Rochestie: "Me faire un nom"

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PAUL ROUGET , modifié à
Révélation mancelle de ce début de saison, Taylor Rochestie, meilleur passeur de Pro A et numéro un à l'évaluation, sera particulièrement surveillé par les leaders nancéiens samedi soir. Le meneur américain, encensé par Steed Tchicamboud, reconnaît que cela risque d'être "un vrai challenge" de défier John Linehan et sa bande samedi soir à Antarès.

Révélation mancelle de ce début de saison, Taylor Rochestie, meilleur passeur de Pro A et numéro un à l'évaluation, sera particulièrement surveillé par les leaders nancéiens samedi soir. Le meneur américain, encensé par Steed Tchicamboud, reconnaît que cela risque d'être "un vrai challenge" de défier John Linehan et sa bande samedi soir à Antarès. Taylor, revenons d'abord sur votre périple pour vous rendre en Ukraine, à Mariupol, où vous ne vous êtes finalement inclinés que de trois petits points pour vos débuts en Euroucoupe (79-76)... C'était un voyage interminable, probablement le pire que je n'ai jamais fait ! On a mis un jour et demi avant d'arriver, et on était sur place à 5 heures du matin alors que le match avait lieu à 18 heures. C'était incroyable. On a dormi sur le sol de l'aéroport et même dans le bus en allant au match ! C'est la première fois que je vois des joueurs arriver avec des boissons énergisantes... Mais il ne faut pas non plus se chercher d'excuses. Car si on a eu beaucoup d'éléments contre nous, on a quand même fait un bon match et je pense qu'on est vraiment sur le bon chemin. Quelque part, votre chance n'est-elle pas d'affronter une équipe de Nancy qui pourrait également se ressentir de la fatigue, trois jours après son déplacement au Pirée ? Ils seront forcément aussi un peu fatigués, mais ils ont une très belle équipe avec une rotation importante, et ils n'ont pas encore perdu de match en Pro A cette saison. Ils seront donc prêts. On sait à quoi s'attendre car on les avait affrontés en pré-saison, même s'ils ont un peu changé depuis. Ça va être un gros match. Quels joueurs craignez-vous en particulier ? Ils ont tellement de bons joueurs, c'est difficile de se concentrer sur un en particulier. Nicolas Batum a évidemment le nom le plus connu et tout le monde en parle, mais ça ne veut pas dire que si vous arrivez à le stopper vous allez gagner le match. Personnellement, je pense que John Linehan est le meilleur défenseur que j'ai eu à affronter dans ce championnat. Ça va être un vrai challenge de faire jouer l'équipe à son rythme et de ne pas laisser quelqu'un comme Linehan contrôler le tempo du match. "Le Mans, la ville des 24 heures" Comment vous êtes-vous retrouvés au Mans, après avoir évolué en Allemagne et en Turquie ? Plusieurs équipes me suivaient. Mon agent voulait que je joue ici mais je ne savais pas encore où je voulais aller avant d'avoir le coach au téléphone. Mais après avoir parlé avec J.D. (Jackson, ndlr), je me suis dit : c'est là que je veux être. Il m'a montré qu'il avait confiance en moi et ça a été le plus grand facteur de ma venue ici. Que connaissiez-vous du Mans avant d'arriver ? J'avais entendu parler de l'équipe, en Euroligue notamment, même si quand je n'y joue pas je ne suis pas toujours les résultats de basket (rires) ! Mais quand j'ai signé ici, je me suis aussi dit que c'était la ville des 24 heures ! J'ai déjà vu la course de motos et j'avais adoré, je suis donc très excité d'être ici. Vous êtes le meilleur passeur de Pro A, le deuxième meilleur marqueur et le premier à l'évaluation. Vous attendiez-vous à des débuts aussi réussis ? En fait, je savais que ça allait être une grosse année pour moi. Ça fait maintenant plus de deux ans que je joue en Europe, je me suis adapté au jeu et je veux me faire un nom. Avec mon ancien coach et mon agent, on a essayé de me rendre encore plus offensif. En ce qui concerne l'évaluation, ce n'est pas qu'une catégorie parce que ça veut dire que tu apportes à ton équipe dans plusieurs domaines. Et pour les passes décisives, plus on en fait plus l'équipe marque des paniers. Mais moi je veux juste aider l'équipe à gagner des matches, et ce quel que soit mon apport. "Je me sens béni !" Avez-vous réussi à digérer la fin de match à Chalon, où vous perdez un ballon décisif qui leur permet d'égaliser puis de l'emporter en prolongation ? C'était très dur. On a beaucoup donné d'un point de vue mental et physique, on a joué avec beaucoup de passion. Et perdre comme ça, c'est dur. Les choses auraient pu se passer différemment. On devait gagner ce match, mais on l'a donné. Il n'y a pas d'excuses. C'est notre faute, on apprend et on avance. Steed Tchicamboud, votre homologue chalonnais, a ensuite vanté vos mérites sur Twitter, en disant qu'il pensait que vous étiez le meilleur meneur de Pro A... J'avoue que c'était un peu incroyable de lire ça ! D'habitude, les joueurs ne disent pas de choses positives sur leurs adversaires... Mais je suis bien sûr très flatté ! Après, si j'arrive à faire ça c'est surtout grâce à mes coéquipiers. Concluons avec la NBA, et le lock-out qui se poursuit. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Espérez-vous pouvoir y évoluer un jour ? D'un côté, comme je suis Américain, cette situation m'énerve. Mais je suis aussi content pour les fans ici. Avoir des joueurs comme Tony Parker ou Nicolas Batum, que tu vois en photo dès que tu ouvres le journal, c'est vraiment très excitant, car cela améliore le jeu et augmente le talent. En ce qui me concerne, je suis juste content d'évoluer en France et d'être payé pour jouer au basket, je me sens béni ! Et je ne m'inquiète pas vraiment du reste... (rires)