Sonny Bill Williams cherche le K.-O.

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Sylvain LABBE , modifié à
Titulaire pour la première fois de la saison avec les All Blacks, Sonny Bill Williams sait qu'il doit frapper un grand coup samedi, à Port-Elizabeth, face aux Springboks, en vue de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.). Si sa place dans le squad néo-zélandais ne fait guère de doutes, l'ancien Toulonnais doit marquer les esprits s'il veut avoir une chance de bousculer la hiérarchie à son poste.

Titulaire pour la première fois de la saison avec les All Blacks, Sonny Bill Williams sait qu'il doit frapper un grand coup samedi, à Port-Elizabeth, face aux Springboks, en vue de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.). Si sa place dans le squad néo-zélandais ne fait guère de doutes, l'ancien Toulonnais doit marquer les esprits s'il veut avoir une chance de bousculer la hiérarchie à son poste. Lui l'adepte du noble art -la Fédération néo-zélandaise l'autorise à boxer en professionnel- s'en réjouit à l'avance. Affronter sur leurs terres des Springboks aux abois après trois défaites en trois matches, dont la dernière concédée à domicile face aux Wallabies (9-14), voilà un défi comme Sonny Bill Williams les apprécie. A l'idée de se frotter aux montagnes de muscles sud-africaines, l'ex-chouchou du public de Mayol ne cache pas son impatience d'en découdre, lui qui n'a pas été titularisé une seule fois depuis le coup d'envoi de ce Tri Nations: "Je n'en peux plus, avoue-t-il sur le site stuff.co.nz. Ça fait un moment que je n'ai plus débuté. Ça me démange d'y être et de jouer", Comme un parfum de KO... Face à des Champions du monde au plus mal, "SBW" sait qu'il doit signer un grand match. Tandis que les All Blacks filent vers un nouveau sacre dans ce Tri Nations -le match décisif face à l'Australie aura lieu le week-end prochain, à Brisbane- presque anecdotique à trois semaines seulement de l'ouverture de la Coupe du monde face aux Tonga, le 9 septembre, le trois-quarts centre bodybuildé figure au sein d'une formation néo-zélandaise largement remaniée. Se privant volontairement de plusieurs de ses cadres, dont huit titulaires habituels, parmi lesquels Richie McCaw et Dan Carter, afin de les préserver si près de l'échéance, Graham Henry, le sélectionneur national, a dévoilé jeudi un quinze de départ totalement recomposé. Mais la volonté du staff néo-zélandais est surtout de brasser une dernière fois son effectif avant de livrer son groupe pour le Mondial, avec notamment les titularisations de Colin Slade, Jimmy Cowan, Adam Thompson, Israel Dagg, Isaia Toeava, Richard Kahui ou encore Tony Woodcock. "Jouer contre les Springboks est toujours une énorme opportunité, et surtout quand il reste des places à prendre dans le groupe du Mondial. Nos joueurs voudront réaliser une grosse performance", annonce Henry. Autant dire que les Boks doivent s'attendre à faire face à des seconds couteaux particulièrement aiguisés... Produit marketing ou révélation en Coupe du monde ? A commencer par un Sonny Bill Williams qui, s'il n'a guère de soucis à se faire quant à sa sélection, doit marquer des points ce week-end et tenter de brouiller les pistes dans l'esprit des sélectionneurs. Or, depuis le coup d'envoi de ce Tri Nations, l'indéboulonnable paire de centres, composée des inséparables Conrad Smith et Ma'a Nonu, a évolué à son meilleur niveau, n'offrant à "SBW" que des miettes avec trente petites minutes jouées sous le maillot frappé de la fougère argentée. L'ancien Toulonnais n'a pas hésité à décréter que ce match représentait à ce jour le plus grand rendez-vous de sa carrière. Et n'a pas hésité à repousser l'annonce de sa future destination -il devrait rejoindre la saison prochaine les Blues ou les Chiefs- pour ne pas perturber sa préparation. A l'en croire, ce match face aux Springboks serait l'opportunité idéale pour lui le roi de la passe après contact: "Ils sont tellement physique dans leur jeu et c'est ce que j'aime dans leur rugby. C'est pour ça que j'aime jouer contre les Sud-Africains." [...] "J'aime cette dimension physique depuis que ma carrière en NRL (le championnat australien à XIII). Les Australiens prennent le ballon, sont dans l'évitement, alors que les Boks sont plus directs." De quoi se mettre en valeur et tenter de bousculer une hiérarchie pourtant bien établie. Elevé au rang de star depuis son retour au pays, le joueur des Crusaders, qui ne compte à ce jour que six sélections, pour seulement trois titularisations avec les Blacks, sait qu'il doit faire plus encore: "J'ai vraiment beaucoup à prouver, consent-il. Depuis que je suis revenu en Nouvelle-Zélande, je sais que j'ai acquis une réputation qui me poursuit, mais j'ai toujours essayé de laisser mes performances parler pour moi. Je donne l'impression d'être omniprésent dans les médias pour ceci ou cela, mais ce n'est pas toujours de mon fait. Vous devez prendre les opportunités lorsqu'elles se présentent, et samedi, ce match est l'une d'entre elles - Je me dois de la saisir !" Le défi de Williams est à ce prix, s'il ne veut pas se contenter de traverser la Coupe du monde comme un simple produit marketing, mais bien en être la révélation attendue...