Une préparation en questions

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Propos recueillis par Benoît CONTA , modifié à
L'équipe de France est rassemblée depuis désormais trois jours à Marcoussis, pour lancer deux mois de préparation intensive, en vue de la Coupe du monde. Du programme des réjouissances à la gestion des blessés et des convalescents, voici les principaux axes de ces prochaines semaines, cruciales dans l'optique du Mondial.

L'équipe de France est rassemblée depuis désormais trois jours à Marcoussis, pour lancer deux mois de préparation intensive, en vue de la Coupe du monde. Du programme des réjouissances à la gestion des blessés et des convalescents, voici les principaux axes de ces prochaines semaines, cruciales dans l'optique du Mondial. Quel est le programme des Bleus ? "On a défini trois périodes dans cette préparation, explique Julien Deloire, le préparateur physique des Bleus. Sur la première, l'objectif c'est d'obtenir un gros développement des qualités musculaires, avec également un gros travail énergétique. Mais on a cherché à ne pas oublier le ballon". Pour cela, les joueurs seront soumis à un régime assez dense, avec du cardio, de la musculation, du travail sur la vitesse de déplacement. Pour ce qui est des périodes de jeu avec le ballon, "elles seront peu intenses pour éviter les blessures, et surtout basées sur la technique individuelle", note Marc Lièvremont. Après ces trois semaines intensives, passées entre Marcoussis et Chambon-sur-Lignon (Loire), l'effectif aura droit à cinq jours de repos, avant de réattaquer un deuxième cycle de quinze jours. "Là, on sera d'avantage sur le jeu, avec déjà plus de puissance, et plus d'intensité", souligne le préparateur physique. Quatre jours de repos suivront, puis les deux matches face à l'Irlande, les 13 et 20 août (à Bordeaux et Dublin), serviront à peaufiner cette préparation pour le troisième cycle. A quand le pic de forme ? "C'est une notion courante dans les sports individuels, démarre Julien Deloire. Pour nous, l'idée c'est d'être le plus en forme dès le départ, même si nos deux premiers matches vont également servir à finaliser l'affûtage". Ainsi, en Nouvelle-Zélande, la préparation continuera, puisque les Bleus y passeront une dizaine de jours, avant de démarrer la compétition. Pour Marc Lièvremont, "même les matches face à l'Irlande sont importants, ne serait-ce que pour la confiance". Quid des blessés ? "C'est le gros point noir de notre préparation", regrette le sélectionneur à propos de ces joueurs blessés ou convalescents, qui ne pourront forcément pas suivre le même programme. "Mais on a du travail pour tout le monde, souligne Lièvremont. Par exemple, les garçons blessés au genou peuvent faire du travail en piscine, de la musculation du haut du corps. On a aussi des garçons qui gardent des petites blessures comme Imanol (Harinordoquy), Romain (Millo-Chluski) ou Fulgence (Ouedreaogo). On a des programmes adaptés à chacun". Pour ces derniers, le retard sera forcément préjudiciable. "Il est évident que ce qui n'est pas fait maintenant ne pourra pas forcément être rattrapé, reconnaît Deloire, qui se veut tout de même positif. On pourra toujours aménager les choses, la préparation ne s'arrête pas le 6 août. On compte aussi sur les premiers jours en Nouvelle-Zélande pour affiner les états de forme". Si Maxime Mermoz et Fabien Barcella, blessés de longue durée, font pour le moment le même programme que le reste de l'effectif, "Aurélien Rougerie va nous quitter dimanche, il part pour quinze jours au CERS de Saint-Raphaël pour un travail spécifique, il sera rejoint par Thomas Domingo en fin de semaine prochaine, le jour où on quittera le CNR pour Chambon-sur-Lignon, a précisé Marc Lièvremont. "Ils nous rejoindront tous les deux pour les quatre derniers jours au Chambon. Tous les autres restent avec nous, continuent avec nous." Du travail, mais pas que ? Alors que les organismes vont être mis à rude épreuve, le staff tricolore a prévu quelques sorties, pour "aérer les neurones des joueurs". "On a apporté autant de soin à ces dérivatifs qu'au reste du programme, explique Marc Lièvremont. On a étudié tout ça, et on a prévu des activités annexes pour les sortir du cadre de la préparation. Mais toujours sur un mode de compétition et d'émulation, avec des petits groupes". En revanche, motus et bouche cousue sur le contenu de ces activités: "Les joueurs ne sont pas au courant. On espère que le secret sera bien gardé". Et si les footballeurs ou les tennismen ont parfois fait appel à des intervenants extérieurs, comme des anciens joueurs, ou des gens venus d'autres sports, le sélectionneur n'a pas voulu en faire trop sur ce point-là. "Ça m'est apparu comme une solution de facilité. Tout le monde fait un peu ça désormais. Mais il y aura bien quelques intervenants, mais en dehors du cadre sportif".