Usap, Delmas a la cote

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Sylvain LABBE , modifié à
Bientôt trois mois après son intronisation en tant que nouveau manager de l'Usap, Jacques Delmas paraît déjà totalement intégré à son nouvel environnement. La belle unanimité du groupe catalan au sujet du successeur de Jacques Brunel met en avant une méthode, faite à la fois de rigueur et de proximité. A valider dès vendredi, à l'occasion du premier match amical face à Agen.

Bientôt trois mois après son intronisation en tant que nouveau manager de l'Usap, Jacques Delmas paraît déjà totalement intégré à son nouvel environnement. La belle unanimité du groupe catalan au sujet du successeur de Jacques Brunel met en avant une méthode, faite à la fois de rigueur et de proximité. A valider dès vendredi, à l'occasion du premier match amical face à Agen. Sur le papier, le pari est d'envergure. La succession à la tête de l'Usap de Jacques Brunel - l'homme qui a ramené le Brennus en 2009 au pied du Castillet, après 54 ans d'attente - n'a rien d'une sinécure. Un défi qu'a choisi de relever Jacques Delmas, soucieux d'effacer une dernière expérience douloureuse à la tête du Stade Français. Profitant de la fin de saison précoce des Catalans, le technicien s'est glissé sans faire de bruit dans ses nouvelles fonctions. Une mise en retrait volontaire, tout en analyse et en observation, afin de prendre le pouls de son nouveau groupe. "J'ai pris contact avec le groupe le 9 mai, et j'ai eu un entretien avec tous les joueurs. Ce qui m'a permis d'évaluer la motivation de l'équipe et d'élaborer le plan de préparation de cette nouvelle saison", décrivait-il récemment à L'Indépendant, goûtant à l'évidence un luxe dont il n'avait pu se prévaloir à Paris, où Delmas avait été bombardé pompier de service en cours de saison. "Le groupe, je l'observe, je le vois fonctionner depuis deux mois. Il va bien, et il règne un très bon état d'esprit." Presque trois mois ont passé depuis cette première prise de contact, et après un stage traditionnel sur les hauteurs de Matemale comme point d'orgue de leur préparation physique, les Sang et or abordent cette semaine le projet de jeu, à l'image de l'équipe de France basée à quelques kilomètres de là, à Falgos. Et avec déjà, comme échéance, un premier test face à Agen, vendredi en amical à Aimé-Giral. Olibeau: "Comme il est loin d'être bête, il avait fait sa place rapidement" Mais déjà, les premiers retours quant à la relation établie par le nouveau patron technique avec ses joueurs évoquent une belle unanimité sur la méthode Delmas. "Il y a une perception différente dans la manière de gérer les joueurs, confiait il y a peu Florian Cazenave, le jeune demi de mêlée catalan. L'avantage, c'est que Jacques intervient individuellement. Il n'hésite pas à arrêter des entraînements pour nous expliquer nos fautes. Même si ce sont des petits détails, c'est ce qui va nous faire progresser durant toute la saison." L'intransigeance et la rigueur annoncées n'empêchent pas une proximité évidente avec le groupe, dont la relation avec Brunel finissait par souffrir d'une usure légitime. Si seule la vérité du terrain comptera à partir du 26 août et de la délicate réception de Castres à Aimé-Giral, Delmas séduit, Delmas a la cote auprès de ses joueurs. Parmi eux, le vétéran Olivier Olibeau, du haut de ses 34 ans, jette un regard forcément privilégié sur cette méthode Delmas. Lui qui eut la chance d'évoluer, tout comme Benoît Bourrust, sous les ordres du technicien à Biarritz lors d'une époque dorée: "Je ne sais pas si c'est mon avis qu'il faut avoir, parce que je ne l'ai connu que dans de bonnes conditions. On a été champion deux fois avec Biarritz, et ça s'est super bien passé humainement et sportivement. C'est le type d'entraîneur qu'il nous fallait. Il travaille beaucoup sur les petits détails, sur la technique individuelle (...) Je le sens à l'aise. Il arrive dans une autre position qu'à Biarritz où il était adjoint de Patrice Lagisquet. Comme il est loin d'être bête, il avait fait sa place rapidement. Ici c'est pareil. Il va s'adapter au contexte à nos connaissances, à notre façon de jouer." A la tête d'un groupe aussi stable et expérimenté, Delmas semble à même de cultiver l'héritage de Brunel, tout en y apportant sa touche personnelle. Olibeau surenchérit: "Il communique et échange avec ses adjoints et des joueurs pour donner son avis sur nos atouts et nos lacunes de la saison dernière. Il connaît le club pour l'avoir affronté et puis pour l'avoir commenté l'an dernier sur Canal+. Il a pu voir certaines de nos lacunes (...) D'ailleurs, on le voit, à Matemale, en une semaine de rugby, des mecs ont fait plus de passes que durant toute la saison dernière. J'exagère un peu et c'est le cas surtout pour les gros. Non pas que ses prédécesseurs ne le voulaient pas, mais on avait tendance à être un peu trop timide dans ce registre-là. Lui, au contraire, a voulu décomplexer tout le monde. Il faut jouer et travailler ces petits détails." Et la greffe Delmas semble en très bonne voie, quand on écoute Olibeau décrire les grands principes de jeu défendus par l'entraîneur: "Grosse conquête et vitesse de mouvement dans le jeu. Grosse défense aussi. La grosse défense, on l'a toujours eu, on est en place. En conquête aussi, même si on bafouille des fois en touche. Ce sont des choses qu'il maîtrise, qui lui plaisent et sur lesquelles il va insister. Le connaissant, je sais qu'il adore qu'on mette de la vitesse dans le jeu." Et sans rien brusquer, Delmas, à Perpignan, ne perd pas son temps...