Pathétiques...

  • Copié
S.L., envoyé spécial , modifié à
Loin d'être brillante depuis le début de cette Coupe du monde 2011, l'équipe de France a touché le fond, samedi, en s'inclinant face aux Tonga, pour son dernier match au sein de la poule A (14-19). Insipides dans le jeu, les Tricolores n'ont jamais été en mesure d'inquiéter les Tongiens. Reste que la troupe de Marc Lièvremont se qualifie malgré tout pour les quarts de finale. On ne sait trop par quel miracle...

Loin d'être brillante depuis le début de cette Coupe du monde 2011, l'équipe de France a touché le fond, samedi, en s'inclinant face aux Tonga, pour son dernier match au sein de la poule A (14-19). Insipides dans le jeu, les Tricolores n'ont jamais été en mesure d'inquiéter les Tongiens. Reste que la troupe de Marc Lièvremont se qualifie malgré tout pour les quarts de finale. On ne sait trop par quel miracle... Soyez chauvins, réclamait l'autre... Tu parles. Cette fois, ils sont indéfendables. Cette équipe de France a suscité dimanche, à Wellington, tout sauf l'engouement, certainement pas le plaisir dont les Tricolores se réclamaient tout au long de la semaine, et même pas la satisfaction du devoir accompli. Cette victoire référence, totale et maîtrisée, pour faire le plein de confiance: une chimère de plus... Et pourtant, les Bleus sont qualifiés, invités au grand huit de cette Coupe du monde, on ne sait trop comment, ni par quel miracle. On se pince, mais le constat est désastreux face au spectacle d'une équipe de France qui concède deux défaites dans une même phase finale, et surtout tombe sans jamais avoir donné la sensation de pouvoir menacer son adversaire. Une courageuse équipe des Tonga certes, mais qui, faut-il savoir le reconnaître, n'a rien d'un foudre de guerre et avait trouvé le moyen de chuter auparavant face au Canada (25-20). La France en est là, capable de perdre en Coupe du monde face à la 13e nation mondiale, une formation emmenée par un capitaine évoluant en Fédérale 3, tout comme l'unique marqueur d'essai de cette rencontre improbable. Ils ne rassurent personne... Pourtant, un seul leitmotiv pour les Bleus en ce début de match: se rassurer. Sous le doux soleil printanier de cette fin d'après-midi, dans un Westpac Stadium seulement aux trois-quarts plein, on peine d'abord à croire que les deux équipes jouent leur survie dans la compétition. Une pénalité de part et d'autre pour lancer les débats (3-3), mais si la défense française semble avoir retenu la leçon et fait d'emblée bonne figure face aux grosses séquences des Tongiens, qui envoie Jean-Baptiste Poux, victime d'un nouveau saignement, jouer les Jean-Pierre Rives en bord de touche, le jeu tricolore manque toujours autant de maîtrise... et ne rassure personne. Une touche perdue, un jeu au pied déjà calamiteux, qui rend autant de bonnes munitions à jouer à l'adversaire, et cette désagréable impression que cette équipe de France n'y est pas ; mais alors pas du tout. On les disait trop disciplinés, voilà que Dusautoir et les siens multiplient les fautes. Kurth Morath, le buteur tongien, peut bien rater la cible (17e), les Aigles de Mer, sur leur premier ballon de récupération, font mouche. Raphaël Lakafia s'improvise demi de mêlée, cafouille sa passe, qui profite à Taniela Moa, dont la percée sur vingt mètres permet à Morath d'ajuster au pied, dans un fauteuil, une diagonale pour son ailier Sukanaivalu Hufanga. Le duel avec Julien Bonnaire tourne à l'humiliation pour le flanker, qui explose au plaquage et laisse libre la voie du premier essai en coin, que Morath ne manque pas cette fois de transformer (27e). L'improbable est en train de se produire à Wellington... Même William Servat se voit refuser l'essai en force qu'il marque de manière illicite en deux temps sur l'une des rares incursions françaises dans les 22 mètres adverses (31e). Chaque impact est une punition pour les Bleus, qui reculent et concèdent trois nouveaux points avant la pause sur ce hors-jeu de Luc Ducalcon (6-13, 35e). Seul motif d'espoir dans ce nouveau brouet indigeste: le carton jaune, dont le marqueur Hufanga est très sévèrement sanctionné pour un plaquage cathédrale sur Vincent Clerc (39e). Et cette dernière image de cette grossière incompréhension entre Servat et Jean-Baptiste Poux à dix mètres de la ligne (40e). Pauvre France... Et l'encéphalogramme, à la seule exception notable de Maxime Médard reste désespérément plat à la reprise. A quatorze contre quinze, la France tutoie le ridicule, dominée, rejetée dans sa moitié de terrain, qui ne doit de voir l'écart se maintenir qu'à la maladresse au pied de Morath (43e). L'heure du coaching a sonné, ultime recours pour un Lièvremont plus désemparé que jamais, qui signe les contre performances de Lakafia et Servat, remplacés par Harinordoquy et Szarzewski (51e). Un plaquage cette fois bel et bien dangereux sur Morgan Parra vaut à Yachvili de réduire le score (9-13, 50e). L'élimination leur pendait au nez ! Il n'y a bien que cela pour entretenir l'espoir, tant les Bleus sont désespérants dans le jeu. Et quand Maxime Mermoz trouve enfin l'intervalle, le centre tricolore se trompe, oublie Médard sur l'extérieur et sert... un Tongien (54e) ! Rougerie et Parra sortent à leur tour de ce cauchemar éveillé ou quand le staff ne sait plus à quel coaching se vouer. Rien n'y fait, la France est dépassée, réduite à écoper sur sa ligne sans jamais parvenir à ébranler ces fiers adversaires, qui se contentent bien volontiers de ce succès de prestige qui se dessine. On comptera pourtant au moins trois occasions franches non converties pour les joueurs du Pacifique ! C'est l'hallali quand Fabrice Estebanez, également entré en jeu, se permet à son tour un plaquage cathédrale, qui vaut au futur Racingman son carton jaune (66e) et aux Tonga de creuser à nouveau l'écart (9-16, 66e). Morath, qui aura laissé en route pas moins de douze points, scelle la victoire des siens (9-19, 72e). Et avec la défaite la plus humiliante d'une équipe de France en Coupe du monde que ne sauvera pas le nouvel essai de Clerc (14-19, 80e+2). S'en relèveront-ils...