Toulon sans filet

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S.L. , modifié à
Une semaine après son élimination européenne par l'Usap, à Barcelone, le RC Toulon n'a d'autre alternative que de s'imposer face à Toulouse samedi, au stade Vélodrome de Marseille, si les Varois veulent croire encore aux phases finales et espérer renouer avec la H Cup la saison prochaine. Face à une équipe toulousaine largement remaniée, le droit à l'erreur n'existe pas.

Une semaine après son élimination européenne par l'Usap, à Barcelone, le RC Toulon n'a d'autre alternative que de s'imposer face à Toulouse samedi, au stade Vélodrome de Marseille, si les Varois veulent croire encore aux phases finales et espérer renouer avec la H Cup la saison prochaine. Face à une équipe toulousaine largement remaniée, le droit à l'erreur n'existe pas. Pas question de cogiter. Pour les Toulonnais, l'heure n'est déjà plus à l'introspection, mais bien à la réaction imposée par le rythme infernal d'une fin de saison de tous les dangers pour Joe Van Niekerk et ses coéquipiers. Le troisième ligne et capitaine du RCT n'aura d'ailleurs pas tardé à cibler les priorités, lui qui dès sa conférence d'après-match, dans la chaleur de la colline de Montjuich, appelait déjà ses hommes à ne pas perdre de vue l'essentiel: "Nous, on a va trouver les ressources, on doit gagner la semaine prochaine devant le public toulonnais, c'est le plus important." En écho lui répondait son coach, Philippe Saint-André, qui s'il prenait le soin d'afficher et de déclarer devant son président la fierté éprouvée à l'égard de son équipe et ses joueurs, n'avait ni l'envie, ni le loisir de prolonger son week-end barcelonais: "On rentre tout de suite et préparer Toulouse à Marseille. On a deux matches à domicile de très haut niveau à bien négocier si on veut être dans le Top 6." De Barcelone à Marseille, du stade Olympique au stade Vélodrome, où plus de 50 000 supporters encore les attendent, cette fois pour la quasi-totalité, acquis à leur cause, les Varois se retrouvent dos au mur. L'épopée européenne se conjuguant au passé, seul le Top 14 peut encore permettre aux Toulonnais de prolonger leur saison et avec de renouer avec la H Cup la saison prochaine. Van Niekerk: "Les Toulousains ? On a le sentiment que rien ne peut lui arriver " Septièmes du classement, à un point seulement de la sixième place, propriété du Biarritz Olympique, les hommes du président Boudjellal sont condamnés à l'heure de ce sprint final à un parcours sans faute à domicile, à commencer ce samedi, à Marseille face aux Toulousains, puis une semaine plus tard, à Mayol, face à l'Usap, avant de s'offrir un probable huitième de finale à Montpellier en clôture de cette saison régulière. La marge d'erreur, on l'aura compris, est quasi-nulle. Pourtant, cette semaine, à l'heure des retrouvailles à l'entraînement, l'effectif toulonnais s'est attaché à reprendre le dessus. Loin d'être évident, comme le reconnaît "Big Joe" Van Niekerk dans La Provence: "Tout le monde était encore un peu abattu. La déception prédominait toujours. Mais c'est normal. On est passés si près d'une qualification pour les demi-finales de la H Cup." Mais Toulon ne peut se payer le luxe d'avoir des états d'âme à ce stade de la saison dans sa situation. Le groupe a tâché de soigner sa cohésion, à l'occasion notamment d'un déjeuner pris en commun sur la plage du Mourillon, dans un établissement où le groupe a ses habitudes. L'occasion sans doute d'évoquer ce Stade Toulousain aux allures d'épouvantail, encore en mesure de jouer sur les deux tableaux et dont la qualification à Anoeta, aux dépens du BO (20-27, a.p.) n'est pas passée inaperçue sur la Rade. "On a le sentiment que rien ne peut lui arriver, mais on va tout mettre en oeuvre pour la déstabiliser", positive Van Niekerk. Des Champions d'Europe, qui ne visent plus qu'une victoire à domicile, lors de la prochaine journée, face à Bourgoin, pour finir de valider leur billet direct pour les demi-finales de ce Top 14 et pour lesquels ce rendez-vous du Vélodrome est évidemment loin de revêtir la même importance. Conscient qu'à se foutre de ce match, Guy Novès avait sans doute pu choquer, le manager toulousain a quelque peu nuancé son propos (voir par ailleurs). Ce n'en est pas moins une équipe largement remaniée, à l'image de l'inédite charnière Vergallo-Doussain, qui fera face à des Toulonnais, auxquels leur président, eu égard à cette opposition plus raisonnée, pardonnerait sans doute mal une sortie de route prématurée. Marseille et le Vélodrome souriront-ils aux Toulonnais comme Barcelone et Montjuich ont souri aux Perpignanais ? Réponse ce samedi, aux alentours de 18 heures 30.