Tout est (ou)vert !

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LAURENT DUYCK , modifié à
Jamais depuis ces dix dernières, ou tout simplement depuis l'avènement de Tiger Woods, le Masters n'avait semblé aussi ouvert. Les déboires de l'Américain y sont pour beaucoup, le retour en forme de Phil Mickelson aussi, comme la prise de pouvoir des Européens, de Kaymer à Donald en passant par Westwood ou McDowell, lesquels espèrent triompher de nouveau en Géorgie.

Jamais depuis ces dix dernières, ou tout simplement depuis l'avènement de Tiger Woods, le Masters n'avait semblé aussi ouvert. Les déboires de l'Américain y sont pour beaucoup, le retour en forme de Phil Mickelson aussi, comme la prise de pouvoir des Européens, de Kaymer à Donald en passant par Westwood ou McDowell, lesquels espèrent triompher de nouveau en Géorgie. Ces messieurs les Anglais ont encore tiré les premiers. A Nick Faldo, le dernier Britannique vainqueur en date à Augusta (1989, 1990 et 1996), qui pense que Tiger Woods a perdu son aura et donc son ascendant psychologique sur ses adversaires, Ian Poulter a fait écho en qualifiant de nulles les chances de l'Américain de terminer dans les cinq premiers de cette édition 2011, lui dont le pire résultat lors de cette première levée de l'année reste pourtant une sixième place partagée en 2009. "Ses coups à Doral (où Woods a terminé 10e, ndlr) étaient vraiment inconsistants. Vous ne pouvez pas vous permettre cela dans un tournoi comme celui-là et vous en sortir", s'est autorisé Ian Poulter, jamais avare de bons mots sur ses camarades de jeu malgré sa... 45e place à Doral. Réponse de l'intéressé: "Poulter a toujours raison, n'est-ce pas ?" Une réplique qui a eu le don de provoquer l'hilarité générale de l'assistance. De là à faire remonter sa cote auprès des bookmakers... Pour la première fois depuis 1997 et sa première victoire à Augusta, l'ancien n°1 mondial, tombé lundi au septième rang mondial, ne se présentera pas en effet dans la peau du favori à Augusta. Un statut abandonné à son rival de toujours, Phil Mickelson, le tenant du titre, qui doit ces faveurs notamment à sa victoire convaincante à Houston, le week-end dernier. Westwood et Donald, fers de lance de l'Europe "Ça ne me dérange pas", a balayé le Tigre. "Je suis quand même ici pour jouer. Et chacun a les mêmes chances que moi de gagner. Vous n'avez qu'une chose à faire, jouer et voir où vous serez classé à la fin." Depuis le début de l'année, le Tigre ne s'est pas hissé plus haut que la dixième place... Et pourtant, l'Américain croit dur comme fer en ses chances de s'imposer de nouveau à Augusta, et de se rapprocher un peu plus du record de victoires en Grand Chelem de Jack Nicklaus par la même occasion. "Chaque fois que je me présente ici, c'est pour gagner, rappelle-t-il... comme tous les ans. Il y a maintenant des joueurs qui frappent la balle plus loin que moi, des gars comme Dustin Johnson ou Gary Woodland par exemple. Mais je ne suis pas le plus ridicule dans cet exercice. Et je sais comment gagner ici. Tous ceux qui ont gagné ici ont bien putté et rentré les petits putts de moins de deux mètres." Un exercice dans lequel, à l'inverse, il peine à retrouver son instinct de tueur. Il lui reste cette expérience des greens, un atout que rêverait de posséder Grégory Havret, qui fera sa première apparition sur les greens géorgiens. "Sincèrement, c'est très compliqué de bien putter ici. Il faut vraiment être habitué à jouer sur des greens, qui vont aussi vite que ça", explique-t-il. "Il y a vraiment des greens torturés, à l'image des links écossais ou britanniques. C'est assez impressionnant, je ne pensais pas que c'était à ce point." Pour les maîtriser à la perfection, Mickelson présente, derrière... Woods, le bilan le plus régulier à Augusta avec trois victoires lors des sept dernières éditions (2004, 2006 et 2010), une place dans le Top 3 à sept reprises et une moyenne de 70,99 coups au tour en 18 participations. Une expérience qui contribue à en faire l'homme à battre, devant le n°1 mondial, l'Allemand Martin Kaymer, qui reconnaît qu'il lui faudra "revenir encore et encore pour voir le parcours et s'y habituer (...) parce qu'à chaque fois qu'on joue dessus, on voit des différences. Je ne voulais pas le croire avant, mais c'est vrai." Deuxième l'année dernière, l'Anglais Lee Westwood, malgré un putting capricieux et une grosse frayeur d'avion entre Houston et Augusta, est peut-être le plus à même de mener l'estocade européenne, en compagnie de son compatriote Luke Donald, en quête d'une première victoire depuis 1999. Westwood, le meilleur joueur du monde à ne pas avoir remporté de Majeur, qui veut prouver à Faldo qu'il a les armes pour triompher. Quitte à tirer les premiers, autant que ce soit dans la cible messieurs les Anglais !