Tsonga: "Tout Bercy vibrait"

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Régis Aumont , modifié à
Revenu de l'enfer pour renverser John Isner (3-6, 7-6, 7-6) et se hisser en finale du Masters 1000 de Paris-Bercy, Jo-Wilfried Tsonga a apprécié les instants passés sur le court samedi. Le Français, qui se sent privilégié d'avoir connu de telles émotions, confie néanmoins avoir eu du mal à se libérer en début de partie. Pour la finale, il sait qu'il devra livrer son meilleur tennis s'il veut battre Federer une troisième fois cette année.

Revenu de l'enfer pour renverser John Isner (3-6, 7-6, 7-6) et se hisser en finale du Masters 1000 de Paris-Bercy, Jo-Wilfried Tsonga a apprécié les instants passés sur le court samedi. Le Français, qui se sent privilégié d'avoir connu de telles émotions, confie néanmoins avoir eu du mal à se libérer en début de partie. Pour la finale, il sait qu'il devra livrer son meilleur tennis s'il veut battre Federer une troisième fois cette année. Jo-Wilfried, quelles sont vos émotions après cette victoire que vous avez été chercher très loin ? J'ai réussi à passer au-delà de la frustration. Je n'étais pas très bien dans le premier set, j'avais chaud, je transpirais beaucoup. Puis j'ai voulu profiter de ces moments extraordinaires de jouer une demi-finale comme cela à domicile. Je me suis dit « Personne ne t'oblige à gagner ». Je voulais surtout prendre du plaisir. A partir de là j'ai été mieux. J'ai pu jouer le tennis que j'aime jouer. A 4-4 au troisième set vous réussissez un passing de revers à une main long de ligne et tout Bercy se lève, qu'avez-vous alors ressenti ? C'était juste extraordinaire. Je suis un privilégié de pouvoir vivre des choses comme celles-ci. Des moments pareils je n'en ai pas vécus beaucoup, même peut-être aucun. Tout Bercy vibrait, les gens tapaient avec leurs pieds... Vous êtes-vous senti obligé de gagner en entrant sur le court pour ne pas manquer la finale rêvée face à Federer ? Je savais pertinemment que je n'aime pas jouer ce genre de joueurs qui servent très bien, qui me mettent sous pression. J'ai toujours beaucoup de mal et je savais que ça allait être difficile. Jusque-là j'avais rarement fait des bons matches face à ce type de joueurs. J'étais tendu en entrant sur le court. Je ne savais pas trop comment aborder le truc. "Je ne dois pas subir contre Federer sinon je perds" Roger Federer sera sans doute plus frais que vous en finale. Est-ce que cela peut jouer ? Certainement. Ça aura une incidence sur la suite. Mais je ne sais pas si ce sera en ma défaveur. C'est bien aussi de jouer longtemps et de prendre ses repères sur le court. Le fait de ne pas jouer en quarts de finale, et là d'affronter aujourd'hui un joueur contre lequel tu ne fais pas beaucoup de frappes de balle, c'est compliqué. Ça jouera quoiqu'il arrive mais est-ce que je gagnerai ou perdrai à cause de ça je n'en sais rien. Vous avez battu Federer deux fois lors de vos trois derniers matches, avez-vous trouvé la clé ? Non parce que c'est toujours difficile pour moi d'avoir une tactique contre lui. Je ne peux pas comme Nadal décider de faire des grands lifts hauts sur son revers. Je sais que je ne dois pas subir contre lui sinon je perds. Je dois jouer mon meilleur tennis pour le battre. Etre agressif et entrer le plus possible dans le terrain. Pensez-vous que Federer vous craigne ? Il doit savoir que ce ne sera pas si simple que ça sinon il m'aurait battu à chaque fois qu'il m'a rencontré. Mais il est presque capable que du meilleur. Dimanche il sera très fort. Le défi sera vraiment pour moi. Est-ce qu'il reste pour vous le maître du circuit bien qu'il gagne moins qu'avant et qu'il soit désormais n°4 mondial ? Pour moi ça reste Roger Federer. Il reste impressionnant. En cette fin de saison il a envie de montrer qu'il est encore là, qu'il a encore de belles choses à faire dans le tennis.