Red Bull, la fin de l'état de grâce ?

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Yannick SAGORIN , modifié à
Ultra-dominatrice cette saison, l'écurie Red Bull pourrait avoir fini son pain blanc. Le Grand Prix du Canada passé, ce week-end, la FIA risque de décréter l'interdiction des diffuseurs soufflés, évolution technique majeure à l'origine du succès implacable de la RB7 cette année. La perte en termes de temps pourrait être considérable pour le taureau rouge et les teams équipés de moteurs Renault.

Ultra-dominatrice cette saison, l'écurie Red Bull pourrait avoir fini son pain blanc. Le Grand Prix du Canada passé, ce week-end, la FIA risque de décréter l'interdiction des diffuseurs soufflés, évolution technique majeure à l'origine du succès implacable de la RB7 cette année. La perte en termes de temps pourrait être considérable pour le taureau rouge et les teams équipés de moteurs Renault. La Fédération internationale de l'automobile (FIA) ne devrait pas céder sur le dossier. Alertée par Williams, incapable d'adapter les diffuseurs soufflés version Red Bull à ses moteurs Cosworth et jugeant de fait la concurrence déloyale, l'instance suprême dirigée par Jean Todt devrait signer l'arrêt de mort de cette innovation phare dès le 16 juin, date du prochain concile technique de la structure fédérale. Ce en vertu de la directive technique n°15 qui précise que les flux de gaz supérieurs à 10% lorsque le pilote n'accélère pas ne peuvent être tolérés. Le président de la FIA ne fait pas mystère de sa position. "L'échappement forcé provoque une consommation de carburant injustifiée", souligne-t-il. Si bien qu'un report à 2012 de l'application de cette directive, réclamé par bon nombre d'écuries, semble aujourd'hui illusoire. Ce week-end, à Montréal, les diffuseurs de la controverse devraient donc signer leur baroud d'honneur. Une mauvaise nouvelle pour la Scuderia Ferrari - qui profitait jusqu'alors de l'évacuation de ces flux au freinage pour réduire la pression d'huile dans le carter de ses monoplaces - mais aussi et surtout pour les teams motorisés par Renault. Red Bull en tête. Il y a quelques jours, Adrian Newey, le directeur technique de l'écurie championne du monde, admettait dans le cadre du Grand Prix de Monaco que le V8 Renault actuel avait été pensé et conçu à partir de cet ingénieux système d'échappement. Son interdiction pure et simple oblige donc Red Bull ou encore Lotus Renault à revoir l'architecture même du moteur. Quand la concurrence - qui elle s'était adaptée tant bien que mal pour ne pas être larguée en piste - peut tout simplement revenir à ses plans d'origine. Selon les premières estimations, la RB7 pourrait perdre dans l'affaire jusqu'à huit dixièmes au tour, contre un malus de quatre dixièmes a priori pour les monoplaces équipées par Mercedes. Intouchable ou presque en qualifications et souverain en course, Sebastian Vettel, auteur de cinq pole sur six cette saison et déjà crédité de cinq victoires, devrait donc être davantage inquiété dans les semaines à venir. A condition que la MGP W02 de Nico Rosberg et Michael Schumacher mais aussi et surtout la MP4-26 de Lewis Hamilton et Jenson Button négocient bien ce virage annoncé.