Riner, le plus grand

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Michaël BALCAEN et O.Ch. , modifié à
Teddy Riner a enflammé Bercy samedi en devenant le premier judoka de l'histoire à décrocher cinq titres mondiaux. Le Guadeloupéen a balayé tous ses adversaires chez les plus de 100 kg par ippon, y compris l'Allemand Andreas Toelzer en finale. L'équipe de France conclut ainsi ses Mondiaux à domicile avec quatre médailles d'or et une de bronze.

Teddy Riner a enflammé Bercy samedi en devenant le premier judoka de l'histoire à décrocher cinq titres mondiaux. Le Guadeloupéen a balayé tous ses adversaires chez les plus de 100 kg par ippon, y compris l'Allemand Andreas Toelzer en finale. L'équipe de France conclut ainsi ses Mondiaux à domicile avec quatre médailles d'or et une de bronze. "Dans ma tête, la défaite est inconcevable". Teddy Riner a tenu parole. Pourtant gêné dans sa préparation par une blessure à l'annulaire de la main droite survenue en juin dernier, à l'occasion des championnats de France par équipes, le Tricolore a été impressionnant de maîtrise samedi à Bercy pour aller chercher son quatrième titre mondial des plus de 100 kg et son cinquième titre mondial en comptant celui glané en toutes catégories à Levallois-Perret, en 2008. Une performance qui lui permet d'être le premier judoka à faire mieux que Shozo Fujii, Yasuhiro Yamashita, Naova Ogawa et David Douillet, qui ont tous décroché quatre titres mondiaux au cours de leur carrière. Certes, le passage à un championnat du monde tous les ans en 2009 a permis au Guadeloupéen d'atteindre un tel palmarès plus rapidement, mais sa domination au sommet du judo mondial semble plus que jamais sans partage. Privé sur décision des arbitres d'un deuxième titre en toutes catégories l'an dernier à Tokyo par le Japonais Daiki Kamikawa - sa seule défaite depuis celle aux JO de Pékin face à l'Ouzbek Abdullo Tangriev -, le chef de file de l'équipe de France n'a cette fois laissé aucune chance à ses adversaires, qu'il a broyé un par un. Le Brésilien Daniel Hernandes, l'Allemand Robert Zimmerman, le Mongol Batsuuri Namsraijav, le Hongrois Barna Bor et le Sud-Coréen Sung-Min Kim, balayés tous deux en moins d'une minute, ont en effet tous été vaincus par ippon. En plus de son traditionnel uchi-mata, qui lui a permis de remporter deux combats, le natif des Abymes a su proposer une large palette technique pour l'emporter: Etranglement, o-soto-gari en reprise de garde et o-uchi-gari pour finir. En finale, le médaillé de bronze des JO de Pékin a mis trois minutes trente pour venir à bout de l'Allemand Toelzer, déjà finaliste l'an dernier à Tokyo, et faire chavirer de bonheur le POPB. A lui désormais d'aller chercher l'été prochain le seul titre qui manque encore à son palmarès, l'or olympique. Et dire qu'il n'a que 22 ans... Derrière Riner, ça coince Outre Teddy Riner, les Tricolores n'ont pas été à la fête. A commencer par Matthieu Bataille qui partageait le podium mondial en 2010 à Tokyo. Après deux belles victoires contre l'Estonien Padar et le Brésilien Silva, il est tombé devant le Cubain Brayson. "Je suis déçu car c'est fini pour moi. C'était un combat important car une victoire m'assurait deux combats de plus. Je me suis trop livré d'entrée, j'ai pris des risques. C'est dommage, car il y avait les moyens de le battre. Je voulais me faire plaisir", a regretté le pensionnaire de Levallois. En -100kg, c'était également la soupe à la grimace. Et pour cause, lors de son deuxième combat face à l'Allemand Peters, Cyrille Maret s'est fait piéger d'entrée. "Je fais une erreur d'enfant... C'est dommage, je me sentais super bien. Ce n'est pas normal de faire une erreur comme ça, c'est gros. Sur mon uchi mata, la manche m'échappe et je ne dois pas me relever tout de suite car ça lui laisse une opportunité", a-t-il avoué, déçu. Thierry Fabre, bronzé en 2010, a franchi un tour de plus avant de tomber en huitièmes de finale face au Kazakh Rakov. Une défaite en golden score au goût amer comme il l'a reconnu: "J'ai trop pensé judo, je voulais le faire tomber alors qu'il avait deux avertissements. C'est une demie erreur. Je voulais tenir mon rang, je suis frustré. Je passe à côté de quelque chose." Après le doublé de Décosse et Tcheuméo, les filles engagées en +78 kg n'ont pas réussi à rester sur ce tempo très élevé. Ketty Mathe n'a pas été gâtée par le tirage au sort avec la vice-championne olympique, la Chinoise Qian Qin, pour un apéro indigeste. Elle a fait son combat avant de s'incliner en golden score.. "Il m'a manqué de l'engagement, de la hargne, de l'agressivité... Physiquement, elle était pas mal mais je ne suis pas loin. Il faut que je travaille. Il me reste les équipes, ce n'est pas la même chose mais c'est déjà ça", a-t-elle déclaré. Les équipes pour les filles, ce sera une nouvelle possibilité de toucher de l'or.