Un Chelem pour voir en grand ?

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LAURENT DUYCK , modifié à
Le XV de France a réussi son pari : gagner le Tournoi 2010 en réussissant, cerise sur le gâteau, le Grand Chelem. A un an et demi de la Coupe du monde 2011 en Nouvelle-Zélande, ce premier titre de l'ère Lièvremont rassure et invite à des lendemains glorieux. Le staff tricolore reste prudent mais se satisfait du réservoir tricolore qui lui offre des garantis mais aussi de prochains comités de sélection animés...

Le XV de France a réussi son pari : gagner le Tournoi 2010 en réussissant, cerise sur le gâteau, le Grand Chelem. A un an et demi de la Coupe du monde 2011 en Nouvelle-Zélande, ce premier titre de l'ère Lièvremont rassure et invite à des lendemains glorieux. Le staff tricolore reste prudent mais se satisfait du réservoir tricolore qui lui offre des garantis mais aussi de prochains comités de sélection animés... La gueule de bois est passée. La joie restera. Deux jours après avoir conduit le XV de France au neuvième Grand Chelem de son histoire dans le Tournoi des VI Nations, Marc Lièvremont a regagné son chez-lui, fatigué mais soulagé, heureux et fier, quand il avait quitté le précédent épuisé, vexé et touché moralement. Fort de cette première ligne sur son palmarès de sélectionneur, le patron de l'équipe de France quitte ces sept semaines de compétition avec le sentiment d'être dans le vrai, prêt à mettre le cap sur la Coupe du monde 2011 en Nouvelle-Zélande, cible postée au bout du chemin sur lequel il s'est engagé avec ses deux acolytes, Emile Ntamack et Didier Retière. "Réussir un Grand Chelem, c'est valider certaines choses, c'est prendre de la confiance, c'est apprendre à gagner en souffrant en jouant mal certaines fois", confiait dimanche, après une nuit arrosée, l'ancien troisième ligne international (23 sélections, 4 essais). "C'est montrer que le potentiel de l'équipe de France est important parce que je reste convaincu qu'il y a au moins une bonne quinzaine de joueurs qui auraient pu être présents hier et dans chacun des cinq matches avec les mêmes résultats. Donc, c'est une forme de confort, un immense bonheur et une grosse fierté." Plus grande finalement que si les Bleus avaient facilement disposé d'un XV de la Rose retrouvé en cette fin de Tournoi et motivé comme jamais contre les « Frogs » pour donner plus de valeur encore à ce Grand Chelem. Un XV à 60% de son potentiel La suite ? "Il n'y a rien d'acquis, dans ce jeu et dans le sport de haut niveau tout est à travailler, tout est à consolider, tout est à améliorer", martelait dimanche Lièvremont. "Il faut progresser dans tous les domaines. Il reste plein de challenges, déjà continuer à gagner, gagner en jouant mieux, en maîtrisant mieux." Une prudence relayée par Emile Ntamack, l'entraîneur des arrières de cette équipe de France : "On n'a pas beaucoup plus de certitudes, si ce n'est celle d'avoir vu ce groupe gagner et répondre présent face aux échéances sur la durée. On sait qu'il existe un gros potentiel ; on en en a vu une bonne partie, avec notamment la confirmation du paquet d'avants. Mais j'espère qu'on n'a pas tout donné non plus..." A écouter Didier Retière, l'homme qui a cornaqué ce paquet d'avants que nos voisins britanniques mais aussi de l'hémisphère sud commencent à nous envier, le XV de France "deviendra une équipe vraiment difficile à battre si on parvient à proposer quelque chose en plus à certains moments." Et l'ancien talonneur d'insister sur la réserve de joueurs français déjà soulignée par ses compères, source de futurs maux de tête mais surtout d'espoirs. "C'est un signe énorme qu'on a des joueurs qui rentrent dans le jeu de l'équipe facilement et pour moi, c'est vraiment la validation du fait qu'on a des bases, qui semblent être solides sur différents secteurs de jeu et qui doivent nous permettre encore de progresser. Parce qu'il y a un énorme potentiel dans ce groupe et il n'en a pas encore donné la pleine mesure. Je dirais 60 %... En tout cas, on sent qu'il y a encore de la marge." Une marge de 40% donc et une grosse quarantaine de joueurs qui prétendent aujourd'hui à l'équipe de France quand seulement 30 seront du voyage en Nouvelle-Zélande en 2011. Sur les 30 joueurs qui ont participé à ce Grand Chelem, parmi lesquels dix ont participé à tous les matches (Thierry Dusautoir, Yannick Jauzion, Morgan Parra, François Trinh-Duc, Clément Poitrenaud, Lionel Nallet, Nicolas Mas, Imanol Harnordoquy, William Servat et Thomas Domingo), certains savent que d'autres, blessés pour la plupart, frappent à la porte comme Romain Millo-Chluski, Fabien Barcella, Maxime Mermoz, Julien Dupuy, Maxime Médard, Louis Picamoles ou encore Damien Traille pour ne citer que ceux-là. Des noms à la pelle qui combien cette équipe de France a progressé depuis un an et une fin de Tournoi 2009 à l'issue duquel Marc Lièvremont regrettait de ne pas avoir 30 Dusautoir, capitaine toujours exemplaire et nommé cette année pour le titre de meilleur joueur du Tournoi au côté de ses compatriotes Imanol Harinordoquy, Morgan Parra et Mathieu Bastareaud mais aussi de l'Irlandais Tommy Bowe et du Gallois Shane Williams, dans son équipe. Un problème de nouveau riche dont ne se plaindra pas le sélectionneur...