Rien n'a changé cette année

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Régis AUMONT , modifié à
La planète tennis est toujours dominée par deux joueurs. En 2010, Rafael Nadal et Roger Federer se sont partagés les quatre levées du Grand Chelem, trois pour l'Espagnol, une pour le Suisse qui s'est aussi adjugé le Masters. Derrière, Novak Djokovic et Andy Murray, les plus proches des deux ogres, ont stagné. Cela changera-t-il l'année prochaine ?

La planète tennis est toujours dominée par deux joueurs. En 2010, Rafael Nadal et Roger Federer se sont partagés les quatre levées du Grand Chelem, trois pour l'Espagnol, une pour le Suisse qui s'est aussi adjugé le Masters. Derrière, Novak Djokovic et Andy Murray, les plus proches des deux ogres, ont stagné. Cela changera-t-il l'année prochaine ? Roger Federer a commencé la saison par un titre à l'Open d'Australie et l'a bouclée par une victoire au Masters. Entre les deux, Rafael Nadal a raflé en l'espace de trois mois les trois autres levées du Grand Chelem, dont l'US Open pour la première fois de sa carrière. Et les autres ? Comme l'Espagnol a aussi gagné trois Masters 1000 (Monte-Carlo, Rome, Madrid) et le Suisse un (Cincinnati), ils ont ramassé les miettes. Andy Murray, par deux fois (Toronto et Shanghai), Ivan Ljubicic (Indian Wells), Andy Roddick (Miami) et Robin Söderling (Bercy) s'emparant des plus grosses. Les années passent et rien ne change donc, ou presque, sur la planète tennis. Nadal, qui a récupéré le fauteuil de n°1 mondial qu'il avait déjà occupé fin 2008, et Federer poursuivent leur domination à outrance. Petit bémol à cette hégémonie qu'ils exercent sur le circuit depuis plusieurs saisons, et dont ils ne sont pas foncièrement responsables: les deux meilleurs joueurs du monde ne se sont croisés sur le court qu'à deux reprises cette année, comme la précédente. A chaque fois en finale certes (victoire de Nadal à Madrid et de Federer à Londres, ndlr) mais leur saine rivalité mérite plus d'empoignades. Entre 2006 et 2008, les deux hommes s'étaient joués à quinze reprises, pour le grand bonheur des fans. Et si Del Potro... Agés respectivement de 24 et 29 ans, Nadal et Federer, si le corps du premier résiste et si la tête du second suit, ont normalement encore quelques belles années devant eux. Cela implique-t-il que leurs rivaux vont encore devoir patienter dans l'ombre ? Il y a trois ans, Murray et Djokovic, tous les deux nés en 87, avaient amorcé un début de révolte. Mais ce putsch annoncé n'a pas eu lieu, l'Ecossais et le Serbe se contentant depuis du titre de meilleurs joueurs derrière les deux intouchables. A se demander aujourd'hui s'ils les dépasseront un jour. Quels autres challengers pourraient éventuellement venir bouleverser l'an prochain la hiérarchie solidement établie ? Andy Roddick et Nikolay Davydenko semblent sur le déclin tandis que Robin Söderling, Tomas Berdych et Fernando Verdasco ont du talent mais demeurent encore trop irréguliers. Alors faut-il se tourner vers un revenant, Juan Martin Del Potro, qui espère retrouver son meilleur niveau après une saison quasi blanche ? Opéré du poignet droit fin janvier, l'Argentin, lauréat de l'US Open en 2009, possède toutes les armes pour devenir un jour n°1 mondial. A seulement 22 ans, celui qui est redescendu au 259e rang de l'ATP en raison des six petits matches qu'il a pu disputer ces douze derniers mois, est loin d'avoir atteint ses limites. Et il n'aura quasiment aucun point à défendre en 2011.