Raul, l'instinct du buteur

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LAURENT DUYCK , modifié à
En quittant le Real Madrid pour Schalke 04 l'été dernier, Raul prenait un risque. Un pari en passe d'être gagné, le club de Gelsenkirchen, malgré ses difficultés en championnat, étant en passe de se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des champions aux dépens de l'Inter. Buteur à l'aller, l'Espagnol affiche un total de 71 réalisations en coupe d'Europe, un record.

En quittant le Real Madrid pour Schalke 04 l'été dernier, Raul prenait un risque. Un pari en passe d'être gagné, le club de Gelsenkirchen, malgré ses difficultés en championnat, étant en passe de se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des champions aux dépens de l'Inter. Buteur à l'aller, l'Espagnol affiche un total de 71 réalisations en coupe d'Europe, un record. Le public de Giuseppe-Meazza s'est incliné devant l'empereur. Aussi consternés qu'ils aient pu l'être devant la déconfiture de leurs protégés la semaine dernière devant Schalke 04, les supporteurs nerazzurri ont trouvé la force de se lever de leur siège pour saluer la sortie en fin de match de Raul, auteur du troisième but de son équipe, celui qui a pourtant fait plonger l'Inter lors de ce quart de finale aller (2-5). "A chaque fois que je suis allé en Italie, on m'a applaudi, on m'a respecté. Le public de San Siro est un public de connaisseurs", pouvait jubiler au micro de Canal+ l'attaquant espagnol, auteur ce soir-là de son 71e but (*) en Coupe d'Europe qui fait de lui le meilleur buteur européen de l'histoire devant... le Milanais Filippo Inzaghi (70 buts). Une ovation dont on soupçonne qu'elle ne soit que la réaction à la haine portée par les tifosi de l'Inter au voisin de l'AC Milan, et donc à « Super Pippo », mais que mérite largement l'ancien capitaine emblématique du Real Madrid. A 33 ans, l'ancien meilleur réalisateur de la sélection espagnole (44 buts), doublé en mars par son successeur David Villa (46), a prouvé qu'il n'avait rien perdu de son instinct de buteur, trompant au retour des vestiaires Julio César à la sortie d'un contrôle orienté dont il a le secret, un but mêlant puissance et finesse. Sous contrat jusqu'en 2012 Un instinct qui lui a faire prendre la direction de Gelsenkirchen l'été dernier sans que l'on sache pour quelles raisons, si ce n'est l'appel du pied de Felix Magath ou la nature du contrat proposé, ce dernier, poussé vers la sortie à Madrid par José Mourinho qui ne voulait pas partager le contrôle de son vestiaire, a fait le choix de l'Allemagne. Après une longue période de doute, due en partie à la situation difficile du club en Bundesliga, l'intéressé, déjà auteur de 18 buts cette saison toutes compétitions confondues, ne semble plus avoir à regretter son choix. Au point de réaffirmer, avant même le résultat de Schalke 04 à Milan, son désir d'aller au bout de son contrat, soit jusqu'à l'issue de la saison 2011-2012, malgré le départ de Magath. "Magath me voulait dans l'équipe à tout prix, reconnaissait-il dernièrement dans les colonnes de Bild. Je n'ai pas signé un contrat avec Felix Magath mais avec Schalke 04. Je suis un professionnel et je continuerai à travailler du mieux possible." Depuis, son équipe est très bien partie pour se qualifier pour le dernier carré de la Ligue des champions. "Quand j'ai quitté le Real Madrid, je savais que je rejoignais un grand club. Schalke a montré qu'il avait le niveau pour aller loin", savourait-il la semaine dernière. L'occasion pour le meilleur buteur de l'histoire du Real Madrid (323 buts en 741 matches toutes compétitions confondues) de prolonger sa légende dans la compétition. D'autant qu'il pourrait se contenter de la seule Ligue Europa, en cas de victoire en finale de la Coupe d'Allemagne, pour terrain d'expression sur la scène européenne la saison prochaine. A moins que le miracle ne continue pour Schalke 04 et Raul... (*) L'UEFA considère que Raul a inscrit son 72e but, prenant compte de celui inscrit lors de la Coupe intercontinentale 1998, une compétition qui n'est pas une Coupe d'Europe que co-organisait à l'époque l'instance européenne.