Par delà la douleur

  • Copié
Sylvain LABBE , modifié à
L'équipe de France peut bien avoir touché le fond face aux Tonga, c'est un quinze de départ quasi identique, à l'exception des rentrées d'Imanol Harinordoquy et de Nicolas Mas, que Marc Lièvremont alignera samedi, à l'Eden Park d'Auckland, pour défier l'Angleterre en quart de finale de la Coupe du monde. Même Aurélien Rougerie, pourtant victime d'une luxation de l'épaule, est reconduit. Le sélectionneur mise plus que jamais sur la réaction d'orgueil de son groupe.

L'équipe de France peut bien avoir touché le fond face aux Tonga, c'est un quinze de départ quasi identique, à l'exception des rentrées d'Imanol Harinordoquy et de Nicolas Mas, que Marc Lièvremont alignera samedi, à l'Eden Park d'Auckland, pour défier l'Angleterre en quart de finale de la Coupe du monde. Même Aurélien Rougerie, pourtant victime d'une luxation de l'épaule, est reconduit. Le sélectionneur mise plus que jamais sur la réaction d'orgueil de son groupe. Incapable de battre les Tonga et reléguée à ce titre au 8e rang mondial au classement de l'IRB, l'équipe de France continue pourtant d'attirer les foules. La meute de journalistes, renforcée par les confrères anglais et entassée ce mardi midi (heure locale) dans un salon trop exigu du Sky City Hotel, en plein centre d'Auckland, était là pour en témoigner. "La journée commence bien, si je me mets à piétiner un journaliste anglais...", lâche Marc Lièvremont, barbe de trois jours troquée contre une fine moustache (voir par ailleurs), en se frayant un chemin jusqu'au micro pour dévoiler la composition de son équipe appelée à défier le XV de la Rose samedi, à l'Eden Park, en quart de finale de la Coupe du monde. Le sélectionneur tricolore avait prévenu: persuadé que c'est sur l'engagement que ses hommes ont avant tout failli face aux Tonga, il ne chercherait pas à bouleverser son équipe. "Les contenus, le projet de jeu, on y travaille et on en parle depuis trois mois, j'ai envie de dire que c'est presque accessoire." Il a tenu parole en reconduisant quasiment à l'identique le même quinze de départ, où comme on pouvait l'attendre, le seul changement non contraint, concerne le poste de n°8, où Imanol Harinrdoquy succède à son jeune partenaire de club, Raphaël Lakafia, tandis que Louis Picamoles refait son apparition sur le banc. "Il avait fait deux bonnes rentrées en jeu et avait accepté son statut de remplaçant avec un très bon état d'esprit, apprécie Lièvremont au sujet du Basque. On voit la fragilité qu'il y a au sein de l'effectif et son expérience doit permettre d'aller de l'avant, surtout dans un match à fort enjeu et face à une adversaire qu'il connaît bien." Rougerie est incassable ! Remis de sa déchirure aux ischio-jambiers, Nicolas Mas, qui n'avait pris part jusqu'à présent qu'au match d'ouverture face au Japon, réintègre également la première ligne. Mais la véritable sensation tient au maintien d'Aurélien Rougerie au sein d'une ligne de trois-quarts inchangée et malgré une luxation de l'épaule droite. Le Clermontois, déjà capable de se remettre à temps d'une fracture de la malléole pour prendre part à cette Coupe du monde, n'en finit plus de repousser les limites de la médecine. "On craignait une grosse acromio', ça n'est pas le cas, rassure le coach, qui certifie ne pas jouer avec la santé de son capitaine des lignes arrière. Il jouera s'il est valide. Je n'ai jamais pris le risque, même pour un match de cette importance, de compromettre la suite de la carrière d'un joueur. Le médecin m'assure qu'il sera sur pieds. Si ce n'est pas le cas jeudi, nous trouverons une solution." Quant au capitaine Thierry Dusautoir, sa grosse contusion à l'épaule gauche, ne devrait pas non plus le priver du choc face aux Anglais, même si le flanker ne devrait reprendre l'entraînement, tout comme Rougerie, qu'en courant de semaine. Plus fort que la douleur, plus fort que la critique et plus fort que l'évidence qui les donne battus d'avance, ou presque, les Bleus doivent se révolter. Et 48 heures après son constat tout en déception de Wellington, Lièvremont semble avoir reçu de nouvelles garanties de la part de ses joueurs: "C'est vrai qu'on peut regretter, et je suis le premier, qu'il faille attendre d'être au pied du mur pour qu'il y ait mobilisation. Je suis quasiment convaincu qu'il y aura mobilisation et réaction et j'espère que ce sera suffisant pour franchir ce quart de finale." Le XV de France face à l'Angleterre: Médard - Clerc, Rougerie, Mermoz, Palisson - (o) Parra, (m) Yachvili - Harinordoquy, Bonnaire, Dusautoir - Papé, Nallet, Mas, Servat, Poux. Remplaçants: Szarzewski, Barcella, Pierre, Picamoles, Trinh-Duc, Marty, Heymans.