Soirée de cauchemar pour Escudé

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Julien Escudé a connu une soirée particulièrement difficile samedi au Stade de France face à la Roumanie (1-1), lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. En difficulté sur ses relances et parfois pris de vitesse, le défenseur sévillan a marqué contre son camp après le repos. Du coup, Raymond Domenech pourrait être tenté de trouver un autre partenaire à William Gallas pour composer la charnière centrale face à la Serbie mercredi.

Julien Escudé a connu une soirée particulièrement difficile samedi au Stade de France face à la Roumanie (1-1), lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. En difficulté sur ses relances et parfois pris de vitesse, le défenseur sévillan a marqué contre son camp après le repos. Du coup, Raymond Domenech pourrait être tenté de trouver un autre partenaire à William Gallas pour composer la charnière centrale face à la Serbie mercredi."Ça fait partie du football." Moins d'une heure après avoir quitté, tête basse, la pelouse du Stade de France, Julien Escudé se présente devant la presse dans les couloirs de l'enceinte dionysienne. Le visage fermé, le nez qui porte encore les stigmates d'un duel avec un adversaire roumain, le Sévillan ne se défile pas. Il a beau se savoir attendu, il ne zappe personne, s'arrêtant devant les radios, la presse écrite et les télévisions, faisant le boulot malgré sa légitime déception. Celle de ne pas avoir gagné ce match ô combien important dans la course à la Coupe du monde 2010 plus encore que celle d'être le buteur malheureux de l'égalisation roumaine... Sa misère personnelle l'intéresse peu finalement. "Je n'ai jamais eu de très bonnes notes (dans le journal, ndlr)", souffle-t-il, conscient de ce qui l'attend le lendemain dans la presse. "C'est peut-être normal avec mes dix sélections au compteur... Il faut peut-être en avoir un peu plus, peut-être ne pas s'appeler Escudé. Mais, il faut savoir l'accepter, il faut se relever et avancer." Tirer un trait sur un but qu'il accepte tout de même d'évoquer, sans s'échapper, solide face à l'adversité : "C'est difficile de défendre sur ce genre de ballons parce qu'il passe entre le gardien et le défenseur. Le gardien aussi hésite parce que le ballon va vite et le défenseur se jette. Ce soir, je me suis jeté. Je la touche de la pointe du pied, ce qui fait que le ballon rentre dans mon but. On peut rejouer cette action 50 fois et je dégagerai à côté ou en touche. Cette fois-ci, le ballon touche le bout de mon crampon et file dans le but. (...) C'est un acte de jeu. Si je ne la touche pas, ils peuvent peut-être marquer derrière et on me dit que je n'étais pas au premier poteau."Comme Mexès ?Et l'ancien Rennais de se faire son propre avocat: "Il y a des matches où j'ai pu marquer pour faire gagner l'équipe et d'autres où, comme aujourd'hui, ça fait égaliser l'équipe adverse. Ça fait partie du métier." Si William Gallas, son partenaire dans l'axe central, a préféré ne rien dire samedi, traversant la zone mixte avec son casque sur les oreilles, Bacary Sagna est venu au secours de son coéquipier ce dimanche à Clairefontaine : "C'est toujours délicat pour un défenseur de défendre sur ce genre de ballons. En voulant bien faire, ça se retourne contre nous. Sur le moment, il était mal. Mais, pour moi, ce n'est pas une erreur professionnelle. Ça m'est aussi arrivé de marquer contre mon camp."La malchance fait effectivement partie du jeu. Les questions aussi. Patrice Evra s'est-il trop souvent porté vers l'avant ? "On sait qu'à domicile contre des équipes comme celle-là, on va avoir des opportunités et la maîtrise du jeu. Qu'il va falloir essayer de créer des décalages et ne pas rester derrière. Ensuite, c'est à nous les centraux de combler les brèches défensivement", le défend Escudé, pas décidé à chercher des excuses. Ce dernier est-il tout simplement l'homme de la situation à la gauche de Gallas ? Les Roumains ont vite compris qu'il était le maillon faible de la défense, se contentant d'attaquer sur son côté, Marica en profitant notamment en première période pour offrir une balle de but à Surdu. A force de tâtonner, Raymond Domenech, qui a multiplié les compositions en défense centrale, ne porte-t-il pas la responsabilité de ce manque criard d'assurance de l'arrière-garde française ? "Sincèrement, on s'entend très bien avec William. Il me parle beaucoup, on s'encourage. On travaille bien, que ce soit offensivement ou défensivement", assure Escudé, prêt à relever le gant dès mercredi face à la Serbie. Si son corps le lui permet après avoir quitté le Stade de France avec "un petit coup sur le quadriceps". Et si Raymond Domenech lui maintient sa confiance. On se rappelle que Philippe Mexès a été sacrifié pour moins que ça à pareille époque l'année dernière...