Pennec fait coup double

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LAURENT DUYCK , modifié à
Débarqué sur la Côte d'Azur avec la pancarte de dauphin de Luna Rossa, Groupe Edmond de Rothschild quitte Nice sur une double victoire. Vainqueurs sur le fil de la manche française, la septième de la saison, devant Artemis et Alinghi, Pierre Pennec et ses hommes prennent le contrôle du classement général aux dépens des Italiens. Prochaine étape à Almeria avant la finale de la saison à Singapour.

Débarqué sur la Côte d'Azur avec la pancarte de dauphin de Luna Rossa, Groupe Edmond de Rothschild quitte Nice sur une double victoire. Vainqueurs sur le fil de la manche française, la septième de la saison, devant Artemis et Alinghi, Pierre Pennec et ses hommes prennent le contrôle du classement général aux dépens des Italiens. Prochaine étape à Almeria avant la finale de la saison à Singapour. Un souffle... C'est ce qui aura manqué dimanche après-midi dans la baie des Anges pour que la fête soit totale à Nice. C'est surtout ce qu'aura conservé Groupe Edmond de Rothschild sur Artemis pour remporter cette septième étape de la saison des Extreme Sailing Series. "On a été très réguliers sur ce Grand Prix, notait Pierre Pennec, le skipper de cet équipage 100% tricolore. On n'a pas été beaucoup pénalisés non plus par le jury, on a pris moins de risques que sur d'autres Grands Prix. Depuis la première journée, on a été réguliers pour se placer dans les deux premiers. Et ce matin, on a sorti le grand jeu, comme les bons joueurs de tennis peuvent le faire sur les points importants. Pour moi, ce sont des manches références, c'est là où la pression était la plus forte". Encore que, tout s'est joué dans la dernière manche... Confortable leader au terme de cette dernière matinée presque sans-faute (deux victoires de manches et une deuxième place), les Français se sont en effet essoufflés dans l'après-midi, comme la brise. Pas le teigneux Terry Hutchinson revenu sur leurs talons... Avec trois petits points d'avance sur l'équipe suédoise avant la 29e et dernière manche de la semaine (laquelle compte double), l'équipage tricolore, le seul engagé à plein temps sur ce circuit tourné à l'international, devait finir dans le sillage d'Artemis pour être assuré de signer sa deuxième victoire de la saison. Contrat rempli par Groupe Edmond de Rothschild, cinquième de cette dernière régate juste derrière... le bateau suédois malgré une pénalité à effacer en cours de route. "Pour moi, Artemis avait course gagnée", reconnaîtra Pierre Pennec. "Mais on a rien lâché, on s'est reconcentrés sur la vitesse du bateau pour finir dans les fesses d'Artemis". Luna Rossa toujours là Suffisant pour s'imposer sur le fil malgré une fin de championnat moins aboutie. "Je ne suis pas à l'aise dans ces conditions, en voile olympique, on ne navigue pas avec un ou deux noeuds", confiait le skipper français pour justifier cet après-midi poussive... "En Extreme 40, on navigue parce que c'est aussi un show, le public est là. C'est un axe de travail sur lequel je dois progresser." Reste que Pierre Pennec et ses hommes (Christophe Espagnon, Thierry Fouchier et Hervé Cunningham) réalisent une belle opération, ce retour sur la plus haute marche du podium (une première fois depuis l'ouverture de la saison à Muscat) s'accompagnant de la première place du classement général. Alors qu'il ne reste plus que deux rendez-vous au programme, à Almeria (12-16 octobre) et à Singapour (7-11 décembre), voilà que le drapeau tricolore flotte au-dessus de ce très relevé championnat du monde des Extreme 40, un circuit de multicoques qui attire aujourd'hui les plus grands noms de la voile, séduits par l'opportunité de se préparer en vue de la Coupe de l'America. "On termine devant des grands champions de la Coupe de l'America qui ont beaucoup plus d'expérience que moi, ne se trompait pas l'ancien spécialiste du 470. J'ai la chance d'avoir un équipage qui a fait les Jeux et la Coupe de l'America mais, que ce soit Terry Hutchinson ou Dean Barker (le skipper d'Emirates Team New Zealand, ndlr), ce sont quand même des légendes de la voile." Un statut qui n'offre cependant pas le moindre relâchement, le Néo-Zélandais, de retour sur le circuit après un passage par l'AC45 (le modèle réduit des futurs bateaux de la Coupe de l'America), en ayant fait l'expérience, rarement dans le rythme dans cette brise légère et seulement septième de cette étape niçoise, deux places de mieux tout de même que The Wave, Muscat, pourtant vainqueur des deux derniers rendez-vous de la saison, à Cowes (Angleterre) puis à Trapani (Italie), mais moins à l'aise dans le petit temps. Ces contre-performances font les affaires de Groupe Edmond de Rothschild en cette fin de saison même si l'équipage tricolore reste talonné par Luna Rossa, quatrième entre les Suisses d'Alinghi et Oman Air, vainqueur de la dernière manche du jour. Un équipage italien habitué de la Coupe de l'America dont le barreur n'est autre que le tenant du titre du circuit, l'étoile montante de la voile britannique, Paul Campbell-James (titré en 2010 avec The Wave, Muscat). La bataille promet de faire rage. Mais Pierre Pennec et ses hommes ont prouvé qu'ils avaient les nerfs solides.