Tsonga, des raisons d'espérer

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Par François Quivoron , modifié à
Après l'Open d'Australie en 2008, Jo-Wilfried Tsonga a encore buté à l'heure de décrocher le premier grand titre de sa carrière. Battu dimanche par Roger Federer en finale du Masters, le Français a pourtant donné de sérieuses garanties sur le plan du jeu. Il lui manque simplement un cap mental à franchir pour remplir ses objectifs: gagner un tournoi du Grand Chelem et la Coupe Davis.

Après l'Open d'Australie en 2008, Jo-Wilfried Tsonga a encore buté à l'heure de décrocher le premier grand titre de sa carrière. Battu dimanche par Roger Federer en finale du Masters, le Français a pourtant donné de sérieuses garanties sur le plan du jeu. Il lui manque simplement un cap mental à franchir pour remplir ses objectifs: gagner un tournoi du Grand Chelem et la Coupe Davis. A force de s'y frotter, il va bien finir par y arriver. La défaite dimanche de Jo-Wilfried Tsonga en finale du Masters représente une nouvelle étape dans sa carrière. En ingurgitant toutes les informations qu'il a amassées à Londres, le Français se rapproche un peu plus encore d'un titre majeur sur le circuit. Depuis sa finale à l'Open d'Australie en 2008, il sait qu'il en a le potentiel. Sa saison 2011, surtout la deuxième partie, a aiguisé son appétit de grandeur. "Mon objectif depuis que je joue, depuis que j'ai commencé sur le circuit, est de gagner un titre en Grand Chelem ou la Coupe Davis. Je dis "ou", mais c'est plutôt "et" ! Si ça pouvait être le cas, ce serait top, a-t-il avancé en conférence de presse. Ça fait partie de mes rêves, mais je ne sais pas si on peut parler d'objectifs bien définis. L'objectif, c'est simplement de gagner les plus gros tournois." Pour ça, il lui manque quelques ingrédients, comme une condition physique irréprochable. "Etre fort physiquement, c'est bien, et j'en ai besoin, mais j'ai aussi besoin de travailler techniquement. J'ai besoin de progresser pour être à la hauteur d'un joueur comme Roger Federer." Et parmi ces petits détails techniques à régler, son revers doit devenir plus régulier et son retour de service plus performant. "J'ai l'impression que je peux aller chercher les tous meilleurs. Je ne suis pas loin, et je suis sûr que si je continue à progresser, je peux peut-être être meilleur l'année prochaine." Pour s'en donner les moyens, Tsonga n'a prévu qu'une dizaine de jours de vacances, avant de préparer la saison 2012 avec une grosse charge de travail foncier en décembre. "Il faut que je sois plus rapide et que je bouge mieux. Si j'y arrive, je gagnerai plus." Déclic mental en 2012 ? Mais il n'est pas simple de se faire une place, à cette époque d'ultra-domination des quatre premiers mondiaux. Novak Djokovic, Rafael Nadal, Roger Federer et Andy Murray se sont partagé cette saison tous les tournois du Grand Chelem, et les Masters 1 000. "Bon, il est sûr que si Federer n'était pas là, j'aurais quelques titres de plus à mon palmarès", a ironisé Tsonga, dominé en finale de Paris-Bercy par le Suisse il y a 15 jours. Mais en battre un ne suffit pas. Ce sont des exploits à répétition qu'il faut sortir de sa raquette pour s'imposer. Ce que n'a pas su faire le Manceau en 2011: au Queen's, il écarte Nadal en quarts et perd contre Murray en finale ; à Wimbledon, il sort Federer en quarts avant de tomber sur Djokovic en demies ; même sanction à Montréal l'été dernier, avec victoire sur le Suisse en huitièmes et défaite face au Serbe en demies ; et au Masters, il écarte Nadal en poules et s'incline devant Federer en finale. Ces échecs peuvent se transformer en source de motivation. C'est là que Tsonga doit travailler et apprendre à gagner. Nadal s'est nourri de sa rivalité avec Federer pour atteindre son niveau, et le battre à plusieurs reprises. Djokovic, frustré d'être seulement le troisième larron, y a puisé une nouvelle détermination qui a trouvé son expression au cours d'une année 2011 exceptionnelle. Peut-être que Tsonga dénichera un déclic dans les prochaines semaines, afin de troubler l'ordre établi. Ce déclic est forcément mental. Dans ce domaine, le n°1 français a progressé ces derniers mois en se dispersant moins sur le court et en restant concentré sur son jeu. Il ne lui manque pas grand-chose pour réussir, et il a toutes les raisons d'espérer.