Sloboda: "On a fait notre boulot"

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Propos recueillis par Anthony LEFORT , modifié à
En plein rallye citoyen, Alexandre Sloboda est revenu sur la non qualification de Tourcoing pour les play-offs de la Ligue A. Le joueur franco-brésilien de 37 ans estime que cela aurait pu être pire, en raison des grosses difficultés financières qu'a rencontrées le TLM à l'intersaison. Place maintenant à la Coupe de France avant, peut-être, de mettre fin à une carrière riche d'une Ligue des champions (2005) et d'un titre de champion de France (2004), le tout avec Tours.

En plein rallye citoyen, Alexandre Sloboda est revenu sur la non qualification de Tourcoing pour les play-offs de la Ligue A. Le joueur franco-brésilien de 37 ans estime que cela aurait pu être pire, en raison des grosses difficultés financières qu'a rencontrées le TLM à l'intersaison. Place maintenant à la Coupe de France avant, peut-être, de mettre fin à une carrière riche d'une Ligue des champions (2005) et d'un titre de champion de France (2004), le tout avec Tours. Alexandre, Tourcoing ne disputera pas les play-offs... Depuis le début de la saison, on savait que ce serait très difficile dès qu'il y aurait un blessé dans l'équipe. On a tenu bon jusqu'à la blessure de Lars Lorsheijd avant deux matches jouables, à Nice (défaite 3-1, NDLR) et contre Beauvais à la maison (défaite 1-3, NDLR). On comptait avoir les six points... Après, on revient, on reprend la dynamique de victoires. Puis, nouveau coup dur, Kristian Knudsen se blesse. Sans lui sur le terrain, on a enchaîné trois défaites. C'est clair: les play-offs, on n'y pense même plus. Face à Montpellier (samedi lors de la 26e journée, NDLR), on envisage la victoire pour ensuite enchaîner contre Chaumont (Pro B, Coupe de France, NDLR), le match le plus important, et prouver que, sportivement, on est encore dedans. La reprise de l'entraînement a dû être compliquée... C'est difficile, mais le but est encore là: on joue les quarts de finale de la Coupe de France. Donc on prend cette semaine très au sérieux, on oublie la défaite. On le savait dès le début, on avait même peur qu'il nous arrive ce qui nous est arrivé l'année dernière, où on enchaînait les blessures. Si c'était encore le cas, peut-être qu'on parlerait de jouer en Pro B la saison prochaine... On est tous déçu de ne pas jouer les play-offs, mais avec les moyens que l'on a eu cette année, on a fait notre boulot. Si, aujourd'hui, on ne parle pas des play-offs, c'est à cause des deux points que l'on a perdus sur tapis vert (pour une situation budgétaire irrégulière, NDLR). Comme vous le disiez, il ne vous reste plus que la Coupe de France... En fait, c'est le seul moyen que nous avons pour sortir la tête très haute. On sait aussi que la Coupe, il faut la gagner. Cela ne sert à rien de faire demi-finale ou finale. Il faut la gagner pour avoir la Ligue des champions. Qui voyez-vous devenir champion de France ? Tours est sans doute l'équipe la plus forte. Il y a Poitiers aussi, qui a les moyens de faire face. Je vois donc une finale Tours-Poitiers. Mais si j'avais une équipe sur laquelle parier, je choisirais Tours. Ils ont quand même un effectif bien complet et très puissant. Quel était l'objectif du TLM cette saison ? On se disait que jouer les play-offs, cela aurait été très bien. Le plus important au début, c'était de garder l'équipe en Pro A, surtout avec toutes les difficultés financières que l'on a eu et les deux joueurs que l'on n'a pas pu recruter. Cela nous a embêté au niveau tactique: l'entraîneur (Paulinho, NDLR) a dû me déplacer. J'ai découvert un nouveau poste à 37 ans, ce n'est pas évident. Mais le groupe était soudé et tout s'est bien passé. Après, vu qu'on enchaînait des victoires très importantes, comme Tours que l'on a battu à la maison, on a commencé à rêver... Je le répète: si on n'avait pas été pénalisé de deux points, on serait toujours dans la course pour les play-offs. "Aujourd'hui, je pense que j'arrête" Au soir de la 22e journée, vous étiez encore dans le coup. Puis vous avez perdu trois fois de suite... Contre Ajaccio (défaite 2-3, NDLR), c'était un échec, car l'équipe était encore au complet. Après, jouer à Tours (défaite 3-0, NDLR), sans Kristian Knudsen qui était resté à Tourcoing pour se faire soigner... Sa blessure n'a pas trop évolué, donc on a été obligé de jouer à Nantes sans lui aussi (défaite 3-2, NDLR)... Même si les jeunes nous aident beaucoup, ils ne sont pas assez mûrs pour prendre des responsabilités importantes, notamment en fin de saison, dans un moment très difficile. On n'a pas pu tourner l'équipe cette année... Personnellement, comment avez-vous vécu votre repositionnent ? Tout le monde était étonné. Même moi ! J'ai pris cette saison comme la dernière de ma carrière, je voulais vraiment me faire plaisir. C'était un défi, et j'aime bien les défis. Ce changement m'a poussé à tout donner à chaque entraînement, à chaque match. Cela s'est très bien passé, avec le soutien de mes collègues. Voilà, je m'éclate sur le terrain, je prends énormément de plaisir. Je ne pouvais pas rêver mieux pour la fin de ma carrière: jouer sur le terrain avec un bon niveau. Êtes-vous en train de nous annoncer votre retraite ? On discute encore. Je suis surpris de ce que j'ai pu apporter à l'équipe cette saison. J'ai toujours le goût du volley dans la bouche, donc pourquoi ne pas faire une année de plus ? D'un autre côté, je pense aussi que le mieux à faire est de finir avec un bon niveau. Sincèrement, je ne sais pas, je suis plein de doutes... Aujourd'hui, je pense que j'arrête. Après, on verra les propositions, mais je n'ai pas envie de bouger de Tourcoing en tout cas. Pourriez-vous devenir entraîneur, comme votre compatriote Paulinho ? Non, je ne suis pas patient. Je réfléchis, j'ai quelques projets en tête. Une réaction sur la retraite internationale de Stéphane Antiga ? Je savais qu'il allait arrêter l'équipe de France. C'est un très bon joueur, un joueur exceptionnel, avec un parcours également exceptionnel. J'espère que le volley français rencontrera d'autres joueurs aussi talentueux que lui pour aider l'équipe de France à faire un bon parcours.