Van Niekerk: "On a faim"

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Propos recueillis par PAUL ROUGET , modifié à
Proche de son meilleur niveau et auteur d'un doublé face au Stade Français lors de la dernière journée de Top 14 (38-10), Joe Van Niekerk ne pense plus qu'à une chose: le quart de finale de H Cup face à l'Usap, samedi à Barcelone. Une rencontre très attendue par le capitaine du RCT, qui s'attend toutefois à "un match très compliqué" face aux Catalans.

Proche de son meilleur niveau et auteur d'un doublé face au Stade Français lors de la dernière journée de Top 14 (38-10), Joe Van Niekerk ne pense plus qu'à une chose: le quart de finale de H Cup face à l'Usap, samedi à Barcelone. Une rencontre très attendue par le capitaine du RCT, qui s'attend toutefois à "un match très compliqué" face aux Catalans. Distancé en Top 14, Perpignan joue presque sa saison sur ce quart de finale de H Cup. A quel type d'adversité vous attendez-vous samedi à Barcelone ? Je pense d'abord qu'ils risquent de mettre beaucoup de folie au début. Ils veulent jouer dans ce stade depuis tellement longtemps et, comme ils ne sont pas au mieux en Top 14, ce match est encore plus important pour eux que pour nous. Après, je m'attends à un match très compliqué, surtout devant à cause de leur pack. Mais le plus important c'est de respecter ce que nous demande le coach et ce qu'on a travaillé à l'entraînement cette semaine. Et si on peut le faire, on a de bonnes chances de passer. Vous risquez de ne pas arriver en terrain conquis au Stade de Montjuic... Mais moi, je suis vraiment très excité d'aller à Barcelone ! Un match dans une ambiance comme ça, avec la possibilité d'aller en demi-finale de la H Cup, c'est exceptionnel ! Il y aura, bien évidemment, plus de supporters de l'Usap, mais il devrait y avoir au total près de 10 000 Toulonnais, qui vont faire du bruit comme 100 000 ! Ce ne sera donc pas un problème. Votre victoire à Aimé-Giral en Top 14 peut-il vous servir de référence à l'heure de retrouver l'Usap ? C'était un très bon match, mais ce sera une toute autre histoire cette fois. Car il y a beaucoup de différences entre le Top 14 et la H-Cup, notamment au niveau de l'interprétation du jeu par les arbitres. Donc si ce match était bon pour la confiance, ce quart de finale reviendra au bout du compte à l'équipe qui en aura le plus envie. Et nous, on a faim ! "Le président peut dire ce qu'il veut" Vous aviez posé avec la H Cup en septembre dernier, aux côtés notamment de Nicolas Mas et des autres capitaines des équipes françaises engagées. Pensiez-vous à ce moment-là vous retrouver quelques mois plus tard pour une place en demi-finales de la compétition ? J'ai l'habitude de dire que quand on croit en quelque chose et qu'on le veut vraiment, ça peut finir par arriver... Mais, pour le coup, c'était notre première année en H Cup et je ne pensais pas forcément qu'on pourrait s'extraire de cette poule. Il y avait le Munster qu'on a réussi à battre chez nous malgré toute son expérience, on est allé gagner chez les London Irish et battu aussi les Ospreys... Et si on ne s'attendait donc pas à nous qualifier, on a aujourd'hui l'opportunité d'aller encore plus loin. J'attends ça avec impatience. La victoire face au Stade Français (38-10) peut-elle vous servir de déclic pour la fin de saison ? Oui, je pense. Il y a eu plus de cohésion entre les lignes et notre stratégie était aussi meilleure. Je suis content qu'on ait gagné car cela nous a apporté beaucoup de confiance. On en avait besoin, comme on avait aussi besoin du point de bonus. Pour la fin du championnat, on va avoir trois finales de suite à disputer. On doit être le plus efficace possible, notamment au niveau de la concentration, de la récupération, pour se montrer professionnel jusqu'au bout. Notre sort dépend de ces trois matches, on va tout mettre en oeuvre pour en sortir vainqueurs. Vous allez accueillir Toulouse au Vélodrome pour le premier de ces trois matches, une rencontre que Guy Novès dit "se foutre complètement". Qu'en pensez-vous ? J'ai entendu ça, mais Toulouse reste Toulouse, l'une des meilleures équipes en France et en Europe. Après, c'est peut être un petit jeu psychologique, mais je ne crois pas une seconde qu'ils vont jouer ce match pour le perdre ou ne pas le prendre au sérieux. Un mot pour finir sur les récentes déclarations de votre président et de votre entraîneur. Si Mourad Boudjellal a tapé du poing sur la table après la défaite à Castres, Philippe Saint-André a ensuite, de son propre aveu, vécu "une semaine compliquée", réclamant "de la sérénité" pour les joueurs. Qu'est-ce que tout cela vous inspire ? Le président, c'est le président, il est dans son droit et il peut dire ce qu'il veut. En tant que joueur, on donne chaque semaine le meilleur de nous-même, et on fait le maximum. Personne n'aime perdre ou arriver deuxième. Après il y a eu beaucoup de choses négatives dans la presse, des rumeurs qui circulaient... Et le plus grand danger qui guette une équipe, c'est la division. Comme le coach l'a dit, on avait besoin de cette sérénité. A nous de rester calmes, solides et soudés entre nous, tous ensemble pour obtenir un résultat. Vivre une telle situation, c'est parfois difficile. Mais c'est la vie. Tout le monde a la pression du résultat, c'est le but du sport. Et puis il ne faut pas toujours tout prendre au pied de la lettre. Mais au final, on va dire que ça endurcit un peu...(Rires)