belle piste et très raide, ça devrait aller. Il y a deux ans à Val-d'Isère, l'équipe de France féminine n'avait récolté qu'une seule médaille avec Marie Marchand-Arvier, deuxième du Super G. Pensez-vous avoir les armes pour faire mieux à Garmisch ? Ce sera un challenge difficile, on ne s'est jamais vraiment approché du podium en Super G. Cette médaille ne nous tend pas les bras, il va falloir aller la chercher. "Tessa (Worley, ndlr) a eu une progression linéaire" Quelles seront leurs principales adversaires ? Les têtes d'affiches sont parfaitement connues en Super G. En général, il n'y a qu'une place de disponible sur le podium. Les deux premières sont en général prises par Vonn et Riesch et il y a de sérieuses clientes pour la troisième. Que ce soit en Super G ou en descente, pour monter sur le podium, il faudra être très forte ou avoir des circonstances de course favorable, ça peut arriver. En géant, c'est beaucoup plus ouvert. Même si Tessa (Worley, ndlr) a gagné trois courses, les prétendantes à la victoire sont nombreuses et il ne faut pas oublier qu'elle en a gagné deux avec seulement un centième d'avance. C'est toujours très ouvert. Il y a beaucoup plus de prétendantes à la victoire finale que dans toutes les autres disciplines. En slalom, Marlies Schield est la grande favorite, mais il peut tout arriver. Nastasia a montré qu'elle était capable de rivaliser avec les meilleures. Elle a fini troisième, mais elle a aussi souvent été dans les trois premières après la première manche. Ça lui permet d'avoir un statut de prétendante au podium à Garmisch. Et Sandrine Aubert ? Après un début d'hiver difficile, elle est revenue dans le top 10 à Flachau. Elle est plutôt sur la pente ascendante, non ? Sandrine, on espère que les Mondiaux lui permettront, encore une fois, non pas de sauver sa saison, mais de se montrer sous son meilleur jour. Elle a commencé doucement, difficilement, et là, elle revient aux affaires. J'espère qu'il ne lui manquera rien sur Garmisch, car c'est une piste qui peut lui convenir, les conditions de neige aussi. Si elle lâche ses coups comme on dit, il n'y a pas de raisons. Elle est compétitive. Un petit mot sur Tessa Worley, qui a explosé cette saison. Qu'est-ce qui a fait que c'est arrivé à ce moment-là ? De mon point de vue, rien de spécial. C'est encore une jeune skieuse, mais qui est dans une phase de sa carrière où l'on progresse assez naturellement techniquement. On progresse quasiment toujours, mais à cette âge-là, on a une échelle de progression encore très rapide. Et puis surtout, on évolue dans sa maturité. On est beaucoup plus fort à 21-22 ans qu'à 18. Elle a gagné son premier Géant à 19 ans. Aujourd'hui, elle a 21 ans. Elle a eu une progression linéaire. Ça n'est pas toujours évident chez tout le monde, mais, pour elle, ça l'est.