Une décision lourde de conséquence

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Romain Beauvais , modifié à
Manager des arbitres de Ligue 1, Bertrand Layec a profité de cette deuxième conférence technique de l'arbitrage de la saison organisée jeudi au siège de la FFF pour dresser un bilan après les quatorzes premières journées de championnat. Pour cette saison 2010-2011, la direction technique de l'arbitrage (DNA) a ainsi décidé de se concentrer sur un thème, celui de la protection: des joueurs, du jeu et des arbitres.

Manager des arbitres de Ligue 1, Bertrand Layec a profité de cette deuxième conférence technique de l'arbitrage de la saison organisée jeudi au siège de la FFF pour dresser un bilan après les quatorzes premières journées de championnat. Pour cette saison 2010-2011, la direction technique de l'arbitrage (DNA) a ainsi décidé de se concentrer sur un thème, celui de la protection: des joueurs, du jeu et des arbitres. Le métier d'arbitre serait-il si compliqué que cela ? Chaque week-end, les hommes en jaune, qui officient en Ligue 1, ont de lourdes responsabilités sur les épaules. "Je tiens tout de même à rappeler que l'arbitrage zéro défaut n'existe pas, et que nous n'avons pas en France le monopole de l'erreur", confie l'ancien arbitre international sur le site de la Fédération française de football (FFF). Pour cette deuxième conférence de presse, Bertrand Layec, manager des arbitres, avait convié ce jeudi les médias au siège de la FFF pour faire le bilan du corps arbitral après les quatorze premières journées de championnat. Une chose est sûre, Layec est satisfait de ses arbitres puisque la DNA n'a pas enregistré de graves blessures d'un joueur depuis trois ans. Mais depuis ce début de saison, un constat: "la semelle" a supplanté le tacle chez les défenseurs. "Nous avons notamment constaté une baisse de l'utilisation des coudes. Par ailleurs, si le nombre de semelles a baissé, celui des tacles reste fluctuant. On assiste cette saison à une nouvelle manière de défendre, puisque désormais le nombre de semelles est plus important que celui des tacles. Enfin, le nombre d'avertissements (30 cartons jaunes et 2 cartons rouges en moyenne par journée) est inférieur à celui de la saison passé à la même époque", énumère Bertrand Layec. "Mais pour tenter d'inverser la tendance, la DNA a mis en place depuis environ un mois une plate-forme pédagogique, qui permet aux joueurs et aux entraîneurs d'accéder à nos debriefings techniques et vidéos, afin de mieux comprendre le projet que nous essayons de mettre en place." Un choix entre la règle et l'esprit La polémique de la 13e journée avec le but validé à Bordeaux, qui n'aurait pas dû l'être, a suscité l'atermoiement de la DNA qui s'interroge encore sur cette décision lourde de conséquence: "Je n'arrive pas à expliquer ce but. Techniquement, l'arbitre était bien placé mais il a fait le mauvais choix, je pense plutôt que c'est un manque de concentration. Une mauvaise gestion du l'arbitre dans le money-time. L'erreur est humaine. On a préféré protéger l'assistant en lui permettant de prendre quelques jours de repos. Mais il va falloir continuer à travailler pour éviter que ce genre de situation se renouvelle dans le futur", explique le manager des arbitres de Ligue 1. Apparemment, le hors-jeu est arrivé sur la table de la DNA après les vives discussions autour du but non accordé par l'arbitre à Maoulida (RC Lens) lors de Lens-Lyon de dimanche dernier. Un choix crucial entre la règle et l'esprit car le hors-jeu peut déboucher sur des conséquences bien plus importantes qu'un pénalty ou une main non sifflée, Rappelons qu'un joueur est hors-jeu lorsqu'il est plus près de la ligne de but adverse par n'importe quelle partie de la tête, du corps ou des pieds. Mais aujourd'hui, l'esprit a pris le pas sur la règle. "Les arbitres prennent plus de prises de risques. Ils sont acteurs du jeu car sur les 55 buts limites, les arbitres ont été impliqués dans 34 buts en laissant développer l'offensive. Il y a quelques années, l'assistant aurait levé son drapeau", affirme Layec. Les choses ont bien changé et le football a évolué, c'est maintenant aux arbitres de s'adapter.