Riner: "Ça ne s'arrête pas là"

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Michael Balcaen , modifié à
Teddy Riner était radieux après l'obtention d'une cinquième couronne mondiale, samedi à Bercy. Incroyable de justesse et de précision tout au long de la journée, il a enchaîné les succès par ippon. Mais loin d'exulter en conférence de presse, il a préféré souligner tout le travail effectué pour parvenir à cet exploit et mettre le cap sur les Jeux Olympiques de 2012, son but ultime.

Teddy Riner était radieux après l'obtention d'une cinquième couronne mondiale, samedi à Bercy. Incroyable de justesse et de précision tout au long de la journée, il a enchaîné les succès par ippon. Mais loin d'exulter en conférence de presse, il a préféré souligner tout le travail effectué pour parvenir à cet exploit et mettre le cap sur les Jeux Olympiques de 2012, son but ultime. Que ressentez-vous après ce 5e titre mondial ? Je suis très content, on m'en avait beaucoup parlé. Cela n'a pas été facile, notamment en raison de ma blessure (au doigt). Il a fallu beaucoup travailler avec les entraîneurs, me remettre en question après Tokyo. J'ai bien travaillé, je suis content, c'est comme dans un rêve, j'ai réussi à mettre en place toutes les techniques travaillées cette année. Je dédicace cette médaille, mes victoire et les ippon à mes entraîneurs. Vous paraissez assez serein, sans grande effusion? J'ai explosé de joie sur le tapis, mais il y a un peu de fatigue, je pense que je réaliserai vraiment un peu plus tard. Peut-être demain à mon réveil ! Il faut rester concentré car il y a les équipes. Je suis très content et fier mais ça ne s'arrête pas là, il y a les JO dans un an et je veux relever ce défi avec la manière et je ne veux pas me louper. Vous étiez très concentré toute la journée? Oui, je suis resté dans ma bulle, j'étais très concentré car je ne voulais pas me louper à Paris devant mes amis et ma famille. Il fallait être appliqué, précis et à chaque occasion, foncer. Vous êtes-vous déjà senti aussi fort ? Non, là je me sens de mieux en mieux mais je garde le souvenir des championnats du monde de Rio. Je n'avais peur de rien, j'étais dans ma petite bulle, je jouais quoi. C'est ce que je retrouve là avec des techniques à droite à gauche devant derrière, il faut que je continue sur ce schéma-là, il ne faut pas que je m'arrête. Je fais confiance à mes entraîneurs de ce côte-là ! On a vu tout au long de la journée que vous aviez diversifié votre judo? Oui, il y a eu beaucoup de travail après la défaite de Tokyo car ce n'était pas évident de perdre sur une décision arbitrale, je me suis dis qu'il fallait travailler encore plus. On a discuté avec les entraîneurs, on a mis en place un sparring-partner, on a cherche à travailler des techniques qui font la différence. Ça a marché aujourd'hui et tout au long de la saison. Maintenant, la saison est terminée et on va pouvoir se tourner vers la suivante: 2012. Douillet a parlé de vous en utilisant le terme de surdoué. Qu'en pensez-vous? Non, je ne pense pas être un surdoué mais plutôt un bosseur, j'écoute ce qu'on me dit et je retiens les bonnes choses, je suis comme une éponge. "Jamais vu un public comme ça" Il dit aussi que vous ne voulez pas lui promettre de tenir 3 Olympiades? Ce n'est pas ça mais je ne veux pas promettre quelque chose. Je ne veux pas mettre la charrue avant les boeufs, on verra. Je vais déjà axer mon travail sur 2012, il y a beaucoup de choses à faire, à améliorer. Je n'aime pas annoncer des choses comme ça, je veux juste me faire plaisir. Comment avez-vous géré cette blessure au doigt ? J'ai fait beaucoup de préparation physique, j'ai beaucoup douté. Quand j'ai repris, mes camarades pourront le dire, dès que je n'arrivais pas à faire chuter comme je le veux, je boudais, je me mettais dans mon coin et je me refermais sur moi-même. Ça m'a servi. Cette victoire a-t-elle une saveur particulière? Oui, je vais la mettre près de mon oreiller ! Elle a une saveur particulière car une journée comme celle-ci, c'est magnifique, comme dans un rêve, c'est une page dans l'histoire d'un athlète, j'ai jamais vu un public comme ça. C'était magnifique. Il y a eu une musique qui reprenait votre nom, c'était quoi? C'est soprano qui l'a faite, je le remercie. En plus, c'est une musique qui emmène, j'aime les musiques qui vont me motiver, me transcender. L'or olympique, c'est désormais le but ultime? C'est le défi qui me reste à accomplir, c'est un rêve, j'y pense tout le temps. Elle est belle cette médaille, je vais la savourer mais ensuite je vais repartir au travail parce que je pense qu'il y a beaucoup de travail et de choses à améliorer. Pouvez-vous affirmer que vous n'arrêterez pas avant d'obtenir l'or olympique? Oui, je veux que mes enfants voient l'or olympique.