Paris, une défaite sans désespoir

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Matthieu ABADIE , modifié à
Pour ses grands débuts dans le championnat de France, le Paris Saint-Germain version QSI espérait évidemment un meilleur départ. En s'inclinant (0-1) sur sa pelouse face à Lorient en ouverture de la nouvelle saison, Paris a pu mesurer le travail qui lui restait à accomplir pour ressembler véritablement à une équipe. Sans pour autant tomber dans un fatalisme précoce et malvenu.

Pour ses grands débuts dans le championnat de France, le Paris Saint-Germain version QSI espérait évidemment un meilleur départ. En s'inclinant (0-1) sur sa pelouse face à Lorient en ouverture de la nouvelle saison, Paris a pu mesurer le travail qui lui restait à accomplir pour ressembler véritablement à une équipe. Sans pour autant tomber dans un fatalisme précoce et malvenu. "On ne construit pas une équipe pour gagner le premier match de championnat." Lors de sa prise de fonctions, le 13 juillet dernier, Leonardo avait affiché la couleur en tempérant l'euphorie née de son retour et des moyens mis à sa disposition. Un avertissement pourtant vite oublié, emporté par le vent de fraîcheur créé par les six recrues débarquées dans la capitale depuis. Pour autant, nul doute que le manager brésilien aurait souhaité que l'équipe parisienne le fasse mentir samedi soir pour son entrée en lice dans la saison 2011-12. Tout y était: un Parc des Princes plein (une rareté au mois d'août), cinq recrues au coup d'envoi, la présentation au public de Javier Pastore pour faire monter encore un peu l'ambiance... Tout, peut-être trop en réalité pour une équipe parisienne méconnaissable dès le coup d'envoi, à l'image de son nouveau capitaine, Mamadou Sakho, auteur d'une première période "comme jamais on ne lui avait vu en faire", selon les mots de son entraîneur Antoine Kombouaré après le match. Interceptions manquées, têtes ratées, dégagements à côté du ballon... Samedi soir, l'international français s'est noyé sous la pluie diluvienne qui tombait sur la porte de Saint-Cloud. C'est d'ailleurs sur l'un de ses dégagements ratés, entraînant une faute de sa part, que Lorient a ouvert le score, Quercia profitant d'une défense mal placée sur le coup franc. Et peut-être, sûrement même, d'un manque de communication criant entre Salvatore Sirigu, le nouveau gardien italien, qui ne parle pas encore un mot de français. Un handicap énorme pour un poste aussi particulier, qu'il faudra bien vite surmonter. A moins que le retour de Douchez ne facilite les choses. Kombouaré a besoin de temps Mais résumer le match du nouveau PSG à sa première demi-heure et aux errements de son capitaine serait injuste. Car dans l'heure de jeu restante, les Rouge et Bleu ont dominé les débats, mais ont péché dans les 20 derniers mètres, là où les automatismes font souvent la différence. Avec le temps, on imagine mal la qualité intrinsèque des Gameiro, Ménez et Matuidi, en attendant Pastore, ne pas faire la différence. Et Paris ne tombera pas toutes les semaines sur une formation lorientaise dont la valeur collective est érigée depuis plusieurs saisons en vertu fondamentale. Ce que Fabien Audard résumait ainsi à l'issue du match, au micro d'Orange sport: "Ce qui a fait la différence, c'est le collectif. A Paris, il y a une somme d'individualités. A Lorient, l'homme du match c'est l'équipe." Antoine Kombouaré le savait avant la rencontre, il en est certainement désormais plus conscient encore, il lui faudra du temps pour faire jouer tous ces talents ensemble et peaufiner les enchaînements qui feront basculer les matches en sa faveur. Le problème, c'est qu'à Paris plus qu'ailleurs, le temps est souvent un bien aussi rare que précieux. Le projet de jeu du technicien kanak est louable, reste maintenant à ses joueurs à y adhérer. Car samedi soir, Nenê a parfois semblé vouloir jouer tout seul, comme pour rappeler qu'il est toujours là, pendant que Guillaume Hoarau n'a jamais trouvé sa place au côté de Gameiro, lui-même rarement servi dans de bonnes conditions. "Ne vous attendez pas à ce que ce soit la fête tout de suite"... Décidément, Leonardo avait tout vu avant tout le monde.