Tour de France : Thibaut Pinot peut-il le faire ?

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avec AFP , modifié à
CANDIDAT - Le leader de la FDJ.fr a impressionné, mardi, lors de l'étape vers Bagnères-de-Luchon.
Pinot en blanc (930x620)

Dix-sept ans après Virenque ? Un coureur français qui distancé le maillot jaune du Tour au sommet d'un col hors catégorie : il fallait se pincer pour y croire. Même si Vincenzo Nibali (Astana) a laissé un peu de mou avant la descente, voir Thibaut Pinot (FDJ.fr), lui prendre quelques hectomètres mardi, au sommet du port de Balès, avait de quoi remuer les nostalgiques d'un Tour de France sur lequel les coureurs français jouaient les premiers rôles. Il faut remonter 17 ans en arrière, en 1997, pour trouver trace d'un Tricolore sur le podium à Paris : c'était Richard Virenque (2e), alors leader de l'équipe Festina qui allait être emportée l'année suivante par le scandale de dopage qui porte son nom.

Autre temps, autres mœurs, Pinot, 24 ans, est le leader sans complexe d'une équipe FDJ.fr, porte-étendard d'un cyclisme propre mais ne laissant rien au hasard, de la préparation à la tactique. "Sur tableau noir, on n'aurait pas fait aussi bien", a d'ailleurs insisté le manager de l'équipe FDJ.fr, Marc Madiot. A l'issue de la plus longue étape du Tour de France, qui empruntait notamment les pentes du redoutable port de Balès, Pinot s'est installé sur la troisième place du podium, s'emparant dans le même temps du maillot blanc de meilleur jeune. Il a repris du temps sur deux de ses principaux concurrents pour la "boîte" : son compatriote Romain Bardet (AG2R La Mondiale), qui a perdu 1'50", et l'Américain Tejay van Garderen (BMC), qui a concédé 3'36". "J'avais de très bonnes jambes et je voulais vraiment distancer mes adversaires sur un col assez dur", a insisté Pinot. "Il fallait que j'en profite."

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Deux jours pour faire des écarts. Compte-tenu de ce qu'il a montré dans le port de Balès, tous les espoirs sont permis pour les deux jours à venir, avec deux étapes pyrénéennes impressionnantes, mercredi entre Saint-Gaudens et Saint-Lary Pla d'Adet et jeudi entre Pau et Hautacam, avec deux arrivées au sommet (hors catégorie). "Mercredi, c'est l'étape la plus dure du Tour", considère Pinot. "Le Pla d'Adet est une montée assez courte, 10 kilomètres, mais dure. J'ai été vraiment impressionné par sa difficulté lors de la reconnaissance en mai. Je pense qu'il y aura encore de gros écarts. Je suis en confiance, je suis assez serein, j'ai des bonnes jambes. Demain (mercredi), j'espère que ça va le faire aussi."

Arnold Jeannesson (930x620)

Une équipe au diapason. Mardi, les coureurs de FDJ.fr ont montré qu'ils pouvaient se hisser au niveau de leur leader. Arnold Jeannesson, dans la montée du port de Balès, et Jérémy Roy, dans la descente vers Bagnères-de-Luchon, ont été exemplaires. "On n'a pas l'habitude de jouer les premiers rôles dans les grands tours", a reconnu Madiot. "On le faisait accessoirement de temps en temps. On avait commencé il y a deux ans avec Thibaut (il avait terminé 10e du Tour, ndlr). Dans la dernière Vuelta, on était pas mal (Pinot avait terminé 7e)." Une bagarre à trois s'annonce dans les jours qui viennent entre les FDJ.fr, les Movistar (Valverde) et les AG2R La Mondiale (Bardet et Peraud). "Ça va être une grosse, grosse bagarre", ajoute Roy. "Demain (mercredi), c'est une étape assez courte et ceux qui auront été distancés, comme Bardet, van Garderen, vont sûrement passer à l'offensive."

Attention au chrono. S'il souligne ne pas être à l'abri d'un "jour sans", Pinot craint surtout la journée de samedi, avec le seul contre-la-montre de ce Tour, entre Bergerac et Périgueux. Il y a deux ans, sur un profil et une distance similaire (environ 54 kilomètres), il avait concédé 5'31" sur le vainqueur de l'étape (et du Tour), le Britannique Bradley Wiggins. Pour s'offrir un matelas suffisamment confortable, il lui faut reprendre du temps à Alejandro Valverde, déjà auteur de trois Top 10 sur le Tour, et peut-être plus encore à Jean-Christophe Peraud, quatrième à 1'02" et ancien champion de France du chrono. Van Garderen, 6e à 4'19" de Pinot, semble désormais hors du coup, même si le Français, prudent, continue de le citer parmi ses rivaux. "Troisième, c'est un classement provisoire", insiste le jeune leader de la FDJ.fr. "Il faudra attendre samedi soir pour savoir. Le chrono, c'est 55 bornes, il faut encore que je prenne du temps sur Van Garderen et Peraud, qui sera vraiment un client pour le podium." La lutte ne fait que commencer...

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