Vettel en démonstration

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Yannick SAGORIN , modifié à
Les qualifications avaient laissé présager un Grand Prix de Malaisie disputé. Il n'en a rien été ! Comme à Melbourne, Sebastian Vettel s'est imposé sans sourciller à Sepang, au volant d'une Red Bull qui garde manifestement une longueur d'avance sur le team McLaren. Lewis Hamilton victime d'un accrochage avec Fernando Alonso, c'est Jenson Button qui prend la relève sur le podium, accompagné d'un Nick Heidfeld qui signe une nouvelle performance de choix en faveur de Lotus Renault.

Les qualifications avaient laissé présager un Grand Prix de Malaisie disputé. Il n'en a rien été ! Comme à Melbourne, Sebastian Vettel s'est imposé sans sourciller à Sepang, au volant d'une Red Bull qui garde manifestement une longueur d'avance sur le team McLaren. Lewis Hamilton victime d'un accrochage avec Fernando Alonso, c'est Jenson Button qui prend la relève sur le podium, accompagné d'un Nick Heidfeld qui signe une nouvelle performance de choix en faveur de Lotus Renault. La RB7 semble aussi bien née que la RB6. Entre les mains de Sebastian Vettel du moins. Une Red Bull devant une McLaren et une Lotus Renault, la photographie à l'arrivée du Grand Prix de Malaisie est la même qu'en Australie deux semaines plus tôt. A ceci près que le champion du monde en titre est l'unique dénominateur commun entre les deux clichés. Exit Lewis Hamilton et Vitaly Petrov, place à Jenson Button et Nick Heidfeld. Des constantes variables qui ne seront certainement pas accueillies de la même manière dans les deux écuries concernées. Chez McLaren en effet, le constat est douloureux. Si Lewis Hamilton, deuxième à Melbourne, n'a pu défendre ses chances à la régulière en fin de course, victime d'un troisième arrêt laborieux puis accroché par la Ferrari de Fernando Alonso dans la dernière ligne droite du Grand Prix (46e tour sur 56), sa MP4-26 n'a pu soutenir la comparaison avec la RB7 d'un Sebastian Vettel qui ce week-end encore a fait cavalier seul du départ au drapeau à damiers. Parti sur les chapeaux de roues sans se soucier de l'incroyable percée des R31 de Heidfeld et Petrov (passées des 6e et 8e rangs aux 2e et 5e positions) ou du retard à l'allumage de son coéquipier Mark Webber (3e sur la grille et finalement 10e au passage des premières courbes), l'Allemand a tout juste cédé la main le temps d'observer ses premier et deuxième arrêts aux stands, au terme des 13e et 25e boucles. La pluie attendue - si ce n'est quelques gouttelettes - n'est jamais venue, et l'intéressé a ainsi pu dessiner sereinement la 12e victoire de sa jeune carrière. Heidfeld, un vrai leader Au plus fort de l'offensive McLaren, à la mi-course, tandis que Hamilton cravachait pour lui reprendre une demi-seconde tous les deux tours et que Button, alors troisième, revenait plus fort encore, Vettel a simplement augmenté sa cadence pour rendre vains les efforts des troupes de Woking. A raison de 7 à 9 dixièmes par boucle, le pilote Red Bull a réaffirmé son leadership, dès lors incontesté et même conforté par ce fameux incident de course qui vit Alonso plier son aileron avant-gauche sur la roue arrière-droite de Hamilton. Avec à la clef un quatrième passage aux stands fatal aux ambitions des deux hommes, sixième et huitième au final (*). Martin Whitmarsh accueillera donc le podium de Jenson Button avec un enthousiasme contenu. Au contraire d'un Eric Boullier qui lui ne boudait pas son plaisir à l'issue de la course, béat durant la cérémonie protocolaire. En deux Grands Prix cette saison, son team a déjà enregistré deux podiums. Un scénario rêvé auquel on croyait fermement du côté d'Enstone avant de plier bagages pour Sepang. Moins après une première séance d'essais libres marquée par deux avaries préoccupantes vendredi. Malheureux à Albert Park, Nick Heidfeld a su forcer sa chance en Malaisie, s'imposant dès l'extinction des feux dans le sillage du poleman. Opportuniste et suffisamment autoritaire ensuite pour demeurer en bonne position, à l'image de sa résistance aux assauts de Mark Webber dans les derniers tours, le suppléant de Robert Kubica s'est affirmé tel le fer de lance que Lotus Renault recherchait. Avec d'autant plus d'assurance sans doute que cette fois, son coéquipier Vitaly Petrov n'a pu tirer son épingle du jeu. Alors qu'il tenait une huitième place intéressante, le Russe a terminé sa course dans un panneau, la colonne de direction de sa R31 brisée. Pas de quoi nuancer le joli bilan de l'écurie au losange après deux Grands Prix réputés difficiles. (*) Suite à cet accrochage, les deux pilotes ont écopé d'une pénalité de 20 secondes. Selon les commissaires de course, Fernando Alonso est coupable d'avoir heurté la monoplace qui le précédait et Lewis Hamilton a effectué plusieurs changements de trajectoire. La pénalité ainsi infligée ne change rien pour l'Espagnol mais fait reculer le Britannique de la 7e à la 8e place, derrière Kamui Kobayashi.