Rodgers, le sacrifice déguisé

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Thomas SINIECKI , modifié à
Michael Rodgers se serait exclu lui-même de la sélection américaine pour les Mondiaux de Daegu. Vendredi, le sprinteur - engagé sur 100 m - a accepté la suspension provisoire de l'Agence américaine anti-dopage. La Fédération s'en félicite, mais elle aurait pourtant pu contribuer à ne pas entretenir le flou en ne l'incluant pas à l'effectif. Et maintenant, une autre affaire pointe son nez avec Jeremy Dodson.

Michael Rodgers se serait exclu lui-même de la sélection américaine pour les Mondiaux de Daegu. Vendredi, le sprinteur - engagé sur 100 m - a accepté la suspension provisoire de l'Agence américaine anti-dopage. La Fédération s'en félicite, mais elle aurait pourtant pu contribuer à ne pas entretenir le flou en ne l'incluant pas à l'effectif. Et maintenant, une autre affaire pointe son nez avec Jeremy Dodson. Pris par la patrouille de l'anti-dopage, Michael Rodgers avait pourtant été maintenu dans la sélection américaine pour les Mondiaux. Le début d'une aberration pointait son nez, avec le risque de jeter l'opprobre sur le 100 m à Daegu. Ce ne sera finalement pas le cas, le sprinteur ayant décidé d'accepter une suspension provisoire de la part de l'Agence anti-dopage américaine. La jurisprudence Cielo ne frappera donc pas une nouvelle fois, alors que le nageur brésilien avait été autorisé à participer aux Mondiaux à la dernière minute par le Tribunal arbitral du sport. Rien ne dit toutefois que le détenteur du 4e meilleur chrono mondial de l'année (9"85) aurait été jusqu'à cette extrémité. Mais il est plutôt heureux que le linge sale se soit lavé en famille, avec la décision finale qui est revenue à une agence américaine. La coopération (forcée ?) de Rodgers a facilité le processus. "Mike Rodgers a accepté une suspension provisoire vendredi et s'est retiré volontairement des Mondiaux 2011 à Daegu, où il était inscrit sur 100 m et 4x100 m", a confirmé l'Agence anti-dopage américaine dans un communiqué, en prenant bien soin de mettre en exergue le dévouement de l'athlète. Bizarrement, la Fédération est soulagée Pas rancunière envers Rodgers, l'Usada a poursuivi en confirmant que le sprinteur maintenait son innocence. "Il assure qu'il n'a pas ingéré intentionnellement la substance interdite, mais il a décidé de ne pas participer aux Mondiaux par respect pour ses coéquipiers, qui n'auront pas à subir le tapage médiatique provoqué par son contrôle positif." A peu près dans les mêmes termes, la Fédération américaine s'est félicitée du comportement de Rodgers, par la voix de son président par intérim, Mike McNees: "Nous sommes heureux que Michael ait choisi d'accepter cette suspension provisoire. Ça va diminuer les perturbations et permettre à ses coéquipiers de se préparer pour les Mondiaux." Pourquoi, dans ce cas, ne pas avoir directement exclu Rodgers de la première liste ? Cette situation a au moins le mérite de faire un heureux: Trell Kimmons, 4e du 100 m aux championnats américains en juin dernier, récupère ainsi le troisième et dernier strapontin de la sélection US sur la distance reine. Mais puisque la route vers les Mondiaux de Daegu n'est décidément pas un long fleuve tranquille, les Etats-Unis doivent maintenant gérer un autre cas épineux. Jeremy Dodson, sélectionné sur 400 m, a en effet été arrêté puis libéré mercredi sous caution, pour une affaire de vol d'identité. Il devra comparaître devant la Cour le 26 août, soit... deux jours avant les séries.