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Tamgho voit double

L.D. - Mis à jour le . 2 min
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Le pari n'était pas si fou. Décidé à s'aligner sur la longueur lors des Championnats d'Europe en salle de Bercy, peut-être convaincu par son entraîneur, Ivan Pedroso, Teddy Tamgho a fait taire les sceptiques en signant vendredi le meilleur bond des qualifications (7,97m), avant de se qualifier, grâce sur son seul envol pour la finale du triple-saut. Kafétien Gomis en longueur et Yoann Rapinier au triple-saut sont également en finale.

Le pari n'était pas si fou. Décidé à s'aligner sur la longueur lors des Championnats d'Europe en salle de Bercy, peut-être convaincu par son entraîneur, Ivan Pedroso, Teddy Tamgho a fait taire les sceptiques en signant vendredi le meilleur bond des qualifications (7,97m), avant de se qualifier, grâce sur son seul envol pour la finale du triple-saut. Kafétien Gomis en longueur et Yoann Rapinier au triple-saut sont également en finale. "Je suis un homme de défi", se qualifiait-il à la veille des Championnats d'Europe en salle. Teddy Tamgho l'a prouvé sur le tartan de Bercy vendredi, dès la première journée de ce grand rendez-vous continental de l'hiver, en se qualifiant pour la finale du concours de la longueur. Ce pari, fait avec son entraîneur, le Cubain Ivan Pedroso, champion olympique (2000) et quadruple champion du monde (1995, 1997, 1999, 2001) de... la longueur, soulevait le scepticisme de nombreux observateurs. "Quand j'ai pris la décision d'aller m'entraîner avec Ivan Pedroso, ces mêmes gens ont dit que je faisais une connerie. Aujourd'hui, j'ai fait 17,91 mètres en triple et 8,01 mètres à la longueur, c'est tout ce que j'ai à leur répondre", disait-il en début de semaine. Des paroles aux actes, il n'y a qu'un bond que le recordman du monde en salle du triple-saut (17,91m) a franchi en réussissant le meilleur saut du concours de qualification (7,97m). Un envol réussi à son troisième et dernier essai, alors qu'il n'était alors pas en position de qualifié pour la finale, preuve que le gamin de Montreuil, 21 ans, sait garder la tête froide même sous pression. Un premier coup d'éclat dont Salim Sdiri aura fait les frais, le champion de France en titre échouant de justesse avec un saut à 7,88 mètres, le Suédois Michel Tornéus, huitième et dernier qualifié avec la même marque ayant réussi un meilleur deuxième saut (7,84m contre 7,62m au Français). Auteur d'un bond à 7,91 mètres, Kafétien Gomis, le vice-champion d'Europe en plein air l'été dernier à Barcelone, est en revanche qualifié, au même titre que le Danois Morten Jensen (7,96m), l'Espagnol Luis Felipe Meliz (7,94m), l'Allemand Sebastian Bayer (7,91m), le Lituanien Povilas Mykolaitis (7,90m), le Tchèque Roman Novotny (7,90m) et donc Tornéus. Une sélection à laquelle échappe le Grec Louis Tsatoumas, pourtant meilleur performeur mondial de l'année (8,21m). Taillepierre comme Sdiri Dès lors, tout est possible pour Tamgho, comme pour Gomis. "Je ne vais pas vous cacher que si je m'y engage, ce n'est pas pour faire dixième. J'ai bien conscience que je n'y suis pas aussi fort qu'au triple, mais le jour J, ce n'est pas forcément celui qui a le meilleur record qui gagne. Le concours peut très bien se remporter à 7,90 mètres", rappelait le triple-sauteur lundi. Réponse samedi après-midi. En attendant, l'élève d'Ivan Pedroso s'est qualifié dans l'après-midi pour la finale dans sa discipline de prédilection, le triple-saut. Attendu au tournant après sa troisième place décevante à Barcelone l'été dernier (17,45m), et plus encore après avoir osé s'aligner à la longueur, Tamgho n'a eu besoin que d'une tentative pour retomber à 17,06 mètres, soit 11 centimètres de mieux que le minina imposé pour se qualifier (16,90 m). Là encore, l'intéressé s'est emparé de la meilleure performance du jour, juste devant Yoann Rapinier (17,04m, record personnel) tandis que Karl Taillepierre a échoué à la neuvième place des qualifications (16,62m), comme Sdiri à la longueur... Et là encore, le champion du monde en titre en salle de la spécialité peut rêver d'or. Histoire de remettre les pendules à l'heure. Même s'il s'en défend. "Barcelone est en partie oublié. Ce n'est pas à Bercy que je l'effacerai complètement mais aux Jeux de Londres en 2012 où il faudra que je sois revanchard", assure-t-il. Reste à tenir cette belle promesse dimanche en finale.