Real-Barça, le clasico vu des peñas

© Peña madridista de Burdeos/FC Blaugrana
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COUPE DU ROI - Europe1.fr est allé sonder deux présidents de clubs de supporters en France.

Avant le deuxième des quatre clasicos entre le Real Madrid et le FC Barcelone, mercredi soir, en finale de la Coupe du Roi, Europe1.fr donne la parole à deux supporters de France, l'un du Real et l'autre du Barça. Mais pas n'importe quels supporters. Eux sont présidents de peña (ou penya en catalan), ces groupes officiels de supporters situés partout à travers le monde. Juan Pedro Sesé, président de la Pena madridista de Burdeos (Bordeaux), et Nicolas Fayet, président du FC Blaugrana, la penya de Lyon, livrent leurs impressions au cœur de ce passionnant printemps des clasicos.

La création de la peña

Juan Pedro Sesé : "Nous avions décidé de créer notre peña à l'époque de l'arrivée à Bordeaux de Savio, qui venait du Real, mais qui est parti des Girondins en cours de saison (en 2002-03). Et c'est lorsqu'Albert Celades est arrivé en 2003 que nous avons créé notre peña (il y a 2.200 peñas du Real dans le monde ndlr). Depuis, cet ancien joueur du Real est notre président d'honneur, ce qui nous offre légitimité et visibilité. Fernando et Cavenaghi sont également membres d'honneur. Nous possédons notre bar, où sont retransmis les matches du Real. Pour la Coupe du Roi mercredi, 150 personnes sont attendues."

Nicolas Fayet : "La penya a été créée en à Lyon en octobre 2007. On a dû suivre les démarches habituelles, comme pour n'importe quelle association à but non lucratif. On demande 10 euros de cotisation annuelle à chaque membre, une somme symbolique. Personnellement, je supporte le Barça depuis 1998, à l'époque de Rivaldo."

Un soutien venu de France

JPS : "Nous effectuons les plus courts déplacements en Espagne, près de la frontière avec l'Espagne, à San Sebastian, Bilbao, Saragosse, Pampelune plus cinq-six à Bernabeu. Cette année, nous y sommes allés pour le match contre Lyon, en Ligue des champions (3-0). Pour la demi-finale aller à venir face au Barça, il y aura une quinzaine de peñistas qui feront le déplacement à Madrid. Mais les prix sont élevés. La place en virage est à 155 euros."

NF : "Pour se rendre à Barcelone, on prend l'avion. Lyon-Barcelone, c'est 50 euros aller-retour. En tant que penya, on a systématiquement deux places réservées pour chaque match et on a la possibilité de les imprimer à domicile. Ensuite, on s'organise avec les 24 membres de la penya, on attribue les places soit par tirage au sort, soit par ancienneté. Pour la finale de la Ligue des champions 2009 à Rome, face à Manchester United (2-0), nous avions eu droit à 3 places, par exemple."

La rivalité Real-Barça

JPS : "La plupart des supporters de la peña sont d'origine espagnole. Et pour nous, il est tout naturel de supporter le Real. Les supporters du Barça le disent eux-mêmes : "Catalunya is not Spain", "la Catalogne n'est pas l'Espagne". Le Real était le club que supportaient nos parents avant de venir s'installer en France. C'était dans les années 1960 et mon père a souvent fait référence à l'inauguration de l'éclairage du Stade Chaban-Delmas lorsque le grand Real des années 1960 était venu à Bordeaux et l'avait emporté 6-0. Le Real, c'est le club mythique en Espagne."

NF : "Le Barça, c'est une philosophie, l'incarnation du beau jeu. Il diffuse les valeurs du football dans le monde entier, la fraternité, l'humanisme... Je pense que le sentiment de rivalité avec le Real est moins fort qu'en Catalogne. Mais il s'agit de défendre l'identité catalane. C'est historique. Sous Franco, les régionalismes ont été brimés et aujourd'hui encore, le Real continue de "représenter" la dictature et d'avoir cet aspect négatif. Contre le Real, le Barça doit battre le mal."

Le printemps des clasicos

JSS : "Lors du clasico aller, une dizaine de supporters du Barça s'étaient permis de venir nous narguer au café après le 5-0. On leur a gentiment dit de partir... Le premier clasico a été un coup pour rien selon moi. Il a permis de mettre au point une tactique, avec Pepe devant la défense centrale. Mourinho a la possibilité de changer de dispositif en cours de match, en faisant sortir Khedira par exemple pour faire entrer en jeu un attaquant. Je pense ainsi que Benzema ne va pas commencer la rencontre mercredi et que Mourinho va titulariser Özil. Avec Xavi et Iniesta, le Barça a un milieu de terrain supérieur. Il s'agit de mettre en place une tactique pour le contrer."

NF : "Le match de samedi, c'était juste un échauffement, une mise au point. Pepe, qui avait gêné le milieu de terrain du Barça samedi, sera sans doute aligné en défense centrale en l'absence de Raul Albiol, et Lassana Diarra ne sera pas là. Pour moi, la Coupe du Roi est le match le plus important des quatre, avec la demi-finale retour de la Ligue des champions. Sur un seul match, beaucoup de choses sont possibles. Je pronostique une victoire du Barça avec deux buts d'écart."