Sakho promu trop tôt ?

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Rémy DE SOUZA , modifié à
Propulsé capitaine du Paris Saint-Germain à seulement 21 ans, Mamadou Sakho doit désormais confirmer au sortir d'une saison pleine de promesses en Ligue 1. Problème, le défenseur central s'est raté lors de la première sortie du club de la capitale version qatarie, quelques semaines après des prestations en équipe de France décevantes. Le successeur de Claude Makelele a-t-il les épaules pour porter le brassard ?

Propulsé capitaine du Paris Saint-Germain à seulement 21 ans, Mamadou Sakho doit désormais confirmer au sortir d'une saison pleine de promesses en Ligue 1. Problème, le défenseur central s'est raté lors de la première sortie du club de la capitale version qatarie, quelques semaines après des prestations en équipe de France décevantes. Le successeur de Claude Makelele a-t-il les épaules pour porter le brassard ? "J'ai senti dès le début de la crispation. Mamadou Sakho a fait une première mi-temps comme je ne l'ai jamais vu en faire. Hoarau a raté beaucoup de choses. Ce ne sont pas les seuls. J'en ai vu beaucoup avec la tête dans les chaussures." Les propos, signés Antoine Kombouaré après la défaite inaugurale du PSG contre Lorient (1-0) en Ligue 1, ont le mérite d'être clairs: face aux Merlus, le défenseur central parisien a été en grande difficulté. Une défaillance qui ne remet pas en cause la valeur du joueur âgé de 21 ans et son potentiel pour devenir l'un des tous meilleurs à son poste à l'échelle mondiale, mais qui interroge quant à sa faculté à assumer de front sa progression et la charge de capitaine du navire parisien. Succéder à Claude Makelele n'est pas une tâche aisée. Surtout lorsque les attentes autour du PSG, générées par l'arrivée de Qatar Sports Investments (QSI) à la tête du club, et un impressionnant recrutement à plus de 80 millions d'euros, atteignent des sommets. Hériter du brassard dans ces conditions a tout du cadeau empoisonné, d'autant que le club de la capitale a perdu à l'intersaison les figures les plus charismatiques de son vestiaire avec les fins de carrière du milieu de terrain passé par le Real Madrid et Chelsea, mais aussi de Grégory Coupet, accompagnées du départ de Ludovic Giuly. "On a perdu en maturité avec leurs départs, c'est vrai, mais on va retrouver des leaders naturellement", estimait mercredi Clément Chantôme en conférence de presse. Un costume trop grand ? Un rôle de guide que Sakho ne semble pas encore en mesure d'assurer. Chantôme estime pourtant que le numéro 3 parisien est déjà une figure respectée: "Mamadou, qui est capitaine, est aujourd'hui un leader dans le vestiaire car malgré son âge, c'est déjà un ancien au club." Une ancienneté qui ne fait pas tout, à en croire un dirigeant qui témoignait anonymement lundi dans les colonnes du Parisien: "On n'a pas encore notre patron, mais il va se révéler. Bisevac pourrait être celui-là avec Sakho." Un avis visiblement partagé par Chantôme, qui mise lui aussi sur les nouveaux arrivés pour aider le groupe parisien à grandir: "Parmi les joueurs recrutés, certains ont une expérience internationale et vont nous apporter leur vécu." Pour sa cinquième saison pleine au PSG, Sakho, "discret dans le vestiaire" qui "a du mal à porter son nouveau costume" selon le quotidien francilien, semble pourtant avoir les clés pour se muer en un capitaine emblématique. L'état d'esprit affiché par le natif de la capitale devrait d'ailleurs être un allié de choix, lui qui a toujours loué l'écoute des anciens et qui s'estimait capable de progresser dans "tous les domaines, que ce soit physique, technique, dans l'anticipation, dans la concentration", en mage d'un rassemblement des Bleus en juin dernier. "J'ai encore beaucoup de travail à faire." Ses sorties décevantes en Biélorussie (1-1) et en Ukraine (4-1) ont d'ailleurs confirmé ses dires, Sakho retrouvant le banc des remplaçants en équipe de France face au Chili (1-1), mercredi à Montpellier. Un mal pour un bien ?