Papé: "Pas de peur à avoir"

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Propos recueillis par S.L., envoyé spécial , modifié à
Plus seuls au monde que jamais, les joueurs de l'équipe de France se resserrent à l'approche d'une finale de la Coupe du monde face aux All Blacks dimanche, à l'Eden, Park, dont le scénario, largement favorable aux Néo-Zélandais, serait écrit d'avance. Une défiance qui ne fait que décupler la motivation d'un Pascal Papé plus conscient que jamais de l'opportunité unique qui s'offre aux Bleus.

Plus seuls au monde que jamais, les joueurs de l'équipe de France se resserrent à l'approche d'une finale de la Coupe du monde face aux All Blacks dimanche, à l'Eden, Park, dont le scénario, largement favorable aux Néo-Zélandais, serait écrit d'avance. Une défiance qui ne fait que décupler la motivation d'un Pascal Papé plus conscient que jamais de l'opportunité unique qui s'offre aux Bleus. Pascal, cette impression d'être seuls au le monde à l'approche de cette finale, parvenez-vous à la positiver ? Oui, ça nous motive parce que d'une certaine manière, parce qu'on se sent en effet un peu seuls au monde, donc ça nous resserre un peu plus et, même s'il n'y a pas besoin de motivations supplémentaires pour une finale, ça nous en donne encore plus. Enfin, ce n'est pas non plus un problème. Vous attendiez-vous à plus de reconnaissance pour votre parcours jusqu'à cette finale de Coupe du monde ? Notre parcours jusqu'en finale, pour moi, il est très beau ! C'est sûr qu'on n'a pas fait de supers matches, mais on est en finale, donc ça signifie qu'on fait partie des deux meilleures équipes du monde. On a l'occasion, qui est très rare dans une carrière de sportif, de pouvoir être champions du monde ; en tout cas, on fera tout pour devenir la première génération en France à être sacrés champions du monde. "On a l'opportunité d'être champions du monde, c'est extraordinaire" Pensez-vous qu'après avoir démoli la mêlée australienne en demi-finales les avants néo-zélandais sont capables de monter d'un cran supplémentaire dans l'engagement physique ? Ça va être la clé du match, je me répète, mais le rugby, ça commence devant et si nous, les avants on ne place pas la barre très haut face aux avants all blacks, on sait que ce sera compliqué et qu'il n'y aura à la limite pas de match. Donc à nous de faire beaucoup mieux que les Blacks ce week-end et surtout beaucoup mieux que le match de poule contre eux (défaite 37-17). Imaginez-vous que vous allez peut-être évoluer dimanche dans l'ambiance la plus hostile de votre carrière ? (Gonzalo Quesada, présent à ses côtés, lui dit qu'il a évolue à Perpignan ou Toulon) Oh, non, pas autant que Toulon ou Perpignan quand même... C'est sûr qu'il n'y a plus beaucoup de supporters français, je crois qu'ils n'avaient pas prévu qu'on aille en finale. En tout cas, l'Eden Park sera plein de supporters tous acquis aux Néo-Zélandais et ça nous donne encore plus de motivation parce que c'est vraiment un rêve que de gagner cette Coupe du monde chez eux, dans l'Eden Park, avec leurs maillots noirs, et tout... Est-ce que la peur d'être ridicules, d'en prendre quarante ou plus simplement la peur de passer à côté peut faire partie des leviers dans la préparation ? Non, parce que c'est une finale de Coupe du monde, je crois que si tu as peur d'en prendre quarante, il faut dire aux Gallois en face (le XV du Poireau continue de loger en face de l'hôtel des Bleus, ndlr) : « On va changer, on va faire la finale pour la troisième place et on vous laisse faire la finale. La motivation est extrême, il n'y a pas de peur à avoir, ce ne sont que des ondes positives. Je ne sais pas si tout le monde s'en rend compte, on va quand même jouer une finale contre les Blacks dimanche, on a l'opportunité d'être champions du monde, c'est extraordinaire et il ne faut surtout pas avoir peur de quoi que ce soit. Il y a des millions de Français derrière nous malgré tout, donc il faut vraiment être positif. "J'espère qu'on fera la fête avec la Coupe Webb-Ellis " L'équipe de France a accepté d'évoluer en blanc dimanche pour permettre aux All Blacks de s'aligner dans avec leur maillot noir habituel. Vous avez été concertés en tant que joueurs... Non. Maintenant, la couleur... En 2009, on les a battus chez eux, ils jouaient en noir et nous en blanc. Après, c'est encore mieux, si on gagne, je vous assure, c'est encore mieux. Est-ce que vous aurez le droit de sortir dimanche soir et de boire un verre ? Quoi qu'il arrive, je crois qu'on fera une grande fête parce que ce sera la fin de la Coupe du monde, on est en finale. J'espère qu'on fera la fête avec la Coupe Webb-Ellis, (il s'adresse aux journalistes) avec vous aussi... Enfin, pas tous quand même (sourire). On parle beaucoup des relations entre l'équipe et la presse. Est-ce que c'est vraiment un moteur de motivation ? Non, non... Disons, je l'avais déjà dit, qu'on aimerait être un peu plus soutenus par notre presse ; après, ne vous inquiétez pas, vous êtes encore très loin des Anglais... (rires)