PSG, la peur du vide

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Par Sylvain Labbé , modifié à
Sans même prendre plus le temps d'analyser ou même de digérer la perte de leur Coupe de France, abandonnée sur le fil (0-1) aux Lillois samedi, au Stade de France, les Parisiens ont préféré déjà se projeter sur le championnat et la quête de ce billet pour la Ligue des champions sans lequel leur saison prometteuse pourrait au final s'avérer blanche.

Sans même prendre plus le temps d'analyser ou même de digérer la perte de leur Coupe de France, abandonnée sur le fil (0-1) aux Lillois samedi, au Stade de France, les Parisiens ont préféré déjà se projeter sur le championnat et la quête de ce billet pour la Ligue des champions sans lequel leur saison prometteuse pourrait au final s'avérer blanche. C'était le tour de Lille. Samedi soir, au Stade de France, un an après la conquête d'une huitième Coupe de France aux dépens de Monaco après prolongation (1-0, a.p.) grâce à un but de Guillaume Hoarau, le Paris SG a passé la main en finale à des Nordistes, dont ce pourrait bien être la saison. Invité à réagir à la déception de ses anciens partenaires avec lesquels il décrocha le troisième de ses quatre trophées dans la compétition en 2008, Mickaël Landreau, s'il se fendait d'un regret pour les sorties ratées des futurs retraités Makelele et Coupet, ne jouait pas les hypocrites. Pas le genre de la maison: "C'est dur bien évidemment car on ne retient que le vainqueur mais bon, il y en a beaucoup qui l'avait gagnée l'année dernière. Ils pouvaient bien nous laisser celle-là (rires)." L'équipe de la capitale a perdu sa Coupe et comme dans un réflexe de sauvegarde, sans doute trop consciente du danger qui guette à trop ruminer ce revers, a fait le choix dès samedi soir, dans les entrailles du Stade de France, de ne pas se perdre en regrets et autre analyse sur le pourquoi de cette défaite, concédée il est vrai à la dernière minute, sur un de ces fameux détails, qui font le sel des finales. "Est-ce qu'on a été battu par plus fort que nous ?, s'interrogera Clément Chantôme. Je ne pense pas. Cette finale était équilibrée. Mais dans ce genre de match il faut savoir être tueur. On n'a pas su l'être, bravo à Lille." Même sentiment, exprimé par Zoumana Camara: "Je ne sais pas si ce but sur coup franc est volontaire, s'il veut la mettre ou pas... En tout cas, ils ont eu ce petit brin de réussite." Quelques minutes plus tôt, déjà en alerte face à la menace d'une fin de saison en queue de poisson, Antoine Kombouaré avait été le premier à mettre un mouchoir sur la déception pour exhorter ses joueurs avant même la douche à se projeter sur le championnat et la conquête de cette place en Ligue des Champions, dont le PSG est pour l'heure, à trois journées du terme de la saison, séparé par un petit point derrière l'OL, troisième. (lire Kombouaré: "Ne pas s'apitoyer"). La Ligue Europa ne suffit pas Message bien reçu, à l'image de Chantôme: "C'est toujours un peu plus dur quand tu perds mais bon, la force des grands champions c'est de vite réagir donc à nous d'aller chercher cette troisième place en championnat qui ferait beaucoup de bien au groupe." Paris ne veut et ne peut, dans sa logique de progression, se contenter de la seule Ligue Europa pour laquelle Sakho et ses partenaires sont déjà qualifiés (*). "Ce soir, c'est loupé pour la coupe, doit reconnaître Robin Leproux, mais on avait deux bonus qu'on voulait conquérir sachant qu'on avait atteint notre objectif en venant au Stade de France et en étant qualifié pour une coupe d'Europe." L'autre bonus est pourtant sans doute le plus cher, dans tous les sens du terme, au coeur du président parisien. Une quête qui passera dès mercredi par un résultat à Bordeaux, où le PSG devra probablement se passer de son capitaine, Claude Makelele, dont la fin de saison est menacée (lire Makelele, "c'est assez grave"). Trois matches pour une qualification, qui interdiront surtout aux Parisiens le moindre faux-pas. Le PSG qui aura surtout besoin que ses cadres évoluent à leur meilleur niveau, ce qui fut loin d'être le cas au Stade de France. Alors qu'un Grégory Coupet semblait appliquer les recommandations de Kombouaré à la lettre et digérer sa bévue sur le coup-franc d'Obraniak avec une extrême facilité (voir par ailleurs), Guillaume Hoarau, incapable de convertir la plus grosse occasion de but de son équipe quelques minutes avant le but lillois, cachait lui un peu plus mal son malaise: "C'est vrai que c'est une belle action et ça part assez vite, acceptait de commenter l'attaquant international. C'est sûr qu'après le match, c'est facile de dire « J'aurais pu faire ça ». Eux, derrière, ils marquent un but... (long silence) d'une équipe en pleine réussite." Celle dont le PSG ne pourra pas se priver durant ces trois prochaines semaines. (*) Lille, assuré de finir au pire deuxième de L1 et donc de disputer la prochaine Ligue des Champions, libère au profit du PSG la place en Ligue Europa à laquelle sa victoire en finale de la Coupe de France lui donne droit.