Tsonga, et pourquoi pas ?

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Yannick SAGORIN , modifié à
C'est un épouvantail qui se dresse devant lui désormais sur le gazon du All England Club mais Jo-Wilfried Tsonga aura assurément sa chance, ce mercredi, en quart de finale du tournoi de Wimbledon. Face à un Roger Federer six fois sacré à Londres par le passé, le Manceau, dernier Français en lice sur le Majeur britannique, entend jouer sans complexe. Une attitude qui lui réussit ces dernières semaines.

C'est un épouvantail qui se dresse devant lui désormais sur le gazon du All England Club mais Jo-Wilfried Tsonga aura assurément sa chance, ce mercredi, en quart de finale du tournoi de Wimbledon. Face à un Roger Federer six fois sacré à Londres par le passé, le Manceau, dernier Français en lice sur le Majeur britannique, entend jouer sans complexe. Une attitude qui lui réussit ces dernières semaines. Depuis ce troisième tour frustrant perdu à Roland-Garros devant le Suisse Stanislas Wawrinka, Jo-Wilfried Tsonga s'est refait un moral. La santé, pour la première fois depuis des années, l'intéressé l'a sans conteste retrouvée. Aussi tous les espoirs semblent permis aujourd'hui à celui qui excelle sur la surface verte - témoin son parcours au Queen's, récemment, où il n'a abdiqué qu'en finale face au favori des lieux, l'Ecossais Andy Murray. Ce mercredi à Wimbledon, l'explosif Manceau a pourtant rendez-vous avec l'une des plus belles mains vertes du All England Club: Roger Federer, un habitué des honneurs londoniens qui a déjà triomphé six fois sur ce gazon par le passé. Alors que "Jo" ne jouera à cette occasion que son cinquième quart de finale majeur, le Bâlois, seize fois titré en Grand Chelem, n'a lui jamais buté avant cette marche depuis les Internationaux de France 2004 (soit 29 quarts de rang). C'est dire le défi qui s'impose au Sarthois. En cinq précédents, Jo-Wilfried Tsonga n'a eu le dernier mot qu'une fois contre le Suisse. C'était il y a deux ans lors du Masters de Montréal (7-6, 1-6, 7-6). L'unique confrontation entre les deux hommes en Grand Chelem, à l'Open d'Australie 2010, s'est elle soldée par une victoire nette de l'actuel n°3 mondial (6-2, 6-3, 6-2). Un scénario également observé sur la terre de Rome, au printemps dernier, à l'occasion des dernières retrouvailles en date des deux joueurs (6-4, 6-2). "C'est lui le meilleur" Jo-Wilfried Tsonga le concède: "Les stats ne sont pas avec moi, mais elles sont faites pour évoluer." Et le seul rescapé tricolore de la quinzaine au lendemain de l'éviction de Marion Bartoli d'annoncer la couleur: "J'ai la possibilité de jouer un match qui restera gravé en moi. C'est ce genre de rencontres qui comptent vraiment à la fin d'une carrière. [...] Il va falloir le bousculer et lui montrer que pour me battre, il faut quand même jouer au tennis. Je vais essayer d'aller le chercher." Pas question cependant de verser dans l'excès de confiance, le Manceau sachant pertinemment de quel bois est fait son adversaire. "Sur ce genre de surface, il est toujours aussi fort et capable de tout faire. Ça demande un peu moins de physique, un peu plus de main et de sens du jeu. Et dans ces domaines, c'est lui le meilleur." Avec un seul set abandonné au Bulgare Grigor Dimitrov lors de ses quatre matches précédents, Jo-Wilfried Tsonga table sur la fraîcheur pour réaliser l'exploit: "C'est génial d'arriver aussi frais en deuxième semaine. Tous les voyants sont au vert", s'enthousiasme-t-il. Alors pourquoi pas ?