Senna, tout à prouver

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Par Yannick Sagorin , modifié à
Contrairement à l'an dernier, où le dernier rendez-vous de la saison s'était avéré décisif dans l'attribution du titre pilotes, le Grand Prix du Brésil, ultime manche du championnat 2011, sera fatalement limité dimanche en termes d'intérêt sportif. Pour autant il est un pilote dont le coeur battra assurément la chamade sur la grille à cette occasion: le local de l'étape Bruno Senna.

Contrairement à l'an dernier, où le dernier rendez-vous de la saison s'était avéré décisif dans l'attribution du titre pilotes, le Grand Prix du Brésil, ultime manche du championnat 2011, sera fatalement limité dimanche en termes d'intérêt sportif. Pour autant il est un pilote dont le coeur battra assurément la chamade sur la grille à cette occasion: le local de l'étape Bruno Senna. La domination de Sebastian Vettel et du team Red Bull a été telle cette saison que la plupart des bons points ont été distribués, si bien que le Grand Prix du Brésil, d'ordinaire alléchant et palpitant, risque de sonner étrangement creux dimanche alors que le championnat 2011 touche à sa fin. Certes le rang de vice-champion du monde reste à pourvoir, disputé a priori entre les seuls Jenson Button et Fernando Alonso désormais. Mais pour l'essentiel du plateau, cette ultime course de l'année sera surtout prétexte à une batterie de tests, voire à une simple parade dominicale. Pour l'essentiel mais pas pour Felipe Massa, Rubens Barrichello ou Bruno Senna, les trois locaux de l'étape. Le premier sera forcément ému à l'heure de courir son 100e Grand Prix sous la bannière de la Scuderia Ferrari, d'autant qu'il l'avoue lui-même: "Ma saison n'a pas été très bonne..." Le second, menacé chez Williams, aura à coeur de finir une saison noire sur une note un peu plus colorée. Quant au dernier, il devra maîtriser ses émotions, et donner le meilleur de son pilotage au volant de sa Renault, car de sa prestation à Interlagos dépend peut-être son avenir. "Je suis très heureux à l'idée de venir courir devant mon public. En fait, juste après Abu Dhabi, je suis parti pour le Brésil afin de me préparer, souffle l'intéressé. Nous devons mettre toutes les chances de notre côté car une chose est sûre: les gens se souviennent toujours de la dernière course de la saison et de nos performances. Je veux donc terminer l'année sur une bonne note." Les gens, le public, le neveu d'Ayrton Senna veut évidemment les conquérir ce week-end. Mais c'est surtout ses sponsors et les actionnaires de Genii Capital et de Group Lotus, propriétaires de l'écurie d'Enstone, que le jeune pilote brésilien doit convaincre. Un challenge loin d'être gagné alors que l'intéressé sort d'une campagne asiatique calamiteuse, lui qui avait pourtant impressionné son monde lors de ses deux premières expériences dans le baquet de la R31, pour ses débuts à Spa et surtout à Monza, où il était parvenu à terminer dans les points. "L'objectif est de rester chez Renault" "En termes d'apprentissage, ça a été très difficile, admettait Bruno Senna récemment dans une interview accordée à la chaine de télévision brésilienne SporTV. J'ai commencé au beau milieu de la saison et j'ai dû m'habituer au Kers et à l'aileron arrière ajustable, et le manque d'expérience et de kilomètres au volant de la R31 m'a un peu handicapé." Une confession complétée cette semaine dans un communiqué diffusé par son team: "J'ai beaucoup appris cette saison. J'ai progressé et j'ai travaillé avec les ingénieurs pour tirer le maximum de la voiture. Nous avons pu réfléchir à différentes stratégies mais certaines n'ont pas payé. Ça fait partie de l'apprentissage et je suis persuadé que nous pouvons nous servir de ces enseignements pour hausser notre niveau." Reste à voir si Lotus Renault entend se montrer suffisamment patient avec le pilote auriverde. "Je n'ai à ce jour aucun contrat pour l'année prochaine, avoue ce dernier. L'objectif est de rester chez Renault. En F1, il est avant tout question de performances et l'équipe est satisfaite des miennes. Je ferai tout mon possible pour conserver mon baquet, mais cela dépend aussi de Kubica, Grosjean, du sponsoring, et de beaucoup de facteurs que malheureusement je ne maîtrise pas." Robert Kubica ayant différé mercredi son retour aux affaires, le Franco-Suisse Romain Grosjean, soutenu par le groupe Total et Eric Boullier en personne, semble incarner le principal concurrent du Brésilien dorénavant. D'où l'importance de ce rendez-vous d'Interlagos pour Bruno Senna.