Palisson: "Plus créatif que finisseur"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
Avec Dimitri Szarzewski, Alexis Palisson est le seul Tricolore vainqueur de l'Irlande à Bordeaux (19-12) reconduit pour le second test-match des Bleus samedi, à Dublin, face au XV du Trèfle. Une marque de confiance qui récompense la belle première partition du néo-Toulonnais, décisif sur l'essai de Vincent Clerc. Une offrande qui, il l'avoue, lui a procuré une intense satisfaction.

Avec Dimitri Szarzewski, Alexis Palisson est le seul Tricolore vainqueur de l'Irlande à Bordeaux (19-12) reconduit pour le second test-match des Bleus samedi, à Dublin, face au XV du Trèfle. Une marque de confiance qui récompense la belle première partition du néo-Toulonnais, décisif sur l'essai de Vincent Clerc. Une offrande qui, il l'avoue, lui a procuré une intense satisfaction. Alexis, qu'attendez-vous de ce second test face aux Irlandais que vous aurez la chance de retrouver une semaine après le match de Bordeaux ? Même si on ne sait pas trop à quoi s'attendre, on veut monter en puissance de toute façon. Il y a eu de très bonnes choses sur ce premier match et on veut s'appuyer là-dessus pour aller de l'avant. On va essayer de travailler dans la continuité, mais on se retrouve tout de même dans un contexte plus difficile qu'à Bordeaux, on joue à l'extérieur face à une équipe qui a les crocs, se rend en Angleterre pour son dernier match de préparation. Donc eux aussi, on besoin de travailler dans la sérénité, ils ont besoin d'une victoire pour se rassurer avec des cadres qui reviennent. Pour beaucoup d'observateurs, vous avez réalisé à Bordeaux votre meilleur match en équipe de France. Comment vous êtes-vous senti ? Bien, malgré un petit passage à vide en fin de match. Ça faisait un petit moment que je n'avais pas joué 80 minutes en match international avec cette intensité, surtout ces trente premières minutes ; on avait tellement envie de voir ce qu'on valait sur le terrain qu'on a tout lâché sans vraiment s'économiser et après, les vingt dernières minutes ont été un peu plus difficiles. Je n'ai en tout cas pas fait trop d'erreurs, j'ai essayé d'être le plus propre possible dans mes situations de contact, sans être transcendant non plus. J'espère toujours faire mieux. "Il y a treize nouveaux joueurs et ils vont avoir très faim" Sur cet essai que vous offrez à Vincent Clerc, on a senti que vous preniez énormément de plaisir... Peut-être même encore plus que lui ? Content, oui, parce que j'aime bien toutes ces situations de contact, et passer la balle dans la défense, j'adore ça, même si je n'ai pas forcément le physique pour y arriver. Mais quand j'y arrive, je suis d'autant plus content. Et j'exulte peut-être plus en faisant marquer quelqu'un qu'en marquant moi-même. Je suis plus dans un esprit créatif que finisseur. Est-ce la même chose pour vous d'évoluer cette fois aux côtés de deux Toulousains, Cédric Heymans et Maxime Médard ? Oui, on est un groupe homogène. Je trouve qu'on s'est bien entendu la semaine dernière avec Damien (Traille) et Vincent (Clerc). Avec Cédric (Heymans) et Maxime (Médard), il faut, c'est vrai, s'attendre à beaucoup de jeu en relances, beaucoup de prises d'initiatives. Mais on a vu Vincent, comme Damien, prendre aussi des initiatives à Bordeaux, je ne peux pas les comparer. Maintenant, on ne va pas le nier, on a envie de se proposer et de tenter beaucoup de choses. On a beaucoup travaillé nos relances de jeu parce qu'on a un peu pêché à ce niveau-là, notamment après nos trente bonnes premières minutes, on a eu du mal à remettre du rythme. Ça a été le gros sujet de la semaine. Craignez-vous une nouvelle fois de subir un coup de pompe identique à celui que l'équipe a accusé lors de ce premier match après une première demi-heure aussi enlevée ? On a beaucoup travaillé, là on va couper pas mal et d'être plus sur de la mise en place. Il y a de la fraîcheur qui va revenir et j'espère qu'on sera bien. Il y a treize nouveaux joueurs et ils vont avoir très faim. Maintenant, c'est vrai qu'on s'est bien lâché (à Bordeaux). On aimerait tenir quatre-vingt minutes. Même si je pense qu'au cours de ces trente premières minutes, on peut scorer un peu plus, ce qui nous mettrait plus à l'abri et permettrait après de gérer et de récupérer un peu mieux derrière. Marc Lièvremont relevait que l'équipe avait surtout souffert d'un manque d'alternance à Bordeaux. C'est quelque chose dont vous êtes conscient ? On a joué beaucoup en avançant, donc c'était difficile d'alterner. Et puis après ces trente premières minutes, on s'est un peu bloqué, le corps a dit stop et on n'a pas su remettre en place un système nous permettant à la fois de souffler et de continuer à mettre la pression sur les Irlandais. Je pense que samedi, dans un contexte totalement différent, l'alternance va s'imposer plus facilement. Ça va nous permettre de souffler, de nous économiser et d'être décisifs dans les temps forts.