Servat, Monsieur Indestructible

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Benoît CONTA , modifié à
Jour après jour jusqu'au coup d'envoi de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), notre site dresse un à un les portraits des joueurs de l'équipe de France. Aujourd'hui, place à William Servat. Touché au genou au mois de juin, le talonneur toulousain fera tout de même le voyage en Nouvelle-Zélande. Une preuve de confiance pour celui qui fait figure de référence à son poste au niveau mondial.

Jour après jour jusqu'au coup d'envoi de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), notre site dresse un à un les portraits des joueurs de l'équipe de France. Aujourd'hui, place à William Servat. Touché au genou au mois de juin, le talonneur toulousain fera tout de même le voyage en Nouvelle-Zélande. Une preuve de confiance pour celui qui fait figure de référence à son poste au niveau mondial. Une assurance tout-risque. Si parfois l'équipe de France peut passer de longues minutes à se fracasser contre le rideau défensif adverse, il existe un joueur qui gagnera à lui tout seul quelques mètres. Un joueur à même de fissurer n'importe quel mur dressé face à lui. Un joueur qui ne rechignera jamais à la tâche, pour faciliter le boulot de ses troupes. Ce joueur, c'est William Servat, talonneur de son état. Un bonhomme pas tout à fait comme les autres. Un bonhomme taillé dans le roc, à la puissance quasi surnaturelle. A 33 ans pourtant, celui qui est parfois considéré comme le meilleur à son poste sur la planète vivra sa toute première Coupe du monde. Une anomalie qui s'explique par le parcours de cette force de la nature, pas toujours conscient de son immense potentiel physique. Bon vivant par nature, il a fallu une grave blessure pour définitivement réveiller le joueur hors-norme qui était en lui. Nous sommes en septembre 2005, et William Servat se voit diagnostiquer une hernie cervicale. Alité, le natif de Saint-Gaudens se voit conseiller une fin de carrière prématurée par les médecins. Un électrochoc. Il faut alors bosser, pour continuer à vivre sa passion. Bru: "Sa blessure lui a été bénéfique" "William possédait une telle puissance qu'avant sa blessure, trois séances d'une demi-heure par semaine lui suffisaient pour se sentir bien", raconte Thierry Savio, spécialiste de la musculation à Toulouse. Le déclic fait mouche, et après deux années de travail, "La Bûche" réapparaît lesté de six kilos, doté d'une force de travail décuplée. D'abord relancé au poste de numéro 8, son poste lorsqu'il était enfant, du côté de Mazères-Cassagne, il revient vite au coeur de la mêlée, et son potentiel explose au grand jour. "C'est bizarre à dire, mais sa blessure lui a été bénéfique. Avant, il ne se rendait pas compte. La nature l'a doté d'une qualité musculaire, d'une explosivité et d'une force brute que peu de talonneurs ont, même au niveau international. J'ai toujours été admiratif de son potentiel, lâche Yannick Bru, son ancien coéquipier à Toulouse. J'aurais aimé avoir un tel bagage. Et je me suis toujours dit que quand le déclic se produirait, William n'aurait pas beaucoup de rivaux sur le continent..." En plus de ses qualités physiques hors du commun, Servat dispose d'une belle dextérité balle en main, grâce à son passé de troisième ligne. Un cocktail détonnant, qui fait de lui un formidable passe-muraille, prêt à tout pour faire avancer son équipe. Et si son genou gauche a faibli en juin dernier, lors de la finale du Top 14, Marc Lièvremont n'a pas hésité à l'emmener avec lui en Nouvelle-Zélande. Non-aligné lors des deux tests face à l'Irlande, le talonneur devrait être sur pieds pour le début de la compétition. Toute l'équipe de France en tout cas l'espère. Et lorsque "le tracteur" sera lancé... A suivre samedi: Cédric HEYMANS