"Sainté" n'avance toujours pas

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ERIC DELTOUR , modifié à
Dominé l'essentiel de la rencontre par une équipe de Valenciennes séduisante, l'ASSE a enregistré mercredi, à Nungesser, dans un match reporté de la 13e journée de L1, un nouveau match nul (1-1), qui ne fait pas ses affaires. Les Verts n'ont plus gagné en championnat depuis huit matches: une disette inédite depuis quinze ans !

Dominé l'essentiel de la rencontre par une équipe de Valenciennes séduisante, l'ASSE a enregistré mercredi, à Nungesser, dans un match reporté de la 13e journée de L1, un nouveau match nul (1-1), qui ne fait pas ses affaires. Les Verts n'ont plus gagné en championnat depuis huit matches: une disette inédite depuis quinze ans ! Michel Platini et les Verts de 1982 attendent toujours de connaître leurs successeurs... Derniers Stéphanois vainqueurs à Nungesser, "Platoche" et ses coéquipiers d'alors ont bien failli être rejoint sur les tablettes par l'équipe de Christophe Galtier qui, longtemps, ce mercredi, a cru dans le froid polaire de Valenciennes pouvoir mettre fin à sa série de désormais huit matches sans victoire sur le front de la Ligue 1 (*). Une victoire de l'ASSE aurait pour tout dire constitué une véritable injustice pour des Nordistes si mal récompensés de leurs efforts incessants tout au long de cette rencontre. Un troisième match nul consécutif pour "Sainté" incapable de renouer avec son début de saison tout feu tout flamme, mais qui s'accroche, toujours porté par un Jérémy Janot en état de grâce, ou presque, encore sauvé par l'un de ses montants - la neuvième fois cette saison, un record en Ligue 1 ! - et se contente de ce point, maigre récompense pour une équipe de VA, qui aura poussé tant et tant. "Valenciennes était à domicile et a logiquement poussé, commentera au micro de Foot+ un Blaise Matuidi surtout soulagé de s'en sortir à si bon compte. On n'a pas perdu et c'est le principal". Face à une équipe de Philippe Montanier, forcément frustrée (voir par ailleurs), mais souvent séduisante dans le jeu et qui trouvera la juste issue à cette rencontre en ciselant un but à déguster sans modération... Janot, l'ange-gardien des Verts Moins six degrés au thermomètre de Nungesser au coup d'envoi pour une température ressentie de moins dix degrés sur la pelouse: la surface de jeu nordiste, bâchée ces derniers jours, a beau être à peu près praticable, c'est par un froid polaire que les débats sont lancés. Des conditions qui semblent comme pétrifier une défense stéphanoise aux abonnés absents. A l'exception d'un Jérémy Janot lui chaud bouillant. Le portier de l'ASSE signe coup sur coup deux exploits magistraux pour écarter deux balles de but de Grégory Pujol, idéalement servi par Gaël Danic (6e), et de Bobo Baldé (10e). Deux énormes occasions qui marquent la domination valenciennoise, mais c'est contre le cours du jeu que l'équipe de Galtier va ouvrir le score. Un contre de Blaise Matuidi côté gauche et la bourde de Carlos Sanchez Moreno, qui met Emmanuel Rivière en parfaite position à bout portant face à Nicolas Penneteau: l'attaquant des Verts, qui n'avait plus trouvé les filets depuis le 23 octobre face à Caen, fusille son vis-à-vis et succède à un certain Michel Platini, dernier Stéphanois buteur à Nungesser (0-1, 15e). Un but qui a le don de remettre d'équerre d'un coup d'un seul le système tactique stéphanois. C'est même Penneteau qui doit s'interposer sur cette tentative de lobe de Faouzi Ghoulam, qui profite du mauvais alignement de la défense adverse (35e). VA a perdu le fil et se met à sauter un milieu de terrain, où les Nordistes ne font plus la loi... Déréglés dans le jeu, les Valenciennois s'en remettent aux coups de pied arrêtés: aux 20 mètres, Renaud Cohade, à l'instar du Nancéien Vahirua il y a quatre jours, laisse Janot sans réaction, mais la barre sauve cette fois le dernier rempart stéphanois (43e). Si Valenciennes peut s'estimer malheureux à la pause, la montée en puissance de cette ASSE en réussite dans cette rencontre est incontestable, à l'image dès la reprise de ce bel échange en pleine surface entre Rivière et un Laurent Battles, dont la frappe met Penneteau à contribution (49e). Beaucoup plus présents devant le but, les Foréziens donnent désormais le change. Mais VA n'abdique pas et Milan Bisevac, de la tête (54e), puis Pujol, toujours aussi pesant en pointe (56e) menacent directement le but de Janot. Une accélération nordiste à laquelle répond un bloc défensif enfin concentré sur son sujet, à l'image d'un Loïc Perrin impressionnant. Et que dire de cette triple occasion de but coup sur coup des locaux: coup-franc de Cohade, détourné par Janot, reprise de Danic, qui flirte avec la transversale et sur le corner qui suit, la tête de Baldé sauvée devant sa ligne par Sylvain Monsoreau (65e). La pression est évidente, mais ''Sainté'' tient bon ! Il faut un but d'exception pour finir par tromper la vigilance et la réussite des Verts. Et celui de Danic mérite ce label. Une percussion du nouvel entrant Vincent Aboubakar et un service dans l'axe pour Pujol, dont la talonnade d'instinct trouve Danic, qui à l'entrée de la surface décoche en première intention une frappe lobée imparable pour Janot (1-1, 75e). Une dernière envolée de l'ange gardien de l'ASSE sur l'ultime missile d'Aboubakar (83e) et Saint-Etienne pouvait s'estimer bien heureux de cette parité finale. (*) Il s'agit de la plus longue période de disette de l'ASSE en Ligue 1 depuis la saison 1995-1996.