Puel: "Garder notre sang-froid"

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Propos recueillis par PAUL LANDINT , modifié à
Au sortir d'une semaine mouvementée, marquée notamment par l'altercation verbale entre Aly Cissokho et un supporter ou la charge de Cris sur Grenier à l'entraînement, Lyon reçoit dimanche Lens pour le compte de la 30e journée de Ligue 1. Interrogé vendredi en conférence de presse, Claude Puel, droit dans ses bottes, a cherché à dédramatiser le contexte...

Au sortir d'une semaine mouvementée, marquée notamment par l'altercation verbale entre Aly Cissokho et un supporter ou la charge de Cris sur Grenier à l'entraînement, Lyon reçoit dimanche Lens pour le compte de la 30e journée de Ligue 1. Interrogé vendredi en conférence de presse, Claude Puel, droit dans ses bottes, a cherché à dédramatiser le contexte... Après Nice (2-2), cette semaine de travail vous a-t-elle permis de digérer tranquillement ? Tranquillement, c'est un bien grand mot (sourire)... En fait, cela a été assez particulier car j'ai senti un vrai décalage entre ce que l'on pouvait percevoir à l'extérieur du club et ce qu'il s'y passait réellement à l'intérieur. Mais bon, ça fait partie du buzz... A l'intérieur, il ne se passe rien, tout va bien ? Cette question se veut ironique... Oui, ça se passe bien. Bon, il y a eu une frustration légitime après le scenario de Nice, mais les gars sont responsables et se sont bien remis au boulot. Le reste, ce sont des petits énervements qu'on a rassemblés pour donner un peu visibilité à l'OL, comme si c'était nécessaire, mais voilà, rien de plus... Pour en venir au jeu, avant, le problème de Lyon concernait ses entames de match, aujourd'hui, ce sont ses fins... Quel regard portez-vous sur tout cela ? C'est sûr que sur nos deux derniers matches (Rennes et Nice, ndlr), on a eu une mauvaise gestion, on a été coupables, notamment sur les coups de pieds arrêtés. On tenait le résultat, on n'était pas en danger, mais on concède des buts très bêtement, très évitables, qui viennent galvauder tout ce qu'on a fait avant. C'est d'autant plus frustrant qu'avant cela, nous étions sur une belle série: j'avais vu des stats qui montraient que depuis notre défaite face à Saint-Etienne fin septembre, nous étions premiers au nombre de points, avec le plus de buts inscrits, le moins de défaites, la meilleure différence de buts aussi... Bref, tout ça pour dire que ce que l'on faisait était cohérent, intéressant, et qu'il faut donc rester objectif sur ce que l'on a réalisé ces derniers temps. Qu'est-ce qui vous agace sur ces coups de pieds arrêtés: la façon dont ils sont concédés ou la façon dont vous défendez ? C'est un tout, mais une équipe de haut niveau ne peut pas concéder autant de coups de pied arrêtés. Après, c'est sûr, il faut être plus présent aussi. Lyon est l'équipe de L1 qui a encaissé le plus de buts sur ces phases de jeu, qu'est-ce que cela vous inspire ? Cela veut tout dire... On va y remédier. On en a parlé ensemble. Sur les buts encaissés dernièrement, il y a toujours eu de grossières erreurs individuelles... Celles-ci peuvent-elles avoir des conséquences sur le choix d'équipe que vous ferez dimanche ? Cela montre surtout de la nervosité. Or il faut garder une sérénité qui permette une bonne expression individuelle et collective. Pour moi, les équipes qui vont aller au bout sont celles qui sauront garder leur sang-froid. "Il ne faut pas tout remettre en question" Kim Kallström dit qu'il faut arrêter de ressasser la période du grand Lyon... Pensez-vous que ces allusions peuvent finir par inhiber l'équipe ? Pas spécialement... Mais tout a changé depuis: les joueurs sont différents, le Championnat aussi. Avant, il n'y avait pas d'équipes de haut niveau pour venir concurrencer Lyon. Là, c'est plus serré, avec des équipes qui, avec leur budget, sont présentes, ce n'était pas le cas avant... Je rappelle qu'avec Lille, nous avions fini deuxièmes et troisièmes avec un budget entre 20 et 25 millions d'euros, il y avait donc des manques quelque part... Si Lyon n'a plus la marge qu'il avait avant, ça peut s'expliquer et c'est pour cela qu'il ne faut pas tout remettre en question, mais se pencher sur le présent et l'avenir. Avez-vous encore parlé du titre à vos joueurs cette semaine ? Qui a dit qu'on n'y pensait pas ? Après Nice dimanche, vous avez dit qu'il fallait désormais se concentrer sur le podium qualificatif pour la Ligue des champions... L'objectif en toile de fond reste le même, mais pour l'instant, nous sommes distancés, donc il est important d'intégrer les trois premiers. Après, nous verrons où nous en sommes à trois-quatre matches de l'arrivée. Il peut y avoir encore beaucoup de surprises.... Les joueurs y croient ? S'ils n'y croyaient pas, il faudrait qu'ils changent de métier. A propos de joueurs, un mot sur l'agacement de Lisandro Lopez à sa sortie du terrain dimanche, cela vous a-t-il étonné ? Non. C'est un râleur à l'entraînement, un râleur en match... Rien de nouveau par rapport à «Licha». Quant à Cris, comment appréciez-vous sa combativité à l'entraînement dont Clément Grenier a fait les frais en début de semaine ? C'est un bon bouchon, ça arrive... Parfois, vous n'êtes pas présents à l'entraînement, il se passe des altercations ou ce genre d'actions, avec un engagement excessif, ça l'était en l'occurrence. Mais bon, ça fait partie du quotidien. Il n'y aurait pas eu autant de bruit s'il s'était excusé... Oui, mais bon, je peux vous citer plein d'exemples comme ça. Après, cela intervient après Nice, donc ça peut être sujet à interprétation.... A nous de faire attention à ne pas donner le flanc à la critique. Vous avez parlé de cet incident à votre capitaine ? Non, ça fait partie de jeu. Tout de suite derrière, ils étaient ensemble, ils discutaient. Ils en rigolaient même ce matin.