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Tiré par les cheveux

ALEXANDRE SARKISSIAN - Mis à jour le . 3 min
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Malgré un avantage pris assez tôt par des buts de Karim Benzema et Yann M'Vila, les Bleus ont peiné pour s'imposer, 2-1, vendredi soir à Tirana. En battant l'Albanie, l'équipe de France a toutefois effectué un pas supplémentaire vers le Championnat d'Europe 2012 avant un déplacement en Roumanie loin d'être aisé, mardi prochain.

Malgré un avantage pris assez tôt par des buts de Karim Benzema et Yann M'Vila, les Bleus ont peiné pour s'imposer, 2-1, vendredi soir à Tirana. En battant l'Albanie, l'équipe de France a toutefois effectué un pas supplémentaire vers le Championnat d'Europe 2012 avant un déplacement en Roumanie loin d'être aisé, mardi prochain. D'accord, on nous avait dit que cela ne serait pas simple. Mais après 18 minutes et des buts signés Benzema et M'Vila, les affaires de Tirana n'avaient pas grande raison de se compliquer. Devant un adversaire plutôt joueur, laissant pas mal d'espaces au milieu et le ballon aux Bleus, l'équipe de France se dirigeait vers une soirée tranquille. On ne se doutait pas que le visage tricolore allait sérieusement grimacer en seconde période. Pour Laurent Blanc, son équipe n'a pas déjoué au retour des vestiaires. "Je ne crois pas qu'il y ait eu deux mi-temps très différentes de notre part. Ce but d'entrée de seconde nous enlève un peu la confiance que l'on avait jusque-là", expliquera à chaud le sélectionneur devant les caméras de TF1. L'égalisation de Bogdani au tout début du second acte bouscula en tous cas sérieusement les Français qui durent attendre une bonne vingtaine de minutes pour devenir à nouveau dangereux devant Ujkani, passé tout près d'encaisser un troisième but, sauvé à deux reprises par son montant (82e, 86e). Cette victoire accouchée dans la douleur ressemble finalement à celle remportée 20 ans plus tôt par Blanc et ses coéquipiers, 1-0 (toujours à Tirana) pour la dernière confrontation entre les deux pays. Ce succès est surtout vital sur le chemin de l'Euro d'autant que la Roumanie et la Bosnie l'avaient emporté elles aussi hors de leurs bases un peu plus tôt, respectivement au Luxembourg et en Biélorussie. M'Vila au four et au moulin Au classement du groupe D, Alou Diarra, de nouveau capitaine vendredi, et ses camarades comptent trois points d'avance sur la Bosnie et quatre sur la Biélorussie qui reste donc la dernière équipe victorieuse des Bleus il y a un an quasiment jour pour jour, le 3 septembre 2010. Une invincibilité étirée aujourd'hui à 12 matches pour Blanc et ses troupes qui ont pris cet Albanie-France par le bon bout grâce à Karim Benzema. L'attaquant du Real Madrid a eu la bonne idée d'ouvrir le score sur son premier tir après 11 minutes de jeu, enlevant une première épine du pied. L'opposition paraissait faible, encore fallait-il rendre les débats faciles pour éviter de s'embourber sur le pré champêtre de Tirana devant un public prêt à s'embraser. A l'issue d'une action personnelle, Benzema trouvait les filets du droit avec la complicité du gardien (1-0). Cette ouverture du score récompensait un début de rencontre plutôt incisif à l'image de ce déboulé plein pot de Ribéry côté gauche, stoppé de manière spectaculaire par Cana, son ex-coéquipier de l'OM. Il se passe toujours, ou presque, quelque chose dans la minute trente qui suit l'ouverture du score mais ce ne fut pas en faveur des Bleus. Sur une perte de balle de Kaboul, le cuir profitait finalement à Salihi dont la reprise était renvoyée par la transversale d'un Lloris bien heureux de voir le ballon lui revenir dans les gants (13e). La légère fébrilité affichée par le défenseur de Tottenham ne le quittera pas de sitôt dans cette rencontre. Alors que les Albanais reprenaient un peu d'assurance, Yann M'Vila signait le break dans la foulée. A l'origine de l'action, le milieu breton se trouvait donc à la conclusion, d'un plat du pied, servi par Benzema (0-2, 18e). Lloris toujours précieux Si la possession de balle penchait généreusement en faveur des hommes de Blanc, leurs adversaires alertaient encore une fois Lloris, en l'occurrence Agoli qui obligeait le Lyonnais à décoller (32e). L'ancien Niçois était en revanche moins inspiré dès le retour des vestiaires, il est vrai, mis en difficulté par la mésentente Abidal-Kaboul. Le Barcelonais était battu « à l'épaule » par Bogdani alors que Kaboul s'emmêlait encore les pinceaux pour contrarier l'attaquant albanais. Le joueur de Cesena trompait Loris au plus grand bonheur du stade Qemal-Stafa (1-2, 48e). Plus inquiétant, les Tricolores ne parvenaient pas à réagir, ballottés désormais par les footballeurs du pays des Aigles, et ont dû patienter jusqu'à la 68e minute et une tentative de Nasri (68e) pour retrouver quelques couleurs. Le néo-Citizen trouvait le montant droit en fin de rencontre (86e), imitant Kaboul qui aurait pu se faire pardonner sur ce coup de tête, le ballon heurtant le poteau gauche d'Ujkani (82e). On n'oubliera pas non plus la parade de Lloris à l'heure de jeu sur la puissante reprise de Gulku, après un numéro de Vangjeli devant Réveillère (59e). Que se serait-il produit à 2-2 ? Oui, cet Albanie-France n'était pas si simple que cela. Que pensez-alors de ce qui attend l'équipe de France mardi en Roumanie ? De sérieuses difficultés si une partie de la défense se montre encore approximative.