Tsonga, une demie s'il vous plaît !

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Par François Quivoron , modifié à
Jo-Wilfried Tsonga est en demi-finales du Masters de Londres. En dominant ce jeudi Rafael Nadal en trois manches (7-6, 4-6, 6-3), le Français s'est hissé dans le dernier carré du tournoi des maîtres pour la première fois de sa carrière. Conquérant et agressif, il a livré une partie remarquable pour se défaire du n°2 mondial, finaliste de l'édition précédente.

Jo-Wilfried Tsonga est en demi-finales du Masters de Londres. En dominant ce jeudi Rafael Nadal en trois manches (7-6, 4-6, 6-3), le Français s'est hissé dans le dernier carré du tournoi des maîtres pour la première fois de sa carrière. Conquérant et agressif, il a livré une partie remarquable pour se défaire du n°2 mondial, finaliste de l'édition précédente. Dix ans après Sébastien Grosjean et trois ans après Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga est devenu le troisième Français à se qualifier pour les demi-finales du Masters depuis la création de l'épreuve en 1970. Une sacrée performance donc pour "Jo" qui s'est en plus offert le petit plaisir de bouter Rafael Nadal hors du tournoi londonien en dominant ce jeudi l'Espagnol en trois manches (7-6, 4-6, 6-3). C'était la condition nécessaire et suffisante pour rallier le dernier carré, encore fallait-il le faire. Mais derrière Roger Federer, le n°6 mondial est sans doute le meilleur joueur de cette fin de saison en indoor. "Rafa", lui, n'est plus aussi costaud et, malgré son tempérament de combattant et de compétiteur, avait peut-être déjà la tête à la finale de la Coupe Davis en fin de semaine prochaine à Séville. Sévèrement corrigé il y a deux jours par le Suisse, Nadal suscitait une crainte légitime chez Tsonga, qui redoutait la bête blessée et revancharde. L'excitation l'animait sans doute davantage à l'idée d'en découdre face au n°2 mondial dans un match décisif, le fameux "money time" d'après les mots qu'il a employés après son beau succès contre Mardy Fish. Autant contre Federer en finale à Paris-Bercy, quand son discours d'avant-match y ressemblait à la virgule près, le Manceau était passé à côté de l'événement, surtout dans la première manche (6-1, 7-6), autant contre Nadal, il s'est littéralement jeté dans la partie comme un mort de faim et le mors aux dents. Impérial au service, explosif dans l'échange et vif dans ses déplacements, Tsonga a livré une très bonne prestation qui lui ouvre de belles perspectives dans ce dernier tournoi de l'année. Un jeu solide en fond des court et impérial à la volée En accrochant Federer dimanche dernier, le Sarthois avait pris de sérieuses informations sur son niveau de jeu, confirmées deux jours plus tard par son match face à Fish et clairement intégrées ce jeudi contre Nadal. En plus de sa filière de jeu habituelle avec une grosse première balle suivie de gifles profondes en coup droit, si performantes en indoor, Tsonga y ajoutait quelques variations intéressantes dans son jeu de fond de court, comme le coup droit court croisé, le revers chopé et le retour punché. Avec cette mixture, il s'installait dans la partie avec autorité, mettant Nadal sous pression dans chacun des jeux de service de l'Espagnol, sans pour autant le breaker dans la première manche. Et c'est au jeu décisif qu'il faisait logiquement la différence (7-6 [2]). Mais plus le match durait, plus Nadal trouvait ses zones favorites et sa longueur de balle si difficile à contrôler. Tsonga, lui, perdait en précision (20 fautes directes dans la deuxième manche) et en efficacité sur sa première balle même s'il devait attendre le dixième jeu pour défendre ses premières balles de break, qui se transformaient en balles de set. Le n°1 français écartait les trois premières avec un certain panache, pas la quatrième, gâchée sur un coup droit dans le couloir. Tout était à refaire (4-6). Sans donner l'impression de gamberger, il se redonnait du coeur à l'ouvrage dès l'entame de la manche décisive en prenant pour la première fois du match le service de Nadal (2-1). Avant de tuer la rencontre quatre jeux plus tard avec un nouveau break. Mais au moment de conclure, il dévoilait ses premiers signes de fébrilité en lâchant un de ses deux services d'avance sur une vilaine double faute. Un jeu blanc sur la mise en jeu de Nadal et un dernier coup droit décroisé lui offrait finalement la victoire (6-3).